Le reste de ma vie (3) - En attendant le premier enfant
Publié le 22 Mai 2010
Après :
- Bribes d'enfance (1) Les années bonheur (1953 / 1959)
- Bribes d'enfance (2) - La fille de papa
- Bribes d'enfance (3) - les années difficiles
- Bribes d'enfance (4) - Amitiés
- Bribes d'enfance (5) - Fin d'enfance
- Bribes d'adolescence (1) - Marie-Pierre
- Bribes d'adolescence (2) - Les années collège
- Bribes d'adolescence (3) - Rencontre sur les ondes
- Bribes d'adolescence (4) - Fin d'adolescence
- Le reste de ma vie (1) : Le mariage
- Le reste de ma vie (2) : Le voyage de noces
Voici la suite de ma biographie :
Nous avions eu l’impression pendant les quelques semaines précédant le mariage et le voyage de noces de vivre
entre parenthèses comme dans un rêve et que ces moments seraient éternels.
La réalité nous rattrapât vite. Je retrouvais mon travail d’assistante d’un Directeur Régional d’un laboratoire pharmaceutique. J’avais 2 bonnes heures de transport par jour et ce poste dans de
luxueux locaux en plein cœur du quartier latin m’ennuyait et mes relations avec mon patron étaient de plus en plus conflictuelles. Je ne pouvais pas y rester plus et je décidais donc de partir.
J’adressais des candidatures spontanées à ne nombreuses entreprises de Rueil. J’eus plusieurs entretiens et fut embauchée pour assurer le secrétariat d’un médecin chargé du recrutement et
de la formation des visiteurs médicaux.
Jeff de son côté, cherchât aussi un nouvel emploi et trouvât un poste de technicien de maintenance sur téléviseurs dans une entreprise d’électronique grand public à Paris.
Nous venions de nous marier, nous avions changé d’emploi.
Cette nouvelle vie nous convenait bien et maintenant que notre avenir était assuré, nous avions tous les deux fort envie d’avoir des enfants. Pour y arriver, je devais absolument surmonter mes angoisses et mes blocages. Je m’étais rendue compte que je n’y arriverais pas seule. Je décidais donc de consulter un médecin. Elle était à la fois gynécologue et psychothérapeute. Elle mit un nom sur ce blocage : La dyspareunie d’origine psychologique et j’acceptais la psychothérapie qu’elle me proposât. Je la rencontrais toutes les semaines et je lui racontais ma vie, elle écoutait, parlait peu. Cela me faisait beaucoup de bien de lui confier ce que je n’avais jamais confié à quiconque. Néanmoins je suis de nature impatiente et j’avais vraiment cru, qu’après quelques entretiens, le miracle se produirait et il ne se produisit pas. Mais après un an d’entretiens réguliers, je sentais vraiment que mes blocages, à défaut de s’en aller, s’estompaient. Ils finirent par disparaître au bout d’un an et demi. Nous pûmes enfin faire l’amour sans crainte. Chaque mois j’espérais ne pas avoir mes règles et quand je les avais c’était la déception enfin fin juin 1975, j’avais trois semaines de retard pour mes règles. J’achetais à la pharmacie le test de grossesse que je fis aussitôt en rentrant chez moi. Quelle joie de voir l’anneau de couleur se former dans le petit tube : j’étais enceinte. Nous exultions de joie. Les premiers mois de ma grossesse furent difficile à cause des nausées. En septembre 1975 nous partîmes en vacances en Roumanie au bord de la mer Noire. C’était la première fois de ma vie que je prenais l’avion. J’exultais de joie en décollant d’Orly avec l’avion d’Air France. Arrivés à Bucarest, nous prîmes un avion de la compagnie russe Tarom pour Constanza. L’avion était en très mauvais état à l’intérieur. Mon siège était cassé. J’avais peur et j’étais assez mal. Jeff voulut me mettre l’aération et au lieu de recevoir de l’air je fus douchée ! Néanmoins l’hôtesse qui avait vu mon malaise et à qui j’avais dit que j’étais enceinte fut aux petits soins pour moi pendant tout le voyage très court heureusement. Arrivés à la Station, nous nous installâmes dans notre hôtel : une tour au bord de la mer noir au 11ème étage. L’eau chaude n’arrivait pas souvent jusqu’à ces étages élevés mais nous étions jeunes, habitués au camping, alors. Les repas étaient faits de viande plus ou moins bouillie, jamais grillée et de légumes que je n’aimais pas à l’époque : poivrons, aubergines, courgettes….
Notre bon vieux camembert était remplacé par un horrible fromage blanc en faisselle.
Nous passions notre temps sur la plage et en excursion. Nous visitâmes le delta du Danube en bateau à aube. Quand nous sortions en ville, nous étions souvent abordés par des roumains nous prenant pour des anglais. Jeff était roux et nous avions tous les deux la peau très clair et des tâches de rousseur. Ils voulaient de l’argent : des dollars ou nous acheter nos effets : jeans, collants. Un commerçant un jour me proposât en échange du souvenir que je lui avais acheté de me donner mon porte-monnaie (vide) à la place de l’argent. Nous nous rendîmes compte alors de la misère des habitants des pays de l’est victimes du communisme.
La semaine passât vite et nous étions contents de retrouver la France. Il n’y a qu’en la quittant, qu’on s’aperçoit on y vit bien. J’étais enceinte et j’avais maigri de 2 kilos. Je les repris vite. Les nausées s’estompèrent et j’étais vraiment en pleine santé et épanouie d’être enceinte. L’automne arrivât. Je m’inscris aux cours d’accouchement sans douleur. J’avais grossi et je pris plaisir à m’acheter des pantalons, des robes et des tuniques de grossesse. Noël arrivât vite notre dernier noël à deux, l’année prochaine nous aurions un enfant et plus ma grossesse avançait plus j’avais l’intime conviction que je portais un garçon. J’avais envie de ce garçon et je ne l’imaginais pas avec une petite fille. J’étais peut être inconsciemment entrain de reproduire le schéma maternel mais à l’époque je ne m’en rendais pas compte. C’était peut être aussi une façon d’offrir à ma mère , à défaut d’un fils, un petit fils et de me racheter à ses yeux. Le mercredi 18 février, je ressentis les premières contractions et Jeff me conduisit aussitôt à l’hôpital de Saint-Germain en Laye.