Une baffe et ça repart de Séverine Vialon
Publié le 11 Juillet 2020
C’est le premier livre de Séverine Vialon que je lis. Je l’ai beaucoup aimé et ne peux que le conseiller. C’est assez paradoxal, car j’aime bien lire des livres gais, qui me font rire et ce livre m’a émue parfois aux larmes. Néanmoins j’adore les thrillers psycho sociologiques et, même si on ne peut pas dire que ce roman en est un, la partie sociologique prenant beaucoup plus de place que l’intrigue en elle-même, il en a néanmoins trois composantes essentielles : du suspens, une enquête policière et une analyse fine des comportements et ressentis des différents personnages sur un thème de société : la violence familiale.
J’aime le roman choral (à plusieurs voix) et celui-ci en est un. Il est toujours intéressant pour moi d’avoir le vécu et le ressenti de chacun des personnages avec l’emploi du « je ». Cela permet aussi au lecteur de mieux s’identifier aux différents protagonistes et, dans ce roman, Séverine Vialon réussit très bien à le faire et c’est difficile, je le sais pour en avoir écrit un.
Le côté le plus intéressant et innovant de ce livre est qu’elle fait un personnage à part entière de la violence qui s’insinue petit à petit, mais inexorablement et jusqu’au drame, dans la vie de cette famille composée de Franck routier, d’Élodie mère au foyer et de leur fille la petite Chloé. Cette personnification très adroite de la violence permet :
- de la rendre coupable de ce drame familial et, en cela, de la rendre moins insupportable pour les lecteurs sensibles
- et surtout de n’en rendre responsable aucun des protagonistes
En effet, autre particularité, on ne sait pas qui dans ce foyer se rend coupable de violence et qui la subit. On se pose la question au fur et à mesure de la lecture ce qui rajoute à ce roman une part de suspense qui m’a rendu addict à ce livre.
J’ai néanmoins deviné avant la fin qui s’était rendu coupable de violence mais je me suis dit en lisant : ce n’est pas possible c’est trop évident, ce doit être l’autre. J’aurais aimé que les faits qui m’ont permis de deviner qui était violent arrivent un peu plus tard dans ce roman et que l’auteur rajoute, même discrètement, quelques éléments qui pourraient faire penser que l’autre est coupable et non victime. Néanmoins il y a une surprise dans l’épilogue.
Je me suis attachée à la petite Chloé qui adore son père et sa mère qui l’entourent d’amour mais, par ailleurs, lui font subir une vie familiale insupportable et anxiogène sans qu’ils aient conscience de sa souffrance ou refusent de la voir peut-être pour ne pas culpabiliser. Témoin impuissante de cette violence qui l’effraie, elle régresse sur le plan des apprentissages scolaires. Ceci a profondément émue la maman et la mamie que je suis et m’a rappelé mon enfance dans une ambiance familiale dégradée car hélas beaucoup d’enfants vivent dans un climat de violence physique mais aussi verbale.
Si vous voulez lire des extraits de ce livre, voir le site de l'auteur en lien ci-dessous
Une baffe et ça repart, la violence familiale - Sevylivres
Une baffe et ça repart, un roman qui traite d'un sujet malheureusement trop d'actualité, surtout pendant la période de confinement due à la pandémie du covid 19. Le choix du thème n'a rien à...
http://www.sevylivres.fr/2020/05/22/une-baffe-et-ca-repart-la-violence-familiale/