Départ des terre-neuviers
Publié le 25 Juin 2015
Matin glacial d’hiver, sur l’océan plombé
Le morutier s’éloigne, toutes voiles exhibées
Mère et femmes Sablaises (1) , courageuses et dignes
En retenant leur larmes, de la main font un signe
Aux marins sur le pont partant à Terre-Neuve
C’est le dernier adieu, début d’une autre épreuve
Cinq longs mois d’angoisse, oh bien cruelle absence
Éduquer les enfants, dans une heureuse ambiance
Dans la nuit solitaire, écouter la houle geindre
Seule Dans son grand lit, Ô Pleurer et craindre
Qu’Océan nourricier, dans ses flots meurtriers
Soudain puisse engloutir, le frêle morutier
Pendant ce temps, sur l’usine flottante
Dans la houle glaciale, et la pluie dure battante
Chaque nuit, chaque jour, Capitaine et marins
Travaillent réunis, brûlés par les embruns
Tirer les lourds filets, trier les morues vertes
Les laver et saler après les avoir ouvertes
Relancer les filets, dans la sueur et le stress
Et puis Recommencer, Recommencer sans cesse
Pendant les courts repos, sur la dure couchette
Se reposer enfin, Dormir sans sa Mariette
Bercé par le roulis, rêver au quai Chaumois (2)
Au retour espéré, dans la joie et l’émoi
Pouvoir étreindre enfin, Femme, mère et enfants
Sur la terre ferme tout près de l’océan
Oh vivre réunis, chaque jour de la vie
Ne jamais repartir, espoir inassouvi
Martine (juin 2015) pour le défi 148 des croqueurs de mots animé par Enriqueta
(1) Habitante des Sables d'Olonne
(2) Chaumois qui vient de la Chaume, village des pêcheurs des Sables d'Olonne