Mon frêre
Publié le 24 Janvier 2019
Pour le Défi 215 des croqueurs de mots ABC nous demande de publier une poésie qu'on aime et qu'on peut écrire de tête. J'aurais pu publier des poésie que j'ai appris par cœur à l'école et dont je me souviens et que j'aime beaucoup comme Demain dès l'Aube de Victor Hugo ou Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage de Joachim du Bellay mais j'ai choisi les paroles d'une chanson de Maxime Le forestier : Mon frère en hommage à mon frêre aîné Bernard que je n'ai hélas pas connu étant décédé sitôt né
Mon frère
Toi le frère que je n'ai jamais eu
Sais-tu si tu avais vécu
Ce que nous aurions fait ensemble
Un an après moi, tu serais né
Alors on ne se serait plus quittés
Comme deux amis qui se ressemblent
On aurait appris l'argot par cœur
J'aurais été ton professeur
A mon école buissonnière
Sûr qu'un jour on se serait battu
Pour peu qu'alors on ait connu
Ensemble la même première
Mais tu n'es pas là
A qui la faute ?
Pas à mon père
Pas à ma mère
Tu aurais pu chanter cela
Toi le frère que je n'ai jamais eu
Si tu savais ce que j'ai bu
De mes chagrins en solitaire
Si tu ne m'avais pas fait faux bond
Tu aurais fini mes chansons
Je t'aurais appris à en faire
Si la vie s'était comportée mieux
Elle aurait divisé en deux
Les paires de gants, les paires de claques
Elle aurait sûrement partagé
Les mots d'amour et les pavés
Les filles et les coups de matraque
Mais tu n'es pas là
A qui la faute
Pas à mon père
Pas à ma mère
Tu aurais pu chanter cela
Toi le frère que je n'aurai jamais
Je suis moins seul de t'avoir fait
Pour un instant, pour une vie
Je t'ai dérangé, tu me pardonnes
Ici quand tout vous abandonne
On se fabrique une famille