Il y a campagne et campagne
Publié le 4 Mars 2019
Je n’habite pas à la campagne mais je suis une femme de campagne !
Militante dans l’âme pour les causes qui me semblent justes (souvent perdues d’avance), plusieurs fois dans ma vie je me suis lancée dans des campagnes électorales avec beaucoup de conviction, de volonté, de dynamisme mais parfois de candeur aussi.
J’ai été adhérente aux Verts, à Cap 21(Mouvement d’écologie libérale fondée par Corine Lepage pour laquelle j’ai beaucoup d’estime) et au Modem et j’ai fait quelques campagnes électorales avec eux (municipales et législatives).Par la suite, après quelques déceptions que je ne décrirai pas ici, j’ai soutenu les Verts de ma ville. Aujourd’hui je suis adhérente à la République en marche et j’ai participé à la campagne présidentielle d’Emmanuel Macron.
Ma campagne électorale la plus marquante et attachante fut les municipales avec les verts de ma ville qui sont venus me chercher pour m’inscrire sur leur liste.
Quand on est une blogueuse influente dans sa ville, on est souvent sujette à des visites de courtoisie et sollicitations ou pressions appuyées. Le blog est un moyen très rapide et efficace de communiquer en campagne surtout s’il a une forte audience ! Je n’aurais jamais imaginé auparavant à quel point. J’ai accepté la proposition des verts plus je l’avoue pour des raisons plus affectives que politiques ! Je les trouvais très sympathiques et intéressants sur le plan intellectuel. Les verts sont très à gauche, je suis centriste et, même si je suis sensible à l’écologie, je n’en ferai pas le combat de ma vie.
J’ai découvert le "boîtage" qui consiste à déposer notre communication de campagne dans les boîtes à lettres, le tractage sur les marchés, dans les gares et lieux fréquentés de la ville. Certains habitants étaient très chaleureux, d’autres habitants transformaient fièrement devant mes yeux le tract reçu en un effiloché de papier. Combien de troncs d’arbres sacrifiés pour cette communication papier qui finit à la poubelle ! En dehors de la campagne la tenue d’un stand lors de la fête annuelle des associations a fait aussi partie de ma contribution.
J’ai dû lutter contre ma grande timidité pour aller au-devant des gens ce que j’ai beaucoup aimé. J’ai ainsi repris confiance en moi et suis devenue plus extravertie. J’ai adoré parcourir un samedi après-midi ma ville à vélo avec mes amis verts. Nous nous arrêtions dans chaque quartier pour échanger avec les habitants. Nous avons reçu partout un accueil chaleureux.
Même si j’appréciais beaucoup certains de mes camarades politiques, Je ne me suis pas fait de vrais ami parmi eux car comme disait leur chef de file « on ne se fait pas d’amis en politique ». On se fait plus facilement des ennemis. Je m’en suis fait parmi les adjoints municipaux. Je savais que je pouvais courir des risques en pleine campagne électorale à communiquer sur mon blog aussi je faisais très attention à ma communication. Je n’ai pas eu de procès, juste quelques pressions de la part d’un élu.
Le maire de l’époque, très intelligent, avait bien compris qui j’étais et savait que s’il me mettait la pression je continuerai de plus belle. Au contraire il a été sympathique et ouvert même si j’ai bien conscience de la superficialité de nos relations.. Je n’ai pas non plus franchi les limites et j’ai toujours sur mon blog critiqué la politique menée, jamais les hommes. Je crois qu'il le savait et appréciait.
Comme c’était prévisible, nous n’avons pas gagné et nous avons été éliminés dès le premier tour puisque il n’y en a pas eu de deuxième.
Je garde un excellent souvenir de cette période mais si c’était à refaire je crois que je préférerais partir me promener à la campagne qui ne me gagne pas pourtant que de partir en campagne
Martine / Mars 2019 pour le Atelier 88 de Ghislaine sur le thème campagne (les mots imposés sont en gras dans le texte