Le blog en "T"
Publié le 30 Avril 2012
Pour le défi N° 80 : Mystério de la communauté les croqueurs de mots lancé par ENRIQUETA, voici ma modeste participation : une courte nouvelle :
Le blog en T
Il était une fois une étrange contrée ronde nommée blogosphère. Sur cette planète des millions de blogs vivaient. Certains étaient très actifs et travaillaient comme des fourmis. ils publiaient sans cesse sans se fatiguer pour un salaire de misère, avec comme seule récompense le plaisir de laisser une trace sur cette planète, que dis-je, des milliers de trace. Ils aimaient aussi communiquer avec leurs semblables, leur montrer des milliers de photos ou les abreuver de mots. Parfois ils mouraient épuisés et disparaissaient soudain laissant ceux qui les côtoyaient un peu orphelins
D’autres beaucoup plus cigales pendant ce temps vagabondaient et chantaient tout l’été se moquant des blogs fourmis, travaillant en dilettante. Ils avaient bien compris que « travailler plus pour gagner plus » n’était qu’un slogan électoral inventé par ceux qui vivaient du travail des autres et leurs amis.
Parmi ces blogs cigales se cachait un blog très timide, complexé manquant depuis sa naissance de confiance en lui. C’était la faute de son nom stupide « le blog en T ». Tous ses semblables étaient jolis, tout en rondeur. Lui avait la forme d’un « T ». Comment pouvait-il s’adapter à la rondeur de la blogosphère. Il était tout en angles mêmes pas aigus, même pas obtus, en angles droits, tout simplement droits comme un « T ».
Il était très sage , sage comme une image mais la métaphore n’était pas appropriée car il ne montrait aucune image, juste le cadre des photos et le vide à l’intérieur.
II ne voulait pas ôter le long voile noir qui le dissimulait au regard des autres. En bannière il avait un grillage fait de nombreux "T" de métal à travers lequel il se plaisait à voir la stupéfaction de ses visiteurs, leur réprobation aussi devant cette burqa virtuelle. Il n’était pas comme les autres et au fond de lui-même cela n’était pas pour lui déplaire, bien au contraire. Provoquer était sa tasse de thé, il se délectait de déranger ainsi.
Ses rares billets étaient écrits avec des caractères en noir sur fond noir si bien que l'on ne pouvait les lire, existaient-ils d’ailleurs ces billets ? Là encore chaque lecteur pouvait imaginer ce qui était écrit, l’écrire en commentaire mais curieusement, il n’y avait pas de commentaires. Comment commenter le vide, parfois juste des points de suspension ou d’interrogation.
Cela rendait le blog en T un peu vivant mais ce qui le rendait le plus réel c’est que quand on l’ouvrait il était sonore. En effet on entendait des rires, des pleurs, des souffles, des « hou » « hou » et soudain une voie d'outre tombe s’écriait "je suis Mystério dit Belphégor le blog hanté".
Et si vous pensez que ce blog n'est que légende , ALLEZ VOIR ICI
n'hésitez pas à le faire vivre en y laissant vos commentaires
Eglantine / Avril 2012