Le reste de ma vie (2) - Le voyage de noces
Publié le 15 Mai 2010
Après :
- Bribes d'enfance (1) Les années bonheur (1953 / 1959)
- Bribes d'enfance (2) - La fille de papa
- Bribes d'enfance (3) - les années difficiles
- Bribes d'enfance (4) - Amitiés
- Bribes d'enfance (5) - Fin d'enfance
- Bribes d'adolescence (1) - Marie-Pierre
- Bribes d'adolescence (2) - Les années collège
- Bribes d'adolescence (3) - Rencontre sur les ondes
- Bribes d'adolescence (4) - Fin d'adolescence
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Le reste de ma vie (1) - Le mariage
Voici la suite de ma biographie :
Le lendemain du mariage, nous avions invité mon Amie Ariane dans notre petit pavillon de banlieue et après avoir cueilli des cerises nous fîmes tous les trois la sieste au soleil dans le jardin pour nous remettre de la fatigue accumulée la veille.
Jeff et moi nous avions pris une semaine de vacances. Nous n'avions pas d'argent pour nous payer un voyage de noces. Jeff passait son permis le lendemain et, si il l'obtenait, son papa nous prêtait sa vieille fiat pour partir en France voir sa grand-mère à Gap et ensuite retour via Mazinien dans le Morvan.
C'était la première fois que Jeff passait son permis. Notre voyage était conditionné à l'obtention de son permis de conduire ce qui lui mit une pression très importante le jour de l'examen.
Malgré cette pression, il revint à la maison avec le petit papier rose. Je lui sautais au cou. Nous pouvions partir.
Le lendemain nous prîmes la route des Alpes avec une voiture qui n'avait pas de 3ème vitesse. Jeff s'en sortit comme un conducteur chevronné.
Sa grand-mère très âgée fut heureuse de nous voir, elle n'avait pu venir au mariage. Gap est une très belle ville et nous étions heureux de lui rendre cette visite et de visiter les environs. Jeff me fit découvrir le barrage de Serres Ponçon, grand miroir d'eau dans un écrin de verdure.
Nous montâmes à la vieille citadelle de Sistéron. Nous restâmes 2 jours chez sa grand-mère puis nous reprîmes la voiture pour remonter vers le nord et la Nièvre.
A Mazinien, nous eûmes la maison pour nous. Micheline, une villageoise riveraine qui s'occupait de l'entretien de la maison et du jardin et qui nous aimait beaucoup nous choyât. Elle mit un point d'honneur à ce que nous n'ayons rien à faire. Pour lui faire plaisir et la remercier nous l'emmenâmes avec nous à Vezelay.
Je ne connaissais pas mais je fus séduite par la beauté majestueuse de cette basilique qui domine la vallée. Il faisait beau, la vue sur la campagne environnante était superbe. Nous nous aimions. Nous ressentîmes à ce moment là un sentiment de liberté et de bonheur comme j'en ai peu connu dans ma vie.
Le soir nous nous couchions dans la chambre tapissée de papier peint toile de Jouy avec des motifs ruraux bleus sur fond blanc. J'aimais beaucoup ce papier et il me fascinait. Je me concentrais sur les dessins du papier pour ne pas penser que nous n'avions pas encore réussi à faire l'amour et que c'était de ma faute. Je n'en souffrais pas en soi, les caresses tendres me comblaient je n'avais pas besoin de plus. Néanmoins, je m'en voulais de ne pas y arriver, de ne pas procurer à Jeff ce plaisir supplémentaire. Je pensais bien que c'était anormal tout en essayant de me persuader que c'était nouveau pour moi et que j'arriverai bien à y parvenir.
Notre voyage de noces touchait à sa fin et nous prîmes la route du retour vers Rueil et nos travails respectifs.
J'allais retrouver mon névrosé de patron et cela ne me réjouissait guère et Jeff reprendrait le chemin de sa société de maintenance qu'il cherchait lui aussi à quitter.