Le mariage / discours du père du marié
Publié le 13 Octobre 2014
Avec plusieurs amis blogueurs et blogueuses, nous allons écrire à plusieurs une quatrième anthologie dont les droits d'auteur seront reversés à l'Association Rêves qui réalise le rêve d' enfants gravement malades.
DISCOURS DU PERE DU MARIE (et de la mère !!!!)
Cher Clément, Chère Marie,
Ce jour que j’attendais tant et que je redoutais le plus est arrivé : le jour de ton mariage mon fils. Comme Paul fort l’écrivait : « l’amour est le seul rêve qui ne se rêve pas ». Tu ne peux pas t’imaginer Clément à quel point je suis heureux aujourd’hui que tu aies trouvé l’amour et que, refusant de croire ceux qui disent que le mariage tue l’amour, tu aies décidé de le vivre intensément au quotidien avec ta Jolie Marie qui pour nous est déjà notre fille. Oui je dis « notre fille » Clément. Bien que Maman nous a quittés il y a seulement quelques mois, elle est toujours présente à mes côtés et aujourd’hui encore bien plus et le sera jusqu’à ma mort qui me permettra de la retrouver.
Ta maman l’attendait ce jour, ce moment où fière de toi elle te tiendrait le bras à l’église pour t’accompagner devant l’autel pour y rejoindre ta future épouse. Elle ne t’accompagnera pas mais elle est là. Elle me parle régulièrement et elle m’a dicté ce qu’elle avait envie de te dire Clément, de vous dire Marie à tous les deux, ce n’est pas mon discours, c’est le sien auquel je n’ai volontairement rien changé que je vais vous lire. Excusez sa franchise sans retenue qui pourra vous peiner. Elle a toujours été un peu brutale dans la sincérité de son expression et c’est ce que j’enviais chez elle moi qui suis si réservé.
Ecoute Clément, Ecoutez Marie elle vous parle :
"Clément mon cœur !
Comme le dit Papa, je suis bien là aujourd’hui présente pour toi, tu ne te débarrasseras pas comme cela de ta maman si excessive en amour comme dans tout (une vraie mère juive qui ne l’est pourtant pas) ! Vous êtes là, Papa et toi, à mes côtés en permanence dans mon grand jardin fleuri au milieu des anges et parmi eux ton petit frère Pierre que tu n’as pas connu.
Mon fils Je t’ai beaucoup donné d’amour et de temps pour que tu sois aujourd’hui l’homme que tu es devenu et j’en suis fière. Je ne regrette pas les heures passées à t’aider à faire tes devoirs, à les faire même parfois. Je n’aimais pas la cuisine. Comme tu avais un appétit d’oiseau, j’ai acheté des livres et je t’ai mijoté des bons petits plats afin que tu deviennes l’homme fort, en bonne santé que tu es aujourd’hui. Je m’excuse auprès de ce cher et patient Docteur Cachet pour l’avoir harcelé pour qu’il vienne d’urgence te consulter à chacun de tes petits bobos même les plus infimes. Je ne regrette ni d’avoir écarté tous tes camarades qui auraient pu avoir une mauvaise influence sur toi ni de t’avoir empêché de sortir le soir. Tu voulais être pilote de chasse, c’était trop dangereux. Je m’y suis opposée. Cela ne t’a pas empêché de servir la France. Tu as fait l’ENA et tu es aujourd’hui haut fonctionnaire de la République dont tu deviendras un jour Président, j’en suis certaine. Je suis fière de toi Clément mon cœur et me réjouis de ton choix d’épouser Marie aujourd’hui.
Chère Marie si jolie, la vie ne m’a pas laissé la chance de vous connaître mais je vous vois et vous observe. Je vous trouve décidée, volontaire, affirmée , parfois un peu autoritaire ce qui n’est pas pour me déplaire. Très Séduisante, affective et possessive, vous avez sur ceux que vous aimez beaucoup d’influence. En vous voyant vivre Marie, j’ai l’impression de me voir. Même physiquement vous me ressemblez. Vous êtes la femme qu’il faut à mon Clément qui malgré son apparence assurée est si indécis, sensible et a besoin d’être guidé.
Mon Clément quand il était petit disait « quand je serai grand, j’épouserai ma maman », je crois qu’il le fait aujourd’hui en se mariant avec vous et j’en suis ravie.
Il faut que je vous dise Marie, mon Clément a eu un premier amour avant vous avec une jeune fille Rosinda certes très jolie mais complètement immature, une femme enfant qui dormait encore avec ses peluches et avait besoin d’être sécurisée en permanence. Elle était folle de mon clément son tourtereau qui croyait avoir trouvé l’amour de sa vie. Ils voulaient se fiancer. J’ai fait comprendre à Clément qu’il ne pouvait l’aimer vraiment qu’il avait seulement envie de protéger ce petit oiseau fragile tombé du nid trop tôt et qu’elle n’était pas une femme pour lui ni une bonne mère pour ses futurs enfants.
Ne faites pas cette tête Marie, Je vous dis cela aujourd’hui car je suis certaine que mon Clément ne sait pas comment vous en parler. Il a des difficultés à exprimer ce qui peut blesser les autres. Telle une cocotte-minute, Il les contient, les accumule se met sous pression et elles finissent par sortir un jour trop brutalement.
Ne fais pas cette tête Clément, te voilà soulagé d’un poids trop lourd à garder.
Vous devez vous dire Marie que vous avez échappé au pire : Une belle mère si aimante et présente pour son fils. Ne vous réjouissez pas trop vite, je ne pourrais pas m’empêcher d’être là aux côtés de mon Clément pour lui parler, le conseiller pour votre bonheur à tous deux, peut-être plus présente que si j’étais restée sur terre car j’en suis convaincue, par jalousie, vous m’auriez à raison vite écartée. Il est plus difficile d’évincer une maman décédée et idéalisée.
Clément mon cœur, Marie je vous souhaite beaucoup de réussite, de bonheur ensemble et beaucoup de beaux enfants. Même si je ne suis plus sur terre, je serai une grand-mère très présente. Clément occupes toi bien de papa. Même si je veille sur lui de là-haut. il joue les veufs inconsolables et me semble bien déprimé depuis que je ne suis plus.
Je vous aime tous et vous embrasse tendrement.
Et maintenant, Champagne buvez à la mémoire de la Reine des anges."