Pauvre lisa
Publié le 16 Juin 2014
La salle du musée est remplie de touristes venus du monde entier qui se pressent le regard tourné vers toi Mona Lisa, je me retrouve parmi eux alors que je le connais ton sourire, même que je ne le supporte pas mais je n'ai pu résister à la tentation de te voir sur la toile originale, J'espérais pouvoir arriver à t'aimer en te voyant en vrai. La magie non seulement n'a pas opéré mais quand je te vois ainsi trôner dans cette salle telle une Madone "La Joconde" admirée par des cohortes de touristes du monde entier venus spécialement pour toi, je te déteste encore plus.
Je te plains de tout mon cœur Lisa. Tu a du poser pendant de longues heures, immobile devant Léonardo avec ce sourire figé, forcé avec un soupçon de satisfaction malicieuse et d'admiration amoureuse pour le Maître. Tu ne pouvais t'imaginer que tu deviendrais célèbre pour l'éternité et que tu aurais des millions d'admirateur même après ta mort.
Si tu l'avais su, l'aurais tu fait Pauvre Lisa ?
Te voici maintenant enfermée à jamais dans cette salle semi obscure avec le jour une foule bruyante qui se presse et t'étouffe. Comme tu dois apprécier la nuit au musée à moins que Belphegor le fantôme du Louvre vienne aussi te visiter troublé par ton sourire d'outre-tombe.
Il paraîtrait Lisa que tu parles à certains visiteurs parfois. Je pense que c'est pour cela que je suis venue te saluer aujourd'hui en espérant inconsciemment que tu me confies ton Mystère. Je ne t'aimes pas, tu l'as senti et tu ne m'as pas parlé. Je suis déçue mais c'est mieux ainsi.
Jean Cocteau écrivait "Un secret a toujours la forme d'une oreille". Pas toujours, chez toi Pauvre Lisa il a, à jamais, la forme d'un sourire.
Martine / Juin 2014 pour le défi N° 125 des croqueurs de Mots