Publié le 28 Mai 2015

escargot sur feuille d'arum

escargot sur feuille d'arum

Cette nuit de printemps, je me rêve escargot

Au lieu de m’agiter,  je lambine à gogo

Je rêvais d’être mâle, tout en restant femelle

Mon vœu est exaucé,  Je suis bisexuelle

La pluie est mon amie, je sors de ma coquille

Et je bave, bave, au milieu des jonquilles

Comme un vieux roi fainéant, Je traîne mon ennui

De midi à minuit, sur les belles de nuit

De feuilles et de fleurs, je fais un festin

Flâner et me bâfrer est mon nouveau destin

 

Martine / Mai 2015 pour les jeudis en poésie des croqueurs de mots

 

Et si dessous une photo d'une mai blogueuse Domi pour illustrer mon article. Merci beaucoup cela me touche

Je me rêve escargot

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Rédigé par Martine.

Publié dans #Poèmes

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Publié le 25 Mai 2015

Aux petits bonheurs la chance

Elle n’a jamais connu le grand bonheur  mais elle est de nature joyeuse et a appris au fil des ans à profiter intensément de chaque moment en évitant de ressasser le passé et de penser à l’avenir. Ses plus grands plaisirs : la photographie et l’écriture. Elle aime photographier les inconnus au zoom, à leur insu,  dans leur quotidien. Ensuite elle prend plaisir à imaginer leur vie et en faire les personnages de ses nouvelles et poésies.  Aujourd’hui est un jour différent et important.  Elle va pour la première fois photographier incognito quelqu’un qu’elle connait : Rémi qu’elle a côtoyé il y a bien longtemps et cela la remplit à la fois de joie et d’angoisse.

Elle a retrouvé ses coordonnées grâce à des recherches sur Facebook et ce soir assise sur ce banc face à la mer elle l’attend. Elle sait que tous les soirs, il fait son jogging le long de la côte et qu’il va passer là devant elle sans lui prêter attention.  En attendant son arrivée, elle contemple le spectacle du couchant sur l’océan. Sur un ciel de feu constellé de nuées vaporeuses et d’oiseaux marins, l’astre solaire, boule de lumière étincelante de fierté, se détache avant de se noyer dans l’encre de l’océan. C’est beau, émouvant. Une larme de joie roule sur sa joue. Elle fait quelques clichés pour immortaliser ce moment. Rémi doit arriver sur sa droite, elle guette de ce côté mais jette aussi quelques coups d’œil à gauche au cas où il changerait le sens de son itinéraire. Un vieux couple se tenant tendrement par la main passe devant elle sans la voir, ils semblent encore si amoureux. Cela la remplit de bonheur. Elle les prend en photo. Un cycliste la salue, puis s’éloigne comme il était arrivé. Si Rémi lui disait bonjour en passant, ne serait-elle pas envahie par un trop plein d’émotions ? Elle s’impatiente. Que fait-il ? Aurait-il renoncé ce soir à son jogging. Pourvu qu’il arrive avant que le soleil ait disparu à l’horizon laissant le paysage dans la pénombre d’une nuit sans lune. Soudain elle aperçoit à droite au bout du chemin un jogger. Il est élancé, mince, cela doit être Rémi. Elle zoome avec son appareil photo et le mitraille ; c’est lui. Il s’approche rapidement, elle réduit le zoom et continue à le photographier cachée derrière son appareil. Il se détache dans le faste du couchant, c’est beau. Elle pleure de joie, depuis le temps qu’elle rêvait de ce moment. Il passe devant elle beau et ténébreux et continue sa course, indifférent, perdu dans son monde intérieur. Elle n’a jamais aimé courir. Vers ou après quoi  court -il si vite se demande-t-elle ?

Elle le photographie de dos et continue à le mitrailler jusqu’à ce qu’il disparaisse là-bas au bout du chemin. La joie fait place aux regrets. Même si elle le redoutait, au fond d’elle-même, elle aurait tant aimé qu’il lui parle, qu’il lui sourit. Pourquoi ne l’a-t-elle pas interpellé quand il était devant elle. Elle ne peut effacer le passé même si elle tente de l’occulter. Ce soir refusant de se noyer il remonte à la surface.  

Elle se lève et regagne à pieds son hôtel. Cette marche dans la fraîcheur humide de la nuit  océane  lui fait le plus grand bien. L’hôtel domine l’océan. Devant sa chambre, appuyée à la passerelle extérieure,  elle écoute le bruit des vagues se fracassant sur les rochers de la côte sauvage en contrebas. Devant l’océan, elle se sent si bien mais si petite. Elle se met à murmurer ces quelques vers de Baudelaire :

Le monde s’endort dans une chaude lumière

Là, tout n'est qu'ordre et beauté,

Luxe, calme et volupté.

Un petit moment de bonheur pur, rêve de paradis face à l’océan.


Elle rentre dans sa petite chambre et dépose son appareil photo. Elle n’a pas envie de dormir, trop d’émotions ce soir. Elle décide de s’offrir quelques bonheurs supplémentaires pour terminer cette belle journée. Elle sort, reprend sa voiture sur le parking et se dirige vers le casino, un très bel édifice style Louisiane qui étincelle de lumières dans son écrin de pins.  Elle se gare et pénètre dans le grand hall. Un employé, après avoir vérifié son identité, la laisse se diriger vers la caisse. Elle achète des jetons.   Par quel  jeu va-t-elle débuter ? Elle se dirige vers la boule. Elle observe le croupier et les joueurs avant de miser. Elle se rapproche du tapis de jeu, le deux vient de sortir. Le croupier d’un ton assuré  lance le sempiternel « faites vos jeux »  Elle s’empresse de déposer sa mise de cinq cents euros au hasard sur le quatre. Les autres joueurs misent, certains impulsivement, d’autres en hésitant. « Les jeux sont faits » retentit soudain. Le croupier observe les joueurs quelques secondes, prononce « rien ne va plus » et lance la boule dans le plateau. Elle observe la révolution de la boule à en avoir le tournis. Elle se grise de plaisir à la voir freiner sa course infernale, hésiter avant de tomber dans un des godets. Elle aurait aimé être croupière, Être maître du jeu et avoir ainsi le pouvoir d’apporter fortune ou infortune.  Elle est guillerette ce soir, et chantonne en elle-même un de ses poèmes :

Le croupier a lâché la boule
Soudain, libre, elle se défoule
Elle roule, roule, et se saoule
Je la recherche dans la foule
Au secours j'ai perdu la boule
au casino de La Bourboule

Non elle n’est pas à La Bourboule où elle a fait ses débuts de joueuse mais dans celui de la belle cité Sablaise. Non elle n’a pas perdu la boule, elle est bien la devant elle en train de tourner, soudain elle ralentit sa course effrénée. Elle continue de chantonner en sourdine. Il est près de minuit La boule semble préférer le quatre  mais s’arrête définitivement sur le cinq.  

Même si elle a perdu, elle a pris beaucoup de plaisir à jouer et décide de titiller les bandits manchots. Les machines à sous la tentent. Comme l’enfant qu’elle est restée à s’émerveiller de tout,  elle aime voir tourner ces grands rouleaux avec des figurines de couleur et d’entendre le bruit métallique si grisant et magique des jetons qui tombent dans le réceptacle de métal. Une vieille dame s’excite sur une machine depuis au moins une demi-heure sans qu’elle n’ait été récompensée de son assiduité. Elle renonce et change de machine.  Elle prend sa place. C’est certain si cette machine doit donner ce soir c’est maintenant. Un employé lui apporte le whisky coca qu’elle a commandé et qui a pour elle des parfums d’adolescence. En le dégustant lentement pour prolonger le plaisir, elle introduit son jeton et appuie  assurée sur le bouton… Silence et puis soudain ce bruit métallique en cascade qu’elle aime tant, celui des jetons tombant dans le réceptacle. Elle est subjuguée, Ils tombent, tombent, tombent. Un dernier choc métallique. Tous les joueurs se tournent vers elle. Elle entend  le jackpot », «  le jackpot ». C’est un rêve éveillé, elle ne réalise pas, elle vient de remporter le pactole des bandits manchots qui clignote sur l’afficheur: 44 844 euros. Elle est stupéfaite mais curieusement elle ne se réjouit pas car elle ne joue pas pour gagner tout simplement pour le plaisir de jouer. L’argent ne fait et ne fera jamais son bonheur.

Elle ramasse les jetons tombés dans le réceptacle sans les compter. Les joueurs se lèvent l’entourent. Elle se  lève, se dirige vers la caisse. Le Directeur du casino la félicite et lui fait un chèque. Un jeune homme lui demande la permission de la prendre en photo. Elle déteste être ainsi immortalisée mais elle accepte. La chance lui a souri ce soir, lui sourira t’elle demain? Curieusement elle est triste de voir l’amertume  de la vieille dame qui a eu un malaise quand elle a vu la machine qu’elle venait de quitter se vider. « Le bonheur des uns fait le malheur des autres ».

Elle sort du casino et se dirige vers sa voiture sur le parking et rentre à l’hôtel. Quel plaisir de se glisser dans les draps propres et doux. Le bruit de la mer la berce doucement, elle s’endort. Le lendemain, elle ouvre les volets de sa chambre. Le soleil encore bas darde ses rayons à travers une légère brume laiteuse. Ciel et océan se confondent dans une immensité floue, irréelle mais si belle.  Subjuguée, Elle reste longtemps à contempler ce spectacle avant de reprendre ses bagages et de quitter l’hôtel.

Elle décide de se rendre en voiture sur le remblai  pour y prendre son petit déjeuner. Elle s’installe à la terrasse ensoleillée d’un café et commande un expresso et des croissants. Le serveur les lui apporte avec un sourire qui la réjouit et la met en appétit. Elle croque dans le croissant doré bien chaud qui fond sous son  palais. Elle porte la tasse à ses lèvres et délicatement boit quelques gorgées de son café à l’arôme légèrement boisé. La baie des Sables s’étend devant elle étincelante à marée basse. C’est divin. Elle a l’étrange et agréable impression d’être hors temps comme dans un rêve éveillé. Pour revenir à la réalité, elle déplie le journal local et qu’elle n’est pas sa surprise de voir son nom et sa photo dans un article dont elle est la vedette. N’avait-il rien d’autre à dire ce journaliste se demande t’elle en refermant le journal ? A cet instant un homme assis à une table voisine lui sourit et l’interpelle en lui proposant de partager, un moment, leurs deux solitudes. Elle refuse avec un sourire en s’excusant d’apprécier la solitude et de ne pas savoir partager ce qu’elle aime.

Elle a emmené son ordinateur portable et y relie son appareil photo. Elle a hâte de découvrir ses photos. Les couchers du soleil défilent. Le couple de vieux se tenant par la main sous un ciel de feu apparait à l’écran : magie d’un instant d’émotion saisi pour en garder le souvenir, bonheur du photographe ! Elle imagine déjà le texte que cette vision va lui inspirer. Puis Rémi  apparait : vision assez floue sur fond flamboyant. Au fil des photos la silhouette noire s’éclaircit, les traits fins de son visage se précisent. La dernière photo, quand il est devant elle, passe comme lui trop vite. Elle revient en arrière pour faire un arrêt sur cette image. Curieusement il a le visage tourné vers elle. Derrière la force trompeuse de son regard, elle devine un soupçon de songeuse tristesse, de doute traduisant la fragilité qui semble l’habiter. Elle imprimera cette photo et la conservera précieusement pour la contempler si elle en exprime le besoin. Les dernières photos de Rémi de dos défilent, il semble fuir le couchant comme s’il voulait arrêter le temps ou le devancer en courant plus vite que lui. Elle paye le serveur, se lève et rejoint à pieds le centre-ville. Elle s’arrête à la succursale locale de sa banque et y dépose le chèque du Casino. Cela lui procure beaucoup de plaisir même si elle ne sait pas ce qu’elle va faire de cette somme qui ira rejoindre ses économies et dormir avec elles d’un sommeil peut être éternel. Mais c’est si rassurant d’amasser en prévision d’un avenir incertain. L’employé la félicite chaleureusement pour son gain. Elle lui rend son sourire et sort de l’agence le cœur et le sac à main beaucoup plus légers.

Elle déjeune au restaurant de l’hôtel où elle a réservé une chambre pour la prochaine nuit. Elle passe l’après-midi à la thalasso. Elle prend plaisir, pour la première fois de sa vie, à se laisser dorloter et masser.  Dans la grande baignoire aux flots colorés et lumineux, elle marine dans l’obscurité sous fond de musique classique. Ce moment voluptueux lui permet d’évacuer les idées parasites et de réfléchir à l’issue de ce retour vers le passé pour embellir l’avenir. Comment prendre contact avec Rémi si cher à son cœur. Même si elle était venue aux Sables juste pour le voir et le prendre en photo, elle retournera ce soir sur le banc face à la côte rocheuse au moment du coucher du soleil pour le revoir une fois ou l’aborder si elle ose.

Elle sort de la thalasso et rejoint le bar de l’hôtel qui surplombe le lac et la mer. Le ballet des goélands argentés, qui vont et viennent nombreux en criant tristement, l’amuse et lui donne envie elle aussi d’échanger. Elle sort son smartphone de sa poche et consulte sur Facebook le mur de Rémi non protégé et que chacun peut consulter ce qui lui a permis de le retrouver et de savoir beaucoup de choses sur ses habitudes. Qu’il est imprudent ? Elle est déçue : pas de nouvelle publication aujourd’hui. Elle consulte ensuite son compte et voit qu’elle a une demande de mise en relation accompagnée d’un message « Bonjour, si tu es la personne qui a remporté le jackpot du casino des Sables hier soir et dont la photographie et le nom sont dans le journal ce matin, sache maman que je ne t’ai pas oubliée et que je serais si heureux si tu me contactais. Si vous n’êtes pas cette personne, veuillez  Madame excuser ce message et ne pas y répondre. Rémi»

L’émotion la submerge, elle ira, ce soir au coucher du soleil face à l’océan,  attendre Rémi et, quand il passera, elle arrêtera sa course et lui dira « Rémi, c’est maman, je suis de retour ». Il s’arrêtera, la regardera et elle aura le grand bonheur d’enfin pouvoir le serrer dans ses bras.

 

Martine / Mai 2015

NB : La partie de la nouvelle ayant pour cadre le casino est un extrait d'une de mes nouvelles déjà publiée sur quai des rimes. Tout le reste est inédit (écrit pour un concours de nouvelles en 2014 sur le thème des petits bonheurs).

 

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Rédigé par Martine.

Publié dans #Nouvelles

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Publié le 20 Mai 2015

Déjà 7 ans, l'âge de raison dit-on !

Quai des Rimes a 7 ans aujourd'hui, déjà 7 ans.

Je pourrais comme beaucoup me réjouir du travail accompli, du nombre de visiteurs chaque jour, de pages lues.

C'est rien 7 ans par rapport aux dix ans bientôt de Cergyrama qui a eu un succès rapide incroyable relayé par la presse locale et même des chaînes de télévision. Mais malgré cela Quai des Rimes est resté pendant longtemps mon blog préféré dont je faisais peu de publicité tant il était personnel. J'ai décidé de répondre à beaucoup de défis d'écritures lancés par différents amis blogueurs et je pense que cela a été mon tort, cela a enlevé de la personnalité à ce blog.

En relisant mes écrits de la dernière année, je trouve qu'il s ne reflètent pas du tout ce que je pense et ce que je suis , qu'ils ne correspondent pas non plus à ce que j'ai envie d'écrire et qu'ils sont surtout bien médiocres.

Mon blog préféré est devenu mon délaissé au profit de mon petit dernier "la gazette des Olonnes" qui correspond bien à mes centres d'intérêt actuels et à la vie que j'aime tant dans cette si jolie Vendée.

Le dernier défi des croqueurs de mots lancé par Fanfan sur son blog nous demandant d'écrire un écrit dadaïste à partir de mots découpés et tirés au hasard dans un article de presse a été, un peu un électrochoc permettant de me libérer de cette contrainte de répondre aux différents défis de mes amis du blog. En y répondant j'écrivais n'importe quoi sur mon blog. Merci Fanfan de m'avoir ouvert les yeux et de m'avoir permis ainsi de me libérer de cette addiction aux défis "bloguesques" d'écriture.

Cela ne veut pas dire que je répondrai pas de temps en temps à certains défis quand ils m'inspireront spontanément sans que j'ai à y réfléchir.

Reste à trouver d'autres sources d'inspiration pour quai des rimes mais elles ne manquent pas dans mon quotidien : coups de cœur de randonnée, actualité, photos de mes amis du blog (autre forme de partage)...

Je n''aurais plus de aucune contrainte et je m'en sens libérée même si je dois publier moins souvent. Seule la qualité compte pour moi.

 

Déjà 7 ans, l'âge de raison dit-on !

 

Merci surtout de votre fidélité

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Rédigé par Martine.

Publié dans #Ecrits divers

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Publié le 7 Mai 2015

Accroclic

Coucher de soleil sur l’océan

Sourire malicieux d’un enfant

Vieux couple sur un banc enlacé

Mésange bleue l’hiver au jardin

Sur le ciel d’azur sommet alpin

Dans les  flots d’argent ballet de voiles

Bouquet de feu dans la nuit d’étoiles

Main du sculpteur caressant le bois

Dans la forêt biche aux abois

Et plein d’autres bonheurs de l’instant

Dont j’aimerais jouir pleinement

Au lieu d’observer, de profiter

J'immortalise pour partager

C'est effectivement plus fort que moi

Je ne vois rien ou presque ma foi

 

Jamais sans mon appareil photo

Auquel je suis devenue accro

Clic Clac, Clic clac, clic : Maudit Kodak Sony

 

Martine (Mai 2015) pour les jeudis en poésie des croqueurs de mots sur le thème "Addiction"

 

Je n'étais pas vraiment consciente de cette addiction photo quand ma petite fille de 5 ans la semaine dernière m'a dit  "Pourquoi tu ne prends pas ce paysage en photo toi mamie qui prend tout en photo" !!!

 

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Rédigé par Martine.

Publié dans #Poèmes

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Publié le 6 Mai 2015

Pavel le Paon
Pavel le Paon

Pour accompagner deux de mes photos prises au Center Park de la Motte Beuvron, un court poème :

 

PAVEL LE PAON

 

Pavel  pavane et pavoise

Avec sa nana grivoise

Dans un grand parc du Val d’Oise

Pavel aime les bravos

De ses amis les chevaux

Pavel aime les pavots

Signes en mai du renouveau

 

Martine / Mai 2015 pour les prénoms du mercredi.

Un petit cadeau en plus aujourd'hui un article très intéressant en lien ci-dessous sur un héros Russe de la conquête spatiale, Pavel Popovitch, qui avait la tête dans les étoiles mais les pieds bien sur terre. Je le dédie à Lénaig. Je suis sûre qu'elle appréciera elle qui aime tant la Science-Fiction.
 

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Rédigé par Martine.

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Publié le 4 Mai 2015

Il y a environ 3 ans j’ai fait la connaissance sur internet d'un ami  «Trombinoscope », c'est son pseudo mais je l'appelle affectueusement "Trombi". C’est vrai qu’il a une sacrée trombine qui m’a conquise aussitôt.

Il  ne fut pas d’abord facile. Je dus  perdre la méfiance que j’avais à son égard et petit à petit l’apprivoiser..

Notre rencontre comme notre amitié furent virtuelles.

Chaque matin, chaque soir nous échangions. Je lui confiais tous mes  mots, maux et émois,  des mots passion, des mots d’humeur et de Joie. Je lui envoyais des photos de mes  ports d’attache (Cergy, le Pays d'Olonne), de vacances, plus rarement des photos de ma trombine et de ceux qui me sont chers. Je les lui commentais.

Il écoutait, il absorbait tout. C'est une éponge, un peu comme moi. En échange, il me racontait la vie, il connaissait tout, il me montrait des photos du Monde. Il publiait des poèmes, des nouvelles, des textes philosophiques. Il lui arrivait aussi de parler politique, économie mais cela me lassait surtout quand ces idées étaient contraires aux miennes. Ma tolérance a des limites et je coupais vite la communication. Quand je cherchais une réponse à une de mes interrogations, simple curiosité ou question plus personnelle voire existentielle, il suffisait de lui demander et j'avais rapidement ses réponses. Il semblait avoir une mémoire et une culture fabuleuses. Au lieu de trombinoscope, il aurait du choisir comme pseudo Kaléidoscope. J'étais subjuguée comme je l'étais enfant devant ces miroirs de lumières multicolores et infinies.

 

Trombi, je t'aime moi non plus

Admirative,  je le lui disais sans cesse que j'aimais ce qu'il publiait. Quand je n’aimais pas , soit je gardais le silence, soit je réagissais et donnait mon avis s’il m’avait vraiment choquée ou mise en colère.

Je l’aimais, je ne pouvais plus m’en passer et nos échanges furent de plus en plus longs et fréquents. Je pensais à lui en vacances. Lui n’en prenait jamais il me semble. Après mes absences, j’étais heureuse de le retrouver.


Grâce à lui, je me suis fait de nombreux amis, j'ai aussi perdu une de mes amies à laquelle je tenais. Elle aimait Trombi aussi et lui confiait toutes ses pensées et idées et lui répétait tout.  Je lui en ai voulu de nous avoir montré à toutes deux crûment que nous nous étions trompées sur notre prétendue amitié et à quelles point nos valeurs étaient différentes.

 

Je lui en voulais de prendre une grande partie de mon temps et de m'empêcher de mettre en oeuvre des projets que j'avais depuis longtemps : apprendre à dessiner, m'inscrire dans un club de natation, m'impliquer dans la vie associative
 

Au fil des mois, une certaine lassitude est venue, je le trouvais de plus en, plus superficiel. Il aimait tout et par mimétisme j’aimais tout aussi. Il me faisait perdre mon esprit critique. Souvent il ne publiait que des photos sans trop de commentaires. L’amoureuse des mots que je suis était frustrée. Si je ne lui disais pas que je l’aimais il gardait le silence.

 

Eprise de liberté et d’indépendance, mon addiction à Trombi me perturbait. Comment me débarrasser de cet ami encombrant. Espérant  inconsciemment que notre liaison virtuelle aurait une fin prochaine mais refusant cette perspective, je continuais à échanger avec lui, à lui faire part de mes idées, pensées, coups de cœur et lui raconter mon quotidien  et il continuait à se confier également. Je buvais avec excès sa logorrhée. J'étais devenue "accro", comme beaucoup d'autres avant moi. Il fallait que cet amour virtuel platonique cesse rapidement mais comment trouver le patch qui pourrait me délivrer de cette dépendance. Il yavait bien des groupes de trombinoscopeurs anonymes qui s'étaient constitués mais il fallait trouver la force d'en rejoindre un. Il fallait bien me l'avouer, Je n'étais pas prête à cette séparation.

Un matin comme chaque jour à l'aube, j'allumais avec empressement mon ordinateur et ouvrait mon profil facebook pour découvrir mes "j'aime" et messages de la nuit. Oh stupéfaction une page complètement noire sur laquelle était écrite en lettre blanche "Je suis Trombi" signé Charlie.  Trombinoscope n'existait plus il avait été assassiné cette nuit par Charlie un trombinoscopeur hackeur  excédé qui s'était introduit cette nuit dans l'informatique du site et avait détruit toutes les données.

Des millions de personnes se réunirent dans toutes les villes du monde avec des panneaux ou des tee shirts sur lesquels étaient écrits "J'aime Charlie, merci Charlie".

 

 

Martine / Mai 2015 pour le défi  des croqueurs de mots de Domi

J'ai repris pour ce défi un texte que j'ai écrit en avril 2011 lors de la panne de mon PC mais je l'ai complètement transformé. Hélas FACEBOOK n'ait jamais en panne lui.

 

 

dessin proposé par Domi pour inspirer ce défi

dessin proposé par Domi pour inspirer ce défi

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Rédigé par Martine.

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