Le vacher, les bœufs et le mérinos
Publié le 11 Novembre 2016
Le vacher, les bœufs et le mérinos
(Parodie du lion et du rat de Lafontaine)
Patience et longueur de temps
Font plus que force et que rage
Un vacher impatient, jouvenceau plein d’ardeur
Avait des mérinos, d’une grande splendeur.
Par un après-midi d’un froid mois de décembre
Ses bœufs blancs curieux comme des pots de chambre,
Pendant le labourage, au lieu d’aller bien droit,
Distraits par quelque chose, virèrent vers les bois.
Aussi notre éleveur, pour qu’ils suivent le sillon
Les piqua fermement avec un aiguillon
Pour les pauvres bovins, c’était un vrai calvaire
Ils persistèrent encore à aller de travers.
Le vacher contrarié, sur une vive impulsion,
Disposa sa charrue avant les trublions,
Pensant ainsi à tort, qu’ils seraient obligés
D’avancer tout droit dès lors sans transiger.
Nos deux bœufs étonnés aimant leurs habitudes,
Refusèrent tous deux de changer d’attitude.
Depuis qu’ils travaillaient, la charrue ils tiraient
Ils n’étaient pas question qu’ils la poussent au taquet.
Ce n’était pas logique, ce n’était pas pareil
Ils restèrent sur place à bailler aux corneilles
Le vacher mécontent, après la longue trêve,
Replaça la charrue, au cul des bœufs en grève
A ce moment précis, un mérinos passa
Jusqu’au bout du sillon, calmement il alla
Puis s’arrêta tout net, et se mit à pisser
sans gêne dans un pot, face aux bœufs médusés.
Pris de curiosité, ces derniers s’ébranlèrent
Pour voir de bien plus près, la scène singulière.
Le sillon fut labouré à très grande vitesse.
Pour le vacher en liesse, plus aucune détresse.
De la mésaventure, il tira la leçon
Qui s’imposa à lui, sans aucune façon
Mieux vaut le Mérinos laisser pisser
Que la charrue avant les bœufs placer
Martine (Novembre 2016) pour les citations du mois de Clara . les citations à utiliser ont été mises en gras dans la fable