Les faussaires de l'amitié et de l'amour
Publié le 17 Octobre 2019
Quand son amie l'a vue la première fois,
Elle l’a snobée avec maestria
Elle sentait qu’elle souhaitait la narguer
Pour la punir de l’avoir intriguée
Pour répondre à sa fausse indifférence
Bien que conquise par son ascendance
A son égard elle montra de l’inappétence
Comme Elles faisaient le même métier
Dans une commune Société
Il y eu bien souvent des retrouvailles
Dans quelques réunions de travail
Elle admirait ses fortes compétences
Et son éblouissante intelligence
Malgré son tyrannique comportement
Une amitié est née rapidement
Elles passaient ensemble des soirées
Dans son studio avec goût décoré
A jouir des mets qu’elle lui cuisinait
Son amie à l’excès buvait, fumait
Elle l’aimait et l’admirait tellement
Qu’elle l’imitait bien imprudemment
Aussi elle mangeait, buvait, fumait
Parodiait, se moquait, et riait
De leurs collègues, managers et clients
Elle était sous sa coupe inconsciemment
Son manager l’a un jour avertie
Sur les dangers d’une telle sympathie
Pour son amie qu’il trouvait pervertie
Elle l’a écouté, aucunement cru
Elle lui en a surtout beaucoup voulu
Elle connut une passion amoureuse
Son amie en serait bien sûr heureuse
Au contraire elle s’est montrée railleuse
Il en prenait un bon coup son surmoi
Que son amie la juge l’a mis en émoi
En fait elle crut qu’elle était jalouse
Elle culpabilisait, avait le blues
Pour lui montrer sa profonde amitié
En vacances en Espagne elle l’a invitée
Avec son époux et tous ses enfants
Ce fut une fort déplorable idée
Elle l’a tout simplement boudée
Ne s’intéressant qu’à son époux
A qui elle attribuait toutes les qualités
Elle s’est sentie par tous critiquée
Et a fini un beau soir par craquer
Elle lui a dit durement son ressenti
Son amie en colère est partie
A son amie elle gâchait les vacances
Elle s’en est voulu de sa malséance
Quand elle a voulu se faire pardonner
Son amie l’a gravement insultée
L’une de l’autre elles se sont éloignées
Pendant quelques interminables années
Puis elles ont décidé de se revoir
Sans oublier mais passer sur leurs déboires
Leurs relations étaient bien différentes
Mine de rien, elle bandait son arc
En lui faisant d’insidieuses remarques
Qui toutes s’attaquaient à son moi
« Ma mère aime beaucoup ton mari, pas toi »
« Ton amant te baise parce qu’il est en manque »
Flèches d’arc devenant boules de pétanque !
Même si elle trouvait son amie suspecte
C’était comme si elle était dans une secte
Elle ne put rompre leur relation
Quand elle tomba gravement malade
Son amie cessa ses rebuffades
Fit mine de s’intéresser à elle
En prenant de temps en temps de ses nouvelles
Mais elle ne reçut aucun vrai soutien d’elle
A la place du dédain de distance
Elle lui pardonna son indifférence
Son amie souffrait d’une leucémie
Qui était pour le moment endormie
Mais qui pouvait un jour se réveiller
Quand ses traitements furent terminés
Elle a rompu certaines amitiés
Beaucoup d’amies l’avaient laissé tomber
Revenant maintenant qu’elle était guérie
Mais elle garda sa fausse meilleure amie
Elle partit même à l’autre bout du pays
Pour l’aider dans son emménagement
Son amie l’invectivât sans ménagement
Pour un petit désaccord simplement
Elle mit fin à cette relation toxique
Qu’elle ne pouvait plus nommer amitié
Rompez avec les pervers narcissiques
De l’amitié ou de l’amour imposteurs
Des faussaires fabuleux qui vous leurrent
Et qui ne veulent que votre malheur
Pour prendre une position de puissance
qui intensifie en eux la confiance
Qui leur fait douloureusement absence
Martine / Octobre 2019 pour les jeudis en poésie du défi 225 des croqueurs de mots animé par Jill Bill (Thème : faussaire)