Un bébé "appelé Désiré"
Publié le 19 Juin 2010
Après :
- Les années bonheur (1953 / 1959)
- La fille de papa
- les années difficiles
- Amitiés
- Fin d'enfance
- Marie-Pierre
- Les années collège
- Rencontre sur les ondes
- Fin d'adolescence
- Le mariage
- Le voyage de noces
- En attendant le premier enfant
- C'est une...C'est un.... beau bébé
- Auto, boulot, lolo, dodo
C’est une grossesse fort agréable, je n’ai pas de nausées comme la première fois. J’angoisse beaucoup moins aussi et les deux sont peut être liés. Mi août je suis en congé de maternité, la naissance étant prévu pour la mi octobre.
Je ne me doute pas à ce moment la que l’attente va être longue, très longue, angoissante sur la fin. En effet mi octobre arrive et je pense que je vais accoucher très rapidement, les jours passent rien.
A l’hôpital, le gynécologue me dit que je me suis trompée sur mes dates. Je lui assure avec fermeté le contraire sans lui indiquer la raison de mon assurance de peur qu’il se moque de moi. En effet ayant tout calculé pour avoir un garçon, si une chose dont je suis certaine, c’est bien de la date de conception. J
Je rappelle, pour les plus jeunes de mes lecteurs, qu’il n’y avait pas d’échographie à ce moment qui aurait permis de vérifier. Le Gynécologue ne veut pas provoquer l’accouchement de peur de faire naître un bébé prématuré.
Début Novembre, je guette toujours les premières contractions… Je vais tous les 2 jours à l’hôpital où l’on me fait une ponction du liquide amniotique pour vérifier que le bébé ne souffre pas. A chaque fois c’est négatif. Pendant ce temps la le bébé continue de grandir. Je suis énorme et j’ai de plus en plus de mal à m’asseoir et surtout à me relever du canapé.
L’attente est insupportable, j’angoisse. C’est stupide mais j’ai peur qu’il ne sorte pas. Une collègue pour me faire rire me raconte l’histoire d’une très vieille dame qui est morte sans avoir accouché. Pendant qu’elle était enceinte, elle se caressait tous les soirs le ventre en disant à voix haute « soit poli, soit poli ». A l’autopsie on trouva dans son ventre 2 vieillards avec 2 longues barbes , l’un disait à l’autre « passe devant » et l’autre répétait « non c’est à toi, je t’en prie » et cela indéfiniment.
Cette blague ne me fait pas rire vraiment et ne fait que renforcer mon angoisse.
Néanmoins, je continue à vivre normalement en attendant. Le samedi 5 Novembre, je vais l’après-midi à la piscine aux bébés nageurs avec Laurence. Le maillot de bain ne fait que renforcer l’énormité de mon ventre mais tant pis, je n’y suis pour rien et j'assume ma grossesse. De plus ce bain familial m’apaise.
La nuit suivante, je perds les eaux et je ressens les premières contractions. Jeff m’emmène très rapidement à l’hôpital. A peine installée dans la salle de travail, j’accouche le dimanche 6 Novembre d’un beau bébé de 4 kilos 100 et de 54 cms…. Je suis heureuse de pouvoir assister consciente à sa naissance.
Quel bonheur ce bébé criant que l’on pose sur mon ventre. Un souvenir inoubliable qui me fait encore plus regretter de n’avoir pu assister à la naissance de Laurence. Jeff aussi peut assister. J’ai peur qu’il se trouve mal comme à chaque examen médical mais curieusement, il tient le coup.
Et le bonheur est encore amplifié par le fait que c’est , c'est ..... un garçon
Ce bébé qu'on aurait pu appeler "désiré" pour l'avoir "programmé" et si longtemps attendu. nous avons décidé de l'appeler Grégorie. Nous remplaçons le « y » au bout par « ie » pour franciser le prénom.
Certains nous dirons que cela fait féminin mais nous nous en fichons, ce prénom nous plait. Nous choisissons Brice en second prénom puisque c’était un prénom que Jeff aimait bien.
L’accouchement a nécessité que l’on me fasse une épisiotomie. Un jeune homme arrive dans la salle pour procéder à la couture de la déchirure faite. Il me dit bonjour et en guise d’introduction me demande si j’ai peur. Je lui réponds que je ne suis pas vraiment rassurée. Il me répond et bien nous sommes quittes Madame car c’est la première épisiotomie que je fais. Cette sincérité me touche mais n’est pas de nature à me rassurer, vous en conviendrez. Néanmoins, il s’applique avec sa tête de bon élève, premier de la classe et ma couture est un vrai travail d’orfèvrerie. Je souffrirai beaucoup moins des suites de cette épisiotomie que celle que l’on m’avait faite quand j’étais endormie lors de l’accouchement de Laurence.
Je regagne ma chambre avec mon petit « grégo » et Jeff. Ce bébé est magnifique on dirait qu’il a un mois, il les a en effet puisqu’il a fait 3 semaines de rab dans le ventre maternel. Je suis ravie.
On vient très rapidement me faire des examens de sang pour détecter un éventuel diabète ; En effet souvent les mères diabétiques donnent naissance à des bébés dont le poids est plus important que la moyenne. Je leur dis que c’est absurde et que c’est normal que Grégorie ait ce poids puisque j’ai presque eu 10 mois de grossesse. On ne m’écoute pas, le règlement est le règlement. Mon bébé fait plus de 4 kilos, je dois passer les examens. Je me plie donc au règlement.
Le pédiatre arrive et m’explique que j’ai donné naissance à un enfant post-mature et qu’un enfant post-mature qui sera pendant sa première année aussi fragile qu’un prématuré. Il m’explique qu’il va perdre très rapidement son poids de naissance, qu’il reprendra difficilement ces kilos perdus et qu’en plus il devrait avoir pendant sa première année un teint assez jaune. C’est normal me dit-il et il ne faudra pas que je m’inquiète. Tout reviendra normal en fin de première année.
Pourquoi n’ont-ils pas déclenché l’accouchement comme je leur demandais une fois le terme passé. J'ai du mal à contenir ma colère.
Je décide d’allaiter Grégorie pendant les premières semaines et c’est avec plaisir que je lui donne le sein. Je reste une dizaine de jours à l’hôpital car Grégorie a beaucoup perdu en poids comme prévu et qu’il ne les a pas repris. Je sors avant qu’il les ai repris puisque les médecins savent que ce sera long.
Le retour à domicile sera un vrai plaisir. Laurence découvre avec joie son petit-frère et est très affectueuse avec lui. Grégorie est un bébé très calme qui ne pleure très peu.
La vie reprends son cours. Jeff a de longues journées au travail et pendant ce temps je reste seule avec les enfants. C’est l’hiver, je ne peux pas trop sortir. Je passe mon temps à laver les pointes en tissus et plastiques qui contiennent les couches en papier, à donner les tétées puis les biberons à grégo, à faire manger Lolo, à les laver tous les deux. Mon seul moment de répit sont les siestes de l’après-midi. J’essaye de les coucher à la même heure pour qu’ils dorment ensemble afin de me réserver un temps pour moi, pour lire ou faire la sieste.
Je m’ennuie moralement, je n’ai rien de passionnant à raconter à Jeff le soir. Il me raconte ses journée de travail et je l’envie.
J’avais fait dès la naissance de Grégo une demande de congé parental d’une année pour élever mes enfants. Je le regrette maintenant. J’appelle mon entreprise pour savoir si je ne peux pas reprendre mon activité à l’issue de mon congé de maternité. Hélas mon patron m’a remplacé et il n’y a pas d’autres postes d’assistante actuellement à pourvoir. La Directrice du Personnel avec laquelle je suis en très bon terme me promet de me faire signe quand il y aura une opportunité.
Je n’ai pas la patience d’attendre et je décide de retrouver rapidement du travail sur Rueil pour m’éviter de long temps de transport. Je trouve facilement un poste de Secrétaire sténodactylo dans une entreprise d’ingénierie travaux-publics (voir les hommes de ma vie / Le vrai boss).
J’ai environ 3 minutes à pied entre ma maison et l’entreprise. C’est pour moi l’idéal.
Maman qui a besoin d’occupation et de gagner sa vie après la mort de papa et qui habite l’immeuble à côté de chez moi me gardera les deux petits anges chez moi et je la paierai. Plus besoin ainsi
de les réveiller de bonne heure le matin.
Je reprends donc mon travail.