La lettre de poupougnette au père Noël
Publié le 10 Décembre 2018
Cher Papa Noël,
Ce sont habituellement les enfants qui t’écrivent. Je ne suis pas une petite fille mais une jeune chatte blanche comme neige appelée Poupougnette et qui a envie elle aussi de déguster la magie savoureuse de Noël.
Je vis chez un couple à la retraite. J’aime beaucoup ma maîtresse qui me couvre de caresses quand je suis disposée mais sait me laisser tranquille quand elle sent que je n’en ai pas envie. Elle est souvent malade et se met à vomir ce qui me rend très triste. Je me couche alors à côté d’elle dans son lit, je ronronne, la regarde avec des yeux verts de serpent mort d’amour. J’aimerais Papa Noël que tu lui offres pour Noël le médicament qui pourrait non seulement apaiser ses souffrances mais la guérir à jamais.
Mon Maître est un vieux schnock qui, à défaut de m’aimer, me supporte. Il me chasse du fauteuil dès qu’il m’y voit installé. Je sens qu’il ne m’aime pas même si c’est lui qui m’a offert à son épouse pensant que je pourrais lui apporter un peu de réconfort. Parfois, il me veut me faire quelques caresses mais je me sauve. Il fume la pipe. Je n’aime pas l’odeur qui imprègne ses vêtements, il dit toujours qu’il va arrêter de fumer. Pourrais-tu Papa Noël lui apporter une cigarette électronique afin qu’il arrête de puer autant tout en continuant à prendre du plaisir à aspirer avec délectation dans un tuyau. Je pourrais alors accepter ses caresses, m’installer sur son clavier d’ordinateur quand il est entrain de boursicoter sur internet. Peut-être finirions-nous par nous aimer !
Si tu pouvais aussi apporter de ma part à mes maîtres 5 rouleaux d’un joli papier peint, déjà encollé (ce sera plus simple pour eux à poser) pour remplacer celui de toute splendeur de l’entrée que j’ai lacéré avec mes griffes. Je te promets Papa Noël que je ne recommencerai plus.
Le dimanche parfois mes maîtres reçoivent leur famille composée de leur fils, son épouse et leur petit stroumpf. Il est mignon comme tout mais il aime le foutoir, il renverse sa caisse de jouets, les étale partout. C’est un braillard, qui court partout à quatre pattes, me tripote quand j’ai le malheur de l’approcher. Papa Noël, J’aimerais que tu lui amènes un chat blanc en peluche au poil aussi doux que le mien. Peut-être arrêterait-t-il ainsi de me prendre pour son doudou et de me malmener. Je retrouverais ainsi ma tranquillité.
J’ai un jardin où je peux courir, grimper aux arbres, chasser les oiseaux quand ils prennent leur envol. J’y suis heureux, mais il est trop petit alors j’aime grimper sur le mur et sauter dans le jardin des voisins. Un beau minet tigré agressif se l’est approprié. Il n’accepte aucun envahisseur sur ce bout de pelouse qu’il considère comme son territoire national. Il me pourchasse en feulant pour m’empêcher de m’installer au soleil sur les coussins moelleux d’une jolie balancelle. Pourrais-tu Papa Noël lui offrir une pelle pour qu’il enterre la hache de guerre. Nous pourrions nous installer tous les deux côte-à-côte dans la paix, la fraternité et pourquoi pas l’amour.
Je te remercie Papa Noël de ce que tu pourras faire. J’espère que je ne dormirais pas quand tu passeras apporter tous ces cadeaux. Ne crois pas ceux qui disent qu’on ne réveille pas un chat qui dort. S’il-te-plaît, réveille moi. J’aimerais tant te rencontrer, me frotter à tes pieds en ronronnant, me lover dans tes bras et te faire une grosse lichette sur ta joue avec ma langue bien râpeuse.
Poupougnette
Martine pour le défi 190 d'Evy (lettre au prère Noël)