La tête ailleurs
Publié le 15 Mai 2017
C’est difficile d’avoir les pieds sur terre et la tête ailleurs, d’être à la fois ici ancrée dans la réalité d’aujourd’hui et avoir l’esprit qui vagabonde sur d’autres rivages.au goût d’hier ou de demain .
Quand je suis inoccupée et lascive ce que je déteste, J’ai bien souvent la tête ailleurs.
Je peux l’avoir aussi tout en étant occupée quand ce que je fais ne me plait pas vraiment. Par exemple, c’est le cas en ce moment même où je suis en train d’écrire pour le défi des croqueurs de mots sur un thème qui ne me motive pas vraiment l’ayant déjà traité plusieurs fois en poème et n’ayant pas de nouvelles idées, Je me suis mise à écrire sans savoir ce que j’allais vous dire et cela me bloque alors mon esprit voyage. Je dois ressembler à l’écolier distrait de Doisneau (photo ci-dessous)
Je pense à d’autres défis d’écriture et notamment à celui « l’erreur positivée » de Ghislaine. Je me demande parmi les nombreuses erreurs que j’ai commises laquelle je vais choisir. Des fautes j’en ai commises quelques-unes et j’en ai positivé certaines. Même si ma tête continue à être ailleurs, j’ai conservé mon esprit autocritique et je n’ai pas attrapé le melon pour mettre à la place de ma tête perdue. Oui mes amis je divague, c’est de votre faute de Monsieur Magritte avec vos personnage qui n’ont plus de tête.
Elles sont ailleurs ! On ne sait où ? Bien souvent elles sont remplacées par des fruits et même dans un tableau par ce qui ressemble à à un gros melon sans sa peau ou à une lune rousse. C'est vrai que lorsque notre tête est ailleurs on dit que nous sommes dans la lune...?
Je reprends le cours de mon récit. Ma vie est belle quand je suis concentrée sur ce que je fais quand ma tête est ici avec moi. A ce moment-là mon esprit est en totale harmonie avec mon corps et est à son service pour l’aider à ressentir pleinement le moment présent.
Face à la nature quand j’admire par exemple un coucher de soleil sur l’océan. Je ne pense à rien d’autre qu’au plaisir de tous mes sens. J’en ai plein les yeux de la beauté, plein les narines du parfum iodé de l’océan, plein les oreilles du bruit des vagues s’échouant sur la plage, plein ma peau de la caresse du vent. Je jouis intensément de l’instant.
Ma tête n’est jamais ailleurs quand je suis avec des personnes que j’aime et que nous sommes en harmonie sur le plan intellectuel et affectif.
Quand je fais du sport de manière intensive. La tête dans le guidon de mon vélo de piscine, je ne m’imagine pas faisant un sprint en fin d’étape comme nous le suggère le coach pour nous motiver sinon mon esprit partirait en vagabondage sur les routes du Tour de France. Non ma seule pensée est d’aller le plus vite possible en me concentrant uniquement sur ma respiration et en l’adaptant à mon rythme. J’en sors épuisée mais j’ai vidé ma tête de toutes les préoccupations du moment ce qui me fait le plus grand bien. Elle peut alors partir vagabonder et rêver ailleurs.
Face à une photographie, un tableau, une sculpture que j’aime, je jouis intensément du plaisir visuel, de l’harmonie des formes, des couleurs. Dans un premier temps, je suis bien présente dans la salle d’exposition mon esprit ne vagabonde pas et aide mon corps à jouir intensément de l’harmonie des formes, des couleurs. Puis le moment de plaisir s’estompe, je reste face au tableau, je ne vois plus rien. « Les yeux sont aveugles lorsque l’esprit est ailleurs » disait le poète latin Publius Syrus. Ma tête s’est échappée du musée pour voyager dans le monde de l’artiste, rêver d’un ailleurs merveilleux ou parfois plus sombre.
Je suis une visuelle, ne me demandez pas si ma tête est ici ou ailleurs en entendant de la musique, ma tête est bien là, elle voudrait être ailleurs mais elle ne le peut tant la musique m’insupporte. Alors j’éteins la radio et j’écoute le silence pour me permettre de me concentrer sur ce que je fais ou de rêver.
Seul moment où mon corps et ma tête sont ailleurs mais ensemble, la nuit quand je rêve. Ma vie est à ce moment là est mise en pause, comme entre parenthèses, quelques heures seulement pour que nous puissions nous reposer. Est-ce que nos nuits ressembleront à nos vies après la mort ?
Pour conclure mes réflexions, je dirais que ce que je préfère c’est être ici maintenant. Je suis heureuse depuis que j’ai compris que le bonheur était dans l’instant et qu’il fallait vivre chacun intensément comme si c'était le dernier sans penser au passé, à son propre avenir ou celui du monde que l’on ne changera pas. C’est une vue égoïste je l’avoue mais les altruistes sont-ils vraiment heureux ?
Martine (Mai 2017) pour le défi 186 des croqueurs de mots animé par lénaïg (thème : la tête ailleurs)