Hommage à Henri : Départ des Terre Neuvier
Publié le 8 Juin 2017
Pour notre ami poète Henri blogueur de la communauté des croqueurs de mots qui nous a quitté fin mai dont j'appréciais beaucoup l'humanisme, l'optimisme et le franc parler. Il s'exprimait sur tout en alexandrins ce qui n'est pas facile et c'est lui qui m'a donné envie d'en écrire. Je lui dédie le poème ci-dessous que j'ai écrit il y a deux ans car je sais qu'il aimait comme moi cet océan atlantique pas très loin duquel il vivait. Pour mes lecteurs qui ne connaissent les croqueurs de mots, il faut savoir que l'emblème de notre communauté est un grand bateau dont les membres sont des matelots dirigés par le Commandant Domi. Ce poème me paraissait donc le plus adapté pour l'hommage à Henri.
Départ des Terre-Neuviers
Matin glacial d’hiver, sur l’océan plombé"
Le morutier s’éloigne, toutes voiles exhibées
Mère et femmes Sablaises (1) , courageuses et si dignes
En retenant leur larmes, de la main font un signe
Aux marins sur le pont partant à Terre-Neuve
C’est le dernier adieu, début d’une autre épreuve
Cinq très longs mois d’angoisse, oh bien cruelle absence
Éduquer les enfants, dans une heureuse ambiance
Dans la nuit solitaire, sentir la houle geindre
Dans son grand lit perdue, pleurer d’angoisse et craindre
Qu’Océan nourricier, dans ses flots meurtriers
Soudain puisse engloutir, le si frêle morutier
Pendant ce temps de chien, sur l’usine flottante
Dans la houle glaciale, et la pluie drue battante
Chaque nuit, chaque jour, Capitaine et marins
Travaillent réunis, brûlés par les embruns
Tirer les lourds filets, trier les morues vertes
Les laver et saler après qu’elles soient ouvertes
Relancer les filets, dans la sueur et le stress
Et puis Recommencer, Recommencer sans cesse
Pendant les courts repos, sur la dure couchette
Se reposer enfin, Dormir sans sa Mariette
Bercé par le roulis, rêver au quai Chaumois (2)
Au retour espéré, dans la joie et l’émoi
Pouvoir étreindre enfin, Femme, mère et enfants
Sur Terre Vendéenne, tout près de l’océan
Oh vivre réunis, chaque jour de la vie
Ne jamais repartir, espoir inassouvi
Martine (juin 2015) - Pour les jeudis en poésie du défi 188 des croqueurs de mots
(1) Habitante des Sables d'Olonne
(2) Chaumois qui vient de la Chaume, village des pêcheurs des Sables d'Olonne