Je regarde des photos qui datent de quatre, cinq ans, Certes j’ai pris des rides mais cela pourrait être pire. Je peux remercier les différentes crèmes que j’applique depuis longtemps sur mon visage en étirant vigoureusement ma peau de bas en haut, les deux minutes passées chaque matin sous une douche glaciale qui me met en forme pour toute la journée, me raffermit la peau et augmente mes défenses naturelles. Je trouve que j’ai gagné en assurance cela se voit dans mon expression. Je me trouve mieux que je l’imaginais. Je me prendrais même à m’aimer. Plus je vieillis, plus je me sens jeune.
La vie ne m’a pas épargnée ces dernières années sur le plan familial et professionnel mais ne dit-on pas « que ce qui ne tue pas vous rend plus fort » et c’est exactement ce qui s’est passé. La transformation a été lente mais certaine. Elle ne s’est pas faite sans heurts bien sûr. Même si j’y tenais, j’ai mis fin à certaines relations parfois anciennes, certaines passionnées mais parasites parce qu’elles me tiraient plus vers le bas. J’y pense de moins en moins. J’en oublierais certains, d’autres pas car ils ont tenus une place importante dans ma vie. Je ne regrette que la peine que j’ai pu faire, mais tous en ont-ils eu vraiment ? J’étais légère, même superficielle avant ne pensant qu’à croquer la vie avec gourmandise, à me détruire dans un métier (consultante emploi) que j’aimais tant mais qui devenait de plus en plus difficile vu le contexte économique du pays et me mettait trop souvent en contradiction avec mes valeurs personnelles. J’ai décidé de prendre ma retraite alors que c’était une idée inconcevable pour moi auparavant. J’ai quitté Cergy, ville à laquelle je suis et resterai profondément attachée, où j’ai encore des amis, notre maison et d’excellents souvenirs d’un engagement important pour cette ville. C’est autant de racines qui m’y rattachent encore et qui m’y font y vivre quelques mois dans l’année. Je vis au moins huit mois sur douze maintenant avec mon Jeff au bord de l’océan dans ce pays des Olonnes qui nous émerveille chaque jour par la beauté de ces paysages, la douceur de son climat. Ma vie y est plus douce. Je m’y suis fait de nouveaux amis ce qui m’étonne vu un fond de timidité bien ancré en moi caché sous une fausse assurance. Je m’étonne chaque jour en osant faire des choses que je n’aurais pas faites auparavant : Aller au-devant des gens, Dire bonjour dans la rue à des inconnus et parler avec eux, dire ce que je pense avec diplomatie quand je suis déçue dans un restaurant, chez un commerçant. Il me reste encore beaucoup de progrès à faire notamment dire à ceux que j’aime que je les aime mais là je suis toujours coincée même si j’ai fait de nombreux progrès. Je n’arrête pas de répéter à mes petites filles qui viennent très souvent nous rejoindre en Vendée pour les vacances scolaires que je les adore. Je les couvre de baisers. Je n’ai jamais pu le dire à mes enfants et à mes vrais amis mais j’y arriverai un jour. J’écris de plus en plus. Je n’aimais pas avant ce que je produisais et maintenant j’aime bien ce que j’écris ce qui me pousse à continuer et peut-être pourquoi pas à écrire un livre quand j’aurais un peu plus de temps. Je marche beaucoup ce qui me permet de m’émerveiller sur des petits riens à chaque instant : la beauté simple accessible à tous de ce qui nous entoure. Je nage, je fais du vélo. J’ai une vie saine. Je me suis même mis au naturisme ce que je n’aurais même pas pu envisager auparavant tant ma confiance en moi m’empêchait de m’assumer et de vivre naturellement en toute liberté sans la peur du regard de l’autre.
Aujourd’hui à l’occasion de cette rencontre avec moi-même j’arrive à me dire que je m’aime enfin et je ne remercierai jamais assez mon amie bloggeuse Lenaïg, grâce à son défi d’écriture pour les croqueurs de mots « la rencontre », de m’avoir permis en l'écrivant d'approfondir la réflexion et ce sentiment.
Ce fut une belle rencontre avec moi-même même si elle peut vous paraître narcissique, je le comprends. Pour pourvoir dire aux autres qu'on les aime, il faut déjà pouvoir le dire à soi même. J’aurais préféré vous parler d’une des belles rencontres de ma vie, il y en a eu beaucoup mais je ne savais laquelle choisir, il aurait fallu que je les décrive toutes peut-être l’idée, parmi tant d'autres, d’un prochain livre.
Martine / Novembre 2015 pour le défi 155 des croqueurs de mots