Le fruit de l'océan et de la Lune
Publié le 2 Novembre 2015
Ma mère la lune était déjà bien pleine quand mon père Neptune la rencontra. Qui l’avait enfantée ? Il ne le sut jamais, il faut dire que Lune était souvent pleine mais n’avait jamais donné naissance à aucun enfant. Elle retrouvait sa ligne très rapidement pour regrossir à nouveau. Dès qu’elle vit mon père, armé d’un trident avec lequel il combattait les flots bien paisibles de l’océan, menant triomphalement son chalutier « le drakkar ». Il avait l’air d’un dieu. Lune en tomba aussitôt amoureuse. Elle se mit à le faire danser et tanguer sur l’océan qu’elle agitait pour lui. Cela rajoutait à sa superbe. Mon père prit goût à danser sur les flots. Il avait souvent rêvé de décrocher la lune et il y était parvenu. Le dieu de notre univers ne peut rien refuser à ses seigneurs. Ils s’unirent et Lune une nouvelle fois se mit à grossir jusqu’à devenir toute ronde, elle n’avait jamais été aussi ronde. On aurait dit un ballon, mon père lui dit un soir il serait temps d’accoucher maintenant sinon Lune chérie tu vas exploser. Tous les dieux faisant des Miracles, elle n’explosa pas mais mis au monde le lendemain, une nuit de Février sous le signe du poisson, une jolie étoile qui aussitôt tombât dans les flots obscurs de l’océan ! Cette étoile c’était moi, La mer m’avait engendrée. Ben que l’océan faisait intimement partie de moi, je ne pouvais vivre continuellement en son sein dans une semi-obscurité privée du soleil le jour et de ma mère la lune la nuit. J’aurais dû crier en naissant mais je restais muette, le gosier encombré de cette eau qui m’étouffait et qui ferait que je vivrais les premières secondes de ma vie en apnée n’osant pas respirer complètement et profiter de cette jolie vie. Mon père le comprit et me sauvât en plongeant et me récupérant dans ses bras éloignant avec son trident les requins qui auraient dévoré ce bébé, étoile innocente venant de naître dans l’univers. Il me déposât sur le sable de la plage allongé sur le dos et là je vis pour la première fois ma maman la lune, je fus conquise par sa beauté lumineuse qui me réchauffa quelques instants avant que je ne comprenne sa déception qu’elle n’osa prononcer mais que je lus dans son regard « Ce n’est pas une étoile de plus que je te demandais Neptune, Je voulais un garçon, un homme » et moi qui rêvait de m’envoler dans le ciel la rejoindre avec mes sœurs les autres étoiles, je décidais de rester sur terre, d’être une étoile qui guiderait ici-bas ceux qui avaient besoin d’être éclairés au bord de l'océan, très proche de mon père qui disparut trop tôt dans le naufrage de sa vie. J’aimerais toujours observer le ciel la nuit souhaitant retrouver la lune et le craignant à la fois. C’est pourquoi j’ai toujours préféré les jours d’éclipse trop rares quand la lune est dissimulée par le soleil. Il y a des souvenirs cruels qu’il vaut mieux se cacher.