Rencontre au manège
Publié le 16 Septembre 2017
Je m’assois souvent sur le banc face au vieux manège de chevaux de bois pour les regarder tourner. Aujourd’hui je sors mon cahier à spirales et je me mets à écrire spontanément ce que je ressens en regardant les chevaux tourner. Satisfait de mon poème, je range mon stylo et mon cahier dans mon sac.
Sur le manège, une jolie jeune-femme blonde me fait signe d’une main. Dans l’autre main elle tient un chapeau noir à large bord qui est bien trop grand pour sa tête si fine. Le manège s’arrête, elle descend prestement avec élégance et se dirige vers moi en souriant.
- Bonjour me dit-elle, je m’appelle Léna et vous ?
- Antoine !
- Je vous ai vu écrire Antoine. Je suis curieuse. Si ce n’est indiscret qu’écriviez vous, Peut être un roman ?
- Non un poème Léna.
- Vous pourriez me le lire
- Je sors mon cahier du sac, l’ouvre et me mets à lui lire mon poème
Tournez sans vous arrêter
Courageux chevaux de bois
Tournez sans vous détourner
Toujours et encore tout droit
Nous attrapons le tournis
Pourquoi donc encore tourner
Est-ce donc cela la vie
Quelle est notre destinée
Tournez et obéissez
Courageux chevaux de bois
Tournez sans vous questionnez
dans la musique et la joie
Tournons sans nous arrêter
tournons sans nous retourner
Pour nos enfants un autre tour
Nous avançons par amour
- C’est beau Antoine, c’est vrai la vie est un manège dont nous sommes les chevaux. Je suis standardiste à la mairie toute proche et j’aime venir sur ce manège pendant ma pause déjeuner et tourner en rêvant que je chevauche un bel étalon blanc dans les steppes mongoles. Cela me permet d’évacuer le stress des appels incessants de la journée.
- Votre chapeau m’intrigue Léna, on dirait le chapeau du cuisinier Marc Veyrat
- Je l’ai trouvé dans le grenier de ma grand-mère hier et je l’ai mis aujourd’hui pensant qu’il m’aiderait à me projeter encore plus dans mon rêve de chevauchée Mongole. C’était une erreur, il est bien trop grand pour moi, et risque à chaque instant de s’envoler... Mais que faites-vous dans la vie Antoine. ?
- Je suis Agent bancaire au chômage et à mes heures perdues poète et cuisinier… du dimanche !
- Alors Antoine permettez-moi de vous offrir ce chapeau qui vous ira si bien. Pendant que je rêve de chevauchées mongoles, en portant ce chapeau dans votre cuisine, vous pourrez rêver que vous êtes comme Marc Veyrat un grand chef. Nos rêves sont l’essence de notre motivation pour continuer à tourner et avancer.
Martine / Septembre 2017 pour le NID DE MOTS d’ABC (mots imposés en gras)