Quand Victor Hugo rencontre Anne Roumanoff au bistrot du coin
Publié le 13 Avril 2020
Anne Roumanoff et Victor Hugo sont au comptoir d'un bistrot :
- Mais c’est ce cher Victor, ça fait une paye… Je te paye un coup
- "Veni, Vidi…"
- Qu’est-ce que tu racontes Totor,
- Je suis venu, j’ai vu et assez vu demain à l’aube je partirai Madame Roumanoff
- Appelle moi Anne. Qu’est-ce que je t’ai fait ?
- « Fier jadis, dominant les lointains horizons,
Aujourd'hui n'ayant plus que de hideux tronçons,
Épars, couchés, perdus dans l'obscure vallée ;
C'est l'épopée humaine, âpre, immense — écroulée ». - Qu’est ce tu racontes encore Totor, c’est puissant, on dirait du Fabrice Luchini
- La légende des siècles, les siècles passent et tout se dégrade : des femmes dans les cafés qui boivent du vin rouge.. Mais qui est ce Fabrice ?
- Un acteur … bobo comme on dit aujourd’hui
- Bobo, il a bobo partout, il est hypocondriaque !
- Qu’est ce tu as dit « hypocon… » Il n’est pas con même pas hypo, c’est un intello comme toi et pas con au contraire, juste un petit peu déjanté. Quand il commence à parler, c’est un vrai moulin à paroles, mais moi ,dès la première phrase, je ne capte pas alors je réfléchis à ce qu’il a voulu dire mais lui continue sans s’arrêter. On ne nous dit pas tout mais lui est le seul à tout dire mais je ne comprends rien.
- Anne, citez moi un exemple ou vous n’avez pas compris
- Oh que oui ! souvent il te cite Totor, il a répété par exemple une de tes phrases : "La forme, c'est le fond qui revient à la surface." Et pour nous épater encore plus, il ajoute…. Puissant Hugo, « Cela va mille fois plus vite et ça prouve un esprit assez humble qui a, en plus, un sens aigu de la hiérarchie ».
- C’est bien vu : Je suis modeste et conformiste . Quant à la forme et le fond je vais t’expliquer Anne ce que j’ai écrit… la forme en dit long sur…
- Arrête Totor, ne perds pas ton temps…. Les formes je les ai en surface quant au fond je vais bientôt l’atteindre sans qu’il remonte, il tombera encore plus bas et moi avec lui.
- Tu m’appelles Totor, cela me touche, Juliette me surnommait Toto.
- Pourquoi ? Tu n’es pas un zéro même si tu as une tête Toto, et quelle tête ! Chapeau Totor
- C’est que me disait Juliette.
- On ne nous dit pas tout et cela ne me regarde pas mais on dit que tu la trompais ta Juliette. Si les temps ont changé Totor, les hommes sont toujours les mêmes. Demain à l’aube, tu resteras Totor.
- Non je partirai Anne.
- Non restes Totor ! Tu aimes les femmes, Attends, Il y a un cœur à prendre et à consoler. Une femme de lettres vient d’être larguée par son mec, un politique illustre, ancien député comme toi. Il lui a préféré une actrice Julie Gayet comme ta Juliette Drouet ! Julie, juliette… Drouet, Gayet... Que de coïncidences !
- Les coïncidences sont les facéties du destin ! C’est étonnant en effet, Anne, mais qui est cet homme politique ?
- Le commandant du pédalo France. Il risque de toucher le fond avec nous sans y mettre les formes.
- La misère existe donc toujours moi qui voulait la voir supprimée et non secourue.
- Des Cosette, Gavroche, il y en a toujours plein Totor et de plus en plus et ils ne sont même pas secourus
- Tant pis pour la première dame à consoler, Demain à l’aube je partirai. je ne veux pas voir la France sombrer :
« Charme l'Europe et plaît au monde... - Ah ! je voudrais,
Je voudrais n'être pas Français pour pouvoir dire
Que je te choisis, France, et que, dans ton martyre,
Je te proclame, toi que ronge le vautour,
Ma patrie et ma gloire et mon unique amour ! »
- Tu ne pourras pas partir Totor c’est "le" grève SNCF, à moins que tu veuilles aller à Rocamadour, le seul train maintenu, désolée ce ne sera pas à l’aube il part ce soir !
- Mais qu’est-ce que j’irai faire à Rocamadour
- Manger du foie gras et du fromage de biquette avant de repartir
- C’est une bonne idée Anne, je suis un bon vivant, je vais à Rocamadour mais avant de repartir promettez moi de ne plus boire autant, vous allez vraiment tomber au fond et ce n'est pas bon pour votre forme.
- Je ne promets jamais rien mais, parce que je t’aime bien, je te chante une de tes chansons revisitée à ma sauce
Comme dirait mon beau frère
Si je tombe par terre
Pas la faute à Voltaire
C’est la faute au Jaja
Dont je suis si fada
Martine Martin-Cosquer/ Rediffusion d'un article de Février 2014 pour le défi 235 des croqueurs de mots animé par Dominique du blog les antidotes
Toutes mes excuses à Fabrice Luchini, Anne Roumanoff (qui ne boit que dans ses sketches Radio Bistrot) ; je les aime beaucoup tous les deux mais c'était pour les besoins du texte.