Ouvrez la cage aux oiseaux
Publié le 29 Avril 2015
Je m’appelle Colombe, J’aime bien mon prénom. C’est un nom d’oiseau blanc comme celui de ma sœur Swan, de ma jumelle Palombe et celui d’oiseau noir de mon frère Corneille. Tout s’explique : notre mère était ornithologue. Ce n’est pas facile tous les jours d’être ornithologue, cela vous écarte des réalités de la vie mais cela l’est encore moins d’être Colombe née à Colomb Béchar.
Les gens s’imaginent que je suis blancheur et perfection personnifiées et ne me pardonnent rien encore moins la couleur de ma peau. Je ne suis ni blanche, ni noire, ni grise non plus. Ma mère est colombienne et mon père péruvien ! Je suis métisse. Avez-vous déjà vu une colombe une vrai (pas un pigeon) couleur café crème. Un jour j’irai goûter un café crème à Colombes.
Ce qui ne vous tue pas vous rend forte. Cela m’a donné une grande volonté et m’a rendue combative. J’essaye de ne pas montrer ma grande sensibilité. Eprise de paix et de justice, je défends souvent les causes dites perdues. J’aime aider les autres, les conseiller quand ils sont dans la difficulté ou la peine. Je fais tout pour me faire aimer mais peut-on aimer une icône sans la jalouser ? J’aime les grands espaces, j’ai besoin de liberté. J’aimerais tant voler comme l’oiseau et j’y arrive en faisant pendant les vacances du deltaplane dans mes Pyrénées à Sainte Colombe.
J’aurais aimé faire des études mais petit oiseau tombé du nid trop vite je n’ai pas pu. J’ai dû trouver rapidement du travail. Je suis factrice, je suis ainsi fidèle à mon image de messagère. J’apporte parfois l’amour, le bonheur mais bien souvent aussi le malheur et les difficultés et surtout je suis libre sans personne pour me contrôler.
J’ai épousé il y a dix ans Pierre et je suis depuis la colombine de mon Pierrot. Le reste de l’année nous vivons tout près de Paris dans un pavillon à Colombage à Colombes, rue de la paix : une adresse prédestinée. ! Je ne l’ai pas fait exprès mais le pur hasard existe-t-il ? Peut-être ai-je voulu goûter au café-crème des bistrots de Colombes ? Le doute m’habite, c’est ma philosophie contrairement à ma jumelle palombe que je surnomme « pas l’ombre d’un doute » tant elle est assurée d’avoir toujours raison.
Quant à Corneille, mon frère, il passe son temps à bayer aux corneilles en regardant le ciel dans la journée et la lune la nuit comme mon Pierrot.
J’écris des poèmes mais je ne suis pas poète, les poètes sont des musiciens qui savent nous enchanter et nous émouvoir juste par la magie de l’association des mots. Ils n’ont rien à nous raconter seulement à nous faire jouir de la beauté d’un instant, d’une sensation fugace, de leurs émotions. Les poètes qui ne racontent rien m’ennuient. Je pense que c’est pour cela que la poésie ne se vend pas bien. C’est ludique de jouer avec les mots avec le fol espoir d’amuser et surprendre. Je suis trop bavarde, j’ai toujours quelque chose à dire, une cause à défendre, des histoires simples comme la vie à raconter ou chacun peut se reconnaître ou à défaut rêver.
J’ai toujours appris de manière empirique. Pour pouvoir monter les échelons à la poste il faudrait que je retourne à l’école comme me l’a fait comprendre la conseillère carrière de la DRH DIR (Direction Inhumaine des Ressources).
Non je ne retournerai pas à l’école même si l’envie est forte de découvrir les autre colombes dans la cour de récréation de Madame Jill Bill mais les pigeonniers ne sont pas faits pour moi.
« Ouvrez, ouvrez la cage aux Oiseaux,
Regardez les s’envoler, c’est beau »
Martine / Avril 2015 pour les prénoms du Mercredi aujourd'hui Colombe