La trentaine : cap difficile
Publié le 10 Septembre 2010
Après :
- Les années bonheur (1953 / 1959)
- La fille de papa
- les années difficiles
- Amitiés
- Fin d'enfance
- Marie-Pierre
- Les années collège
- Rencontre sur les ondes
- Fin d'adolescence
- Le mariage
- Le voyage de noces
- En attendant le premier enfant
- C'est une...C'est un.... beau bébé
- Auto, boulot, lolo, dodo
- Un bébé appelé Désiré
- Une page se tourne
- Une nouvelle vie
- Merci Mammie
Après la mort de ma grand-mère, c’est le vide, le vide complet. Nous vidons son appartement, elle ne gardait pas grand-chose et j’ai tenu cela d’elle. Néanmoins nous conservons les photos dont certaines que je diffuse ici aujourd’hui. J’ai mis 20 ans à pouvoir les regarder sans que cela me fasse trop souffrir. Je mettrai bien un an à me remettre de ce décès. Au bureau je suis insupportable, mes relations avec mon patron que pourtant j’aime beaucoup seront cette année la un peu houleuses car n’étant pas bien, j’ai du mal à supporter son exigence et la pression du travail, des journées de 11 heures. Je fête mes trente ans mais pas dans la joie car j’ai l’impression de rentrer vraiment dans l’âge adulte, cela me fait peur aussi.
Les vacances me permettent de prendre du recul et surtout de pouvoir profiter de mes enfants et ce sont de grands moments de bonheur au bord de la mer. Nous partons en camping chaque mois d'août d'abord avec la tente et ensuite nous adopterons la caravane et nous partirons avec elle à travers l'europe jusqu'au sud du Portugal. Je vous raconterai un jour ces voyages.
Je suis à peine remise du décès de ma mamie que je perds mon autre grand-mère maternelle qui était en pleine santé mais qui est morte subitement chez elle. Elle ne m’avait pas élevé, ce n’était pas pareil mais je l’aimais beaucoup. Nous vidons aussi l’appartement et c’est très long parce qu’elle conservait absolument tout. Je ne peux pas compter sur ma sœur pour cela. Elle a déjà assez de problèmes personnels à régler.
J’ai encore ma mère mais nos relations ne sont pas très bonnes et c’est une partie de mon enfance qui s’en va brutalement. Grégorie fait un blocage à l’école. Il ne veut pas apprendre à lire. Il est dans une école ouverte et il a trois ans pour apprendre mais tout de même cela m’inquiète beaucoup. Je pense que cela vient de l’institutrice avec qui je sens que cela ne va pas. Même dans les écoles ouvertes, il peut y avoir des enseignants qui ne sont pas à la hauteur. Un jour elle me jette et le mot jeter n’est pas trop fort « vous devriez consulter un psychologue pour votre fils et y aller avec par la même occasion !»… Je suis sous le choc. J’ai l’impression de faire le maximum. Je culpabilise. J’en parle à mon médecin de famille qui me rassure en me disant que je vais bien et que Grégorie aussi mais qu’il fait certainement un complexe par rapport à sa sœur qui est très douée et très en avance. Il ont seulement 20 mois d’écart , il est plus grand qu’elle et est dans la même classe de trois niveaux CP et CE 1 et 2 mais forcément son développement intellectuel est moins avancé. Il me conseille de les mettre « en compétition » sur des sujets où Grégorie est meilleur.
Il me conseille de consulter une orthophoniste pour vérifier qu’il n’y a pas de problème de dyslexie et m’en recommande une. C’est une jeune femme très agréable et le contact passe très bien tout de suite avec Grégorie. Elle lui fait passer des tests et me dit qu’il n’y a aucun problème et que c’est un enfant très doué mais qu’il mettra certainement un peu plus de temps que la moyenne à apprendre parce qu’il a son propre rythme… Je me rappelle en riant qu’il était effectivement né avec près d'un mois de retard….
Elle me conseille néanmoins une dizaine de séances juste pour essayer de le débloquer sur la lecture. Ces séances seront très efficaces et tout rentre dans l’ordre ensuite. A la rentrée suivante, il change d’institutrice qui arrive très bien à le motiver. Grégorie ne redoublera aucune classe. Il est aujourd'hui ingénieur.
Nous participons aussi activement à la vie de l’école, aidons à préparer les fêtes et participons aux activités pour les parents. Je découvre ainsi les ateliers d’écriture destinés à montrer aux parents comment on apprend l’écriture aux enfants. La directrice de l’école anime cet atelier, elle nous montre une fourchette et nous demande d’écrire un texte sur cet objet. J’ai l’habitude d’écrire mais cet objet banal ne m’inspire pas du tout, Nos textes sont d’une grande banalité et ne passeront pas à la postérité. Ensuite elle nous demande d’exprimer oralement tous les mots que nous inspire cette fourchette. Elle les écrit au tableau. Ensuite elle nous demande d’écrire un nouveau texte sur cette fourchette. Nous lisons nos textes qui sont ainsi beaucoup plus créatifs et nous nous étonnons de ce que nous avons pu écrire sur cette objet quotidien.