Marine
Publié le 17 Février 2016
Marine habite avec Ses parents au bord de l’océan. Elle rêve d’être architecte. Elle ne construira ni châteaux, ni maisons, ni ponts entre deux rives. Non, elle dessinera des voiliers qui vogueront sur tous les océans et mers du Monde dans de longues courses solitaires, en famille ou entre amis.
Son papa possède un petit et vieux gréement qu’il a sorti à l’aube pour initier son frère aux joies de la navigation à voile. Sujette au mal de mer, elle ne les accompagne pas. Quand il y aura moins de vent, son père l’emmènera avec elle. Pour le moment, elle préfère rester là sur la plage à les regarder, à observer le voilier de son père s’éloigner sur les flots argentés et brumeux. Elle sort son carnet de croquis et son fusain et elle dessine avec le plus de précision possible le vieux gréement. Au moment du coup de crayon final, elle contemple son œuvre cherchant la moindre erreur.
Soudain le vent se lève, une bourrasque déchire les flots comme un éclair dans le ciel une nuit d’orage. L’océan devient un puzzle gigantesque et mouvant dont une pièce se détache soudain, celle où était le vieux gréement de son père. Ce morceau d’océan se soulève comme tiré par les câbles d’un hélicoptère invisible et atterrit à l’endroit où les vagues viennent mourir empêchant ainsi ce petit voilier de mourir en sombrant derrière l’horizon. Son frère descend du bateau et aide son père à amarrer sur terre ce morceau d’océan ailé et voilé.
L'orage menace, le tonnerre gronde. Un bruit strident retentit venant interrompre la magie de l’instant. Sa joue est humide, elle se réveille sur son oreiller mouillé de pluie… de larmes. Ce n’était qu’un rêve interrompu par la sonnerie du réveil, un magnifique rêve lui permettant de croire quelques instants à l’inaccessible étoile…
Martine / rediffusion d'un article d'Octobre 2015 pour Les prénoms du mercredi
photo la dernière pièce d'Alastair Magnaldo dont j'ai acheté un exemplaire numéroté tant je l'aime et qui m'a inspiré ce texte que vous pouvez vous procurer ICI