Supplique et monologue
Publié le 12 Mars 2020
LA SUPPLIQUE DE CLAIRE
Où Vas-tu ?
Le sais-tu ?
Retourne-toi ?
Jean je suis là ,
l’ombre après toi
Ne m’oublie pas ?
Peu importe le destin
Seul compte notre chemin
Même avec quelques ornières.
Méfie-toi de la lumière,
Un Miroir aux alouettes
Qui te fait perdre la tête.
Vers elle je n’irai point
Je prends un autre chemin
Où Vas-tu ?
Le sais-tu ?
Oh Jean Ne m’oublie pas
Vite Retourne-toi ?
Je suis encore là
Prenons nous par la main
Pour un nouveau départ
Sur un autre chemin
Demain il sera trop tard
LE MONOLOGUE DE JEAN
Le ciel a tant pleuré sur notre passé, qu’aujourd’hui j’ai décidé d’avancer tout droit sans me retourner jusqu’à l’astre lumineux de l’horizon.
J’entends Claire derrière moi me supplier de ne pas y aller. Surtout ne pas l’écouter, ne pas penser, avancer aveuglé par la lumière, marcher vite atteindre l’horizon, l’inaccessible étoile.
Encore quelques pas, j’y suis presque. Le ciel s’assombrit soudain et se zèbre d’éclairs, le tonnerre retentit. La terre vibre sous mes pas. Je tremble de froid, de peur. Ne pas m’arrêter. Je continue à progresser.
Soudain l’horizon est atteint, je ne peux aller plus loin. Une force incroyable me projette dans le vide, je bascule de l’autre côté la tête en avant. Chute vertigineuse dans une cascade de lumière, chute interminable qui me terrifie.
Soudain une sonnerie stridente retentit, elle ne s’arrête pas ... C’est le réveil de mon téléphone portable qui met fin à cet affreux cauchemar….
Je me réveille couché en chien de fusil cramponné à mon oreiller que je sers dans mes bras comme un doudou. J’ai froid, je n’ai plus de couette sur mon corps. Encore terrifié je ne veux pas lâcher l’oreiller…. Mais il est tout rugueux, Ce n’est pas mon oreiller que je serre. J’ouvre les yeux et je m’aperçois que je suis cramponnée à un tronc d’arbre la tête à l’envers dans une futaie inconnue à quelques centimètres du plancher des vaches….
Mais où es-tu Claire, m’as-tu suivi ? Claire, Claire où es-tu ?
Martine Martin / Réédition d'avril 2015 pour les jeudis en poésie du défi 233 des croqueurs de mots animé par Marie Chevalier.
Avec une semaine d'avance, je ne pourrais pas ensuite, je devrais être à Paris