Graine de blogueuse
Publié le 3 Décembre 2011
C’est dimanche. Nous nous levons tôt ce matin pour
nous rendre chez notre fille à Paris.
C’est le salon du vinet Jeff souhaite y aller avec le conjoint de ma fille. Je n’aime pas trop les salons et encore moins le salon du vin. Goûter des grands crus sans avaler et recracher ensuite,
même avec distinction, en faisant semblant de s’y connaître, non ce n'est pas pour moi. Je suis heureuse de passer la matinée seule avec ma fille et mes deux petites poupées. Je les vois
souvent mais dès qu’elles ne sont plus la elles me manquent toutes les trois.
Nous décidons d’aller au marché de la rue de la convention. Nous voici parties avec la plus petite Léonore dans la poussette et avec la patinette pour la plus grande Pauline. Nous sommes sur le palier quand le téléphone de ma fille sonne. C’est l’hôpital où elle travaille qui l’appelle, elle est d’astreinte et ils ont besoin d’elle pour faire une fibroscopie d’urgence. Je ressens l’inquiétude de mes petites filles qui ont compris que Maman allait encore s’en aller. Pauline verse quelques larmes et s’accroche désespérément à sa mère ce qui me peine beaucoup.
Nous devions aller au marché à pieds. Ma fille nous y emmène en voiture, c’est sur son chemin. Me voila lâchée dans ce marché bondé de parisiens avec des poussettes de marchés ou d’enfants, des personnes âgées avec des cannes qui se frayent un chemin difficilement entre les passants et les étalages. Tous ces gens des beaux quartiers parisiens bien éduqués mènent un combat pour se faufiler et passer quitte pour certains à pousser les autres. Je ne sais plus bien conduire une poussette. J’y arrive bien sur les trottoirs larges ou dans le parc Georges Brassens mais dans ce marché bondé où il est très difficile d’évoluer seul, imaginez avec une poussette avec la plus petite dedans, une patinette sous le bras et la plus grande à surveiller, cela relève pour moi de l’exploit. Heureusement que le charcutier où je dois acheter la choucroute n’est pas trop loin et que Pauline est très obéissante. Quand elle s’éloigne un peu, je lui dis ou plutôt crie pour qu’elle entende « attends Mamie ». Elle est à l’époque des questionnements et me dit « et pourquoi ». Je lui explique que tout simplement je ne peux avancer aussi vite qu’elle avec la poussette et que si elle me perd de vue, elle va se perdre. Elle comprend et elle fait bien attention à ce que je sois toujours derrière elle. Je fais la queue de longues minutes à la charcuterie et au moment de payer, je réalise que je n’ai pas d’argent. Heureusement ils prennent la carte bleue.
Nous revoilà repartis ; Nous traversons le marché dans l’autre sens avec les mêmes difficultés, je coince un doigt au passage, butte avec la poussette sur le talon d’une dame qui s’est arrêtée brusquement. Mes pardons ne suffisent pas à apaiser les regards chargés de colère si ce n’est de haine pour certains. Ce marché est un enfer. Et même si je suis née rue de la Convention, je n’apprécie vraiment pas l’endroit un jour de marché. J’atteins avec soulagement la large avenue qui remonte sur le parc Georges Brassens. Pauline est heureuse le trottoir est spacieux, il y a peu de patients, ellepeut faire de la patinette ce qui va me décharger de l’engin qui est assez lourd. Elle part à toute vitesse sur le trottoir qui monte légèrement. Je suis inquiète de la voir s’éloigner si vite. Je lui crie de m’attendre. Ouf elle s’arrête. Je la rejoins et je lui explique que, à chaque fois qu’elle voit une entrée de garage, elle doit s’arrêter et m’attendre. Elle repart et s’arrête effectivement avant chaque bateau. Il y en a souvent ce qui me permet aussi d'éviter qu'elle s'éloigne trop.
Nous arrivons au Parc Georges Brassens. Léonore qui était restée toute sage et silencieuse s'agite soudainement en criant "marcher, marcher Mamie". Je suis soulagée, elle ne veut pas retourner au marché mais pouvoir courir dans le parc. Je la libère de sa poussette avec beaucoup de difficulté car je n'arrive pas à retirer l'attache des sangles. Je suis obligée de libérer les bras, de tenir la poussette avec mes pieds et de tirer la petite par le haut en décoinçant les pieds.... Des passants me regardent intrigués mais aucun ne me propose de m'aider. Non je n'ai pas volé cet enfant, je suis très maladroite tout simplement. C'est certain je n'aurais pas mon permis de poussette.
A peine libérée, Léonore se précipite sur la patinette de Pauline ce qui finit en pugilat, Pauline ne voulant pas la lâcher sa trottinette. Je les sépare, reprend l'objet de discorde et j'ai mes deux petites princesses qui pleurent. Que faire. Soudain j'ai une idée géniale. En bonne blogueuse, j'ai toujours mon APN avec moi. Ce matin Pauline m'avait dit qu'elle souhaitait que le père Noël lui apporte un appareil photo. Je sors mon APN, je le mets dans les mains de Pauline et je lui dis que je vais lui apprendre à faire des photos. Aussitôt elle lâche la patinette que Léonore s'empresse d'attraper.
Je demande à Léonore de s'asseoir sur un banc et je luis dis que Pauline va la prendre en photo. Elle est toute heureuse, elle s'assoit fait de grands sourires en criant "ouistiti". Pauline tient l'appareil, je lui demande de regarder l'écran et lui indique que quand elle verra bien Léonore au milieu, elle devra appuyer appuyer sur le bouton que je lui montre d'abord un peut puis complètement après. Elle s'applique et prend la photo. Je vérifie avec elle en lui montrant à l'écran, elle n'est pas floue. Je lui dis que maintenant je vais m'asseoir auprès de Léonore et qu'elle va nous prendre toutes les deux . Je prends la petite sur mes genoux, la serre dans mes bras, et nous regardons toutes les deux Pauline en souriant et en criant "ouistiti". Je vérifie sur l'écran de l'APN. La photo n'est pas floue, on nous voit toutes les deux. J'ai juste le haut de mon chapeau qui est un peu coupé mais légèrement. Je félicite Pauline et je lui dis que je lui laisse l'appareil et libre à elle de prendre toutes les photos qu'elle veut sur le chemin du retour. Elle est toute fière. Elle prend d'abord des arbres,
puis des fleurs (je ne lui ai pas encore appris à zoomer) ,
l'affiche du guignol où elle va souvent le mercredi avec Léonore et Jeff.
Nous sortons du Parc. Arrivé dans sa rue, elle prend un pot de fleurs sur un balcon de son immeuble
puis me dit "Mamie arrête toi, fais un gros câlin à Léonore et je vais vous prendre toutes les deux". J'ai l'idée de m'accroupir car Pauline est beaucoup plus petite que moi et je pense que accroupies la photo sera beaucoup plus réussie.
Nous la regardons toutes les deux en souriant. J'aime cette photo.
Arrivés dans le hall de son immeuble, nous passons devant une grande glace et elle veut nous prendre en photo....
Dans l'ascenseur, elle prend le bouton de son étage et la grille d'aération !
Je crois que Pauline a toutes les qualités pour être blogueuse plus tard et tout photographier en donnant de l'intérêt à l'objet le plus quelconque .
Nous arrivons dans l'appartement et elle prend son balcon, ses jouets.
Les hommes reviennent du salon chargés de bouteilles et sa maman de l'hôpital et elle est toute fière de leur montrer ses photos. Et elle veut nous prendre son papi et moi en photo :
Je vais lui imprimer ses photos pour qu'elle puisse choisir celles qu'elle collera sur son cahier d'école
pour raconter ce qu'elle fait en dehors de l'école.
Nous sommes vraiment fières de nos 2 petite filles et nous avons passé une bien agréable journée.
Fin du premier reportage photo de Pauline, photographe en herbe. J'espère pouvoir lui passer plus tard ainsi qu'à ma petite léonore ma passion de l'écriture.