Un jour férié de pandémie
Publié le 19 Avril 2021
Aujourd’hui, c’est le lundi de Pentecôte. Il est cinq heures. Mon réveil de poils blancs et tigrés lové à mes côtés miaule suffisamment pour me sortir de mes rêves, mais néanmoins discrètement pour ne pas m’énerver. J'aimerais tant rester au lit ....
Je m'éveille par ci.
Et je me lève par là.
Je me dirige vers mon bureau, allume l’ordinateur, m'installe sur le canapé. Le réveil Bondit sur l’accoudoir. Je saisis le peigne à chat. J'aimerais tant me recoucher....
Et je le caresse par ci.
Et le peigne par là.
Je me dirige vers la cuisine, j’ouvre une boîte de croquettes de luxe pour chats délicats que je verse dans une assiette. Pourquoi donc lui en mettre autant alors que je vais jeter le reste ensuite ? Au bord de l’océan, tout prend l’humidité. Je remplis un bol d’eau et je pose le tout sur le carrelage de la cuisine. J’aimerais tant savoir résister à ses envies.
Et je le nourris par ci.
Et je le gave par là.
Je m’installe à mon bureau. Je commence par lire les mails reçus sur mes messageries. Je supprime la quantité de spams non filtrés. J’efface aussi les avis de newsletters de blogueurs que je n’ai plus envie de visiter. J’aimerais tant me désabonner, mais je n’ose pas de peur de les peiner.
Et je trie par ci.
Et J’efface par là.
Je débute ma lecture des mails des amis, famille et lecteurs de mon blog citoyen « La gazette des Olonnes » dont certains me prenant pour la mairie, ou une entreprise dont j’ai parlé me posent des questions sur les heures d’ouverture, me demandent des renseignements sur les produits et services. J’aimerais ne pas répondre....
Et je les conseille par ci.
Et je les aiguille par là.
J’attaque ensuite la lecture des commentaires de mes blogs. C’est vite fait : beaucoup sont sans aucun intérêt, juste une façon de me dire qu’ils sont passés et me témoigner de l’intérêt ou de l’amitié. Je leur rends visite en retour. Chez certains, c’est un grand plaisir, mais chez d’autres, je vais par habitude et amitié virtuelle. J’aimerais tant ne plus y aller
Et je clique par ci.
Et je visite par là.
Je lis rapidement, mais complètement, sauf quand je n’accroche pas et que c’est trop long. En général, je ne regarde pas les vidéos, mon temps est compté. J’essaye de trouver un commentaire, mais bien souvent, je manque d’inspiration surtout pour les articles où il n’y a que des photos sans texte (j'aime tant l'écrit) et pour les poèmes de qualité auxquels ce serait injure de rajouter des banalités. J’aimerais tant trouver une remarque intelligente :
Et je blablate par ci.
Et je "bise" par là.
Il est six heures, déjà plus d’une heure que je suis levée. J’enfile mon jogging, mes baskets et je marche dans l’appartement pour m’échauffer avant de partir courir. J’aimerais tant me recoucher et lire :
Et je m’habille par ci.
Et je déambule par là.
Je sors de la maison et me voilà partie pour 1 h 30 de jogging au bord de l’océan. J’admire les clairs de lune sur les flots, les levers de soleils des plus brumeux aux plus éclatants. Je m’arrête parfois pour prendre une photo.
Et je cours par ci.
Et je photographie par là.
Une fois rentrée, je prends une douche en écoutant ma radio préférée RTL qui m’informe des faits divers sanglants, des catastrophes écologiques, de la pandémie… J’aimerais tant éteindre la radio, écouter le silence.
Et je me lave par ci.
Et je m’émeus par là.
Il est 8 h 30, je me recouche une demi-heure avec mon Jeff. Je ris en écoutant Laurent Gerra si je ne me suis pas endormie avant. J’aimerais ne pas me recoucher, utiliser ce temps pour écrire.
Et je ris par ci.
Et je dors par là.
Nous nous levons. Pendant que je m’habille, Jeff prépare le petit-déjeuner j’avale un verre de jus d’orange, un peu de thé, grignote quelques céréales aux fruits et déguste de la brioche vendéenne à la confiture maison. C’est un de mes moments préférés de la journée.
Et j’avale par ci.
Et me régale par là.
Je pars faire des courses au supermarché. Au passage devant le rayon vêtement, je craque pour un très joli pyjama en solde à 6,99 euros ! C’est le deuxième que j'achète ce mois-ci. Certaines sont addictes aux chaussures, moi, j'ai la folie des pyjamas. j'ai l’habitude de dormir nue comme un ver. Ce n’est pas vraiment logique, mais l’être humain est fait de paradoxes. Je me dirige vers la caisse en jaugeant le nombre de clients à chaque caisse, et je choisis la caisse où je pense le moins attendre, mais comme presque à chaque fois, je n’ai pas prévu l’incident. Cette fois-ci, c’est un client qui a oublié de peser ses poireaux et qui retourne le faire sans se presser et en se moquant éperdument que les autres poireautent. Je m’énerve. Enfin, c’est mon tour, je charge mon caddie à toute vitesse, paye et rejoins ma voiture. J’aimerais tant me faire livrer mes courses.
Et j’achète par ci.
Et je bougonne par là.
Rentrée à la maison, je range mes courses. Ensuite quel plaisir de retrouver mon cher ordinateur ! Après avoir fait quelques commentaires sur des blogs, je peux enfin me mettre à écrire. J’adore raconter des histoires dans mes nouvelles et romans et jouer avec les mots, les faire rimer et chanter dans les poésies.
Et raconter par ci.
Et jouer avec les mots par là.
Je n’ai pas vu la matinée passer, l’heure du déjeuner est arrivée. Jeff comme chaque midi a cuisiné et mis la table. Après un Kir en apéritif, je déguste les bons petits plats mitonnés avec amour et passion par mon chéri accompagné d’un verre de vin car c’est jour férié. Nous buvons de l’eau en semaine. Nous terminons le repas par un expresso et un carré de chocolat noir de qualité.
Et prendre l’apéro par ci
Et me régaler par là
Nous partons randonner en semaine sur le littoral vendéen. Mais aujourd’hui, c’est lundi de Pentecôte. Comme tous les week-ends et jours fériés, nous délaissons la côte où il y a trop de monde pour marcher dans la campagne Sablaise. Nous admirons le paysage, les fleurs, les animaux, oiseaux, papillons l’été. Autant d’occasions de prendre des photos pour animer mon blog et Facebook. J’aimerais tant arrêter mon blog pour ne plus avoir à prendre de photos, je n’aime pas cela.
Et marcher par ci
Et prendre des photos par là.
Après 1 heure 30 de marche, nous rentrons et prenons notre goûter : tisane et palets et galettes bretonnes. Si je m’en passais, je perdrais peut être le kilo que j’ai en trop.
Et me détendre par ci,
Et me goinfrer par là.
Ensuite, pendant que mon Jeff regarde la télévision, je lis essentiellement des thrillers et des romans psychosociologiques. C’est une détente en fin de journée que j’apprécie particulièrement. Je me lâche tellement après avoir tant bougé, que souvent, je m’endors sur mon livre.
Et lire par ci.
Et dormir par là.
Je prépare un repas léger mais cuisiné, mets la table. Nous mangeons en regardant la télévision.
Et cuisiner par ci
Et manger par là.
Après le dîner, nous regardons le 20 heures de TF1 et l’émission ou la série qui suit au moins en partie, car quand c’est trop long, nous arrêtons et visionnons la fin le lendemain ou plus tard en « replay ». Aux environs de 22 heures, je me couche et m’endors comme un bébé.
Regarder la télévision par ci.
Me coucher par là
Depuis que je suis à la retraite, les jours se ressemblent tellement qu’il n’y a pas vraiment de différence les jours fériés. J’aspire à :
- transformer la routine en route off. Sortir des habitudes, de la route toute tracée pour en suivre une autre toujours avec mon Jeff,
- changer, de passions, de maison, de région, de vie surtout en ce moment où avec les confinements nous ne pouvons pas voyager.
Et rêver d’une autre vie par ci
Et continuer par là.
Martine Martin / pour le défi 249 des croqueurs de mots animé par Laura (thème : raconter ce que l'on fait un jour férié)