Le vacher, les boeufs et le mérinos
Publié le 1 Février 2018
Pour le défi 199 des croqueurs de mots les Cabardouche nous demandent de choisir une fable connue et de la transformer en remplaçant chaque nom et chaque verbe par le septième qui le suit dans le dictionnaire. ( ou le cinquième ou le quatrième...). M'étant débarrassé de mon dictionnaire depuis que je peux rechercher la signification ou l’orthographe des mots sur google je n'en ai plus. Je viens de m'apercevoir que j'aurais du garder mon vieux dico. Sur google on n'a pas les dictionnaires dans leur intégralité mais on peut simplement rechercher un mot et puis cela donne des textes drôles certes mais qui n'ont plus de sens (et le sens pour la rationnelle que je suis qui ne sera jamais une artiste c'est très important) alors je me suis contentée de rééditer une parodie d'une fable de Lafontaine "le lion et le rat" que j'avais diffusée en 2016 pour répondre à un défi de Clara.
Le vacher, les bœufs et le mérinos
Patience et longueur de temps
Font plus que force et que rage
Un vacher impatient, jouvenceau plein d’ardeur
Avait des mérinos, d’une grande splendeur.
Par un après-midi d’un froid mois de décembre
Ses bœufs blancs curieux comme des pots de chambre,
Pendant le labourage, au lieu d’aller bien droit,
Distraits par quelque chose, virèrent vers les bois.
Aussi notre éleveur, pour qu’ils suivent le sillon
Les piqua fermement avec un aiguillon
Pour les pauvres bovins, c’était un vrai calvaire
Ils persistèrent encore à aller de travers.
Le vacher contrarié, sur une vive impulsion,
Disposa sa charrue avant les trublions,
Pensant ainsi à tort, qu’ils seraient obligés
D’avancer tout droit dès lors sans transiger.
Nos deux bœufs étonnés aimant leurs habitudes,
Refusèrent tous deux de changer d’attitude.
Depuis qu’ils travaillaient, la charrue ils tiraient
Ils n’étaient pas question qu’ils la poussent au taquet.
Ce n’était pas logique, ce n’était pas pareil
Ils restèrent sur place à bailler aux corneilles
Le vacher mécontent, après la longue trêve,
Replaça la charrue, au cul des bœufs en grève
A ce moment précis, un mérinos passa
Jusqu’au bout du sillon, calmement il alla
Puis s’arrêta tout net, et se mit à pisser
sans gêne dans un pot, face aux bœufs médusés.
Pris de curiosité, ces derniers s’ébranlèrent
Pour voir de bien plus près, la scène singulière.
Le sillon fut labouré à très grande vitesse.
Pour le vacher en liesse, plus aucune détresse.
De la mésaventure, il tira la leçon
Qui s’imposa à lui, sans aucune façon
Mieux vaut le Mérinos laisser pisser
Que la charrue avant les bœufs placer
Martine pour les jeudis en poésie du défi 199 des croqueurs de mots animé par Les cabardouche