Publié le 28 Août 2012

Sur un appel de Louis-Paul, nous demandant de publier une petite note “bleue”, je vous offre ci-dessous en cette fin d'été un petit coin de mer et de ciel grecs (cyclades) avec nos deux adorables petites puces (photo prise par leur papa)

 

 

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Les petits bateaux

voguant entre mer et ciel

Peuvent-il voler ?

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Rédigé par eglantine

Publié dans #Haïkus

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Publié le 22 Août 2012

Pour répondre au défi d'écriture de Miletune de la seconde quinzaine d'août une nouvelle ci-dessous :

  

L'absente

 

 Marie-Xavière regarde la couverture du livre offert : un ours brun en peluche sur une table en bois. Pauvre ours seul dans cette pièce triste, il doit se sentir abandonné se dit elle. Le titre attire alors son attention « l’absente ».  Peut-être un doudou oublié ou perdu qui recherche son propriétaire. Elle s’apprête à sortir du métro. Elle dépose le livre sur la banquette vide en face d’elle et s’apprête à le laisser la puis se ravise. Elle met le livre dans son sac à main et le referme. Sans doute elle ne le lira pas, c'est un livre pour la jeunesse mais elle est incapable d’abandonner un livre sans savoir entre quelles mains il va tomber. 

 

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Parait-elle si jeune pour qu'on le lui ait donné à lire. C’est vrai : elle est restée une enfant au fond d’elle-même et elle a toujours besoin de son doudou pour dormir. Elle sait qu'à 40 ans c’est ridicule mais elle ne peut s’en empêcher, c’est moins dangereux qu’un somnifère. Elle souhaite néanmoins pouvoir un jour devenir une adulte, rencontrer un homme et avoir des enfants mais pour le moment elle en est incapable, pas assez mature pour prendre des responsabilités et s’engager. Beaucoup de ses amis lui conseillent de faire une psychothérapie mais à quoi bon, tant qu’elle n’aura pas retrouvé celle qui lui manque depuis toujours elle n’y parviendra pas. Elle a toutes les chances de mourir célibataire car elle est une enfant adoptée par un couple dont elle a fait le bonheur et qui lui a beaucoup donné d’affection en échange. Mais elle veut retrouver sa vraie maman. Elle a entrepris des recherches qui n’ont rien donné puisque sa mère a accouché sous X. Qui est-elle ? Pourquoi l’a-t-elle été abandonnée chez les sœurs ? Que ressent-on quand on abandonne son enfant ?  Tant qu’elle ne pourra répondre à toutes ses questions, elle n’y parviendra pas. Elle est en perpétuelle quête de son identité et n’utilise jamais son deuxième prénom Xavière qui lui a été donné à l’orphelinat. Elle se fait appeler Marie et signe tous ses courriers par Marie X Bertier, le nom de ses parents adoptifs. Elle ne peut retirer le X très important pour elle aujourd'hui car c'est la seule chose qui la relie à l'absente. C'est son vrai nom de famille. 

 

 « L’absente » : elle vient de se rendre compte que c'est justement le titre de ce livre qu’une inconnue lui a offert dans le métro avant de quitter la rame en lui disant qu’elle avait terminé de le lire et que ce livre l’avait beaucoup touchée. Marie-Xavière a dévisagé l’inconnue étonnée par tant de bienveillance. Celle-ci l’a regardé en souriant. Puis elle a ajouté qu’elle était certaine que ce livre lui plairait aussi et qu’elle y trouverait peut être des réponses aux questions existentielles que chacun peut se poser dans la vie.

Elle a bien fait de le conserver. Peut être le lira t’elle en fin de compte se dit-elle.

 

Rentrée dans son petit appartement parisien, elle sort le livre de son sac à main et le dépose sous la table du salon avec les livres et revues à lire quand elle aura un moment et que bien souvent elle oublie là.

 

Quelques semaines plus tard un dimanche d’août, elle reçoit ses parents à déjeuner.

 

Pendant l’apéritif, Sa mère adoptive se saisit du livre qui est à portée de main sur l’étagère, lit au dos le sujet du livre

 

Une poignante histoire d’amour filial au-delà de l’absence Claire Mazard nous offre un roman très fort qui traite d’un sujet encore tabou : l’accouchement sous X.

 

et lui demande en la regardant :

  • « Marie, puis-je te l’emprunter ».   ?
  • «Bien sûr maman, je n’ai pas encore eu le temps de le lire, tu me diras ce que tu en penses répond t’elle».

Elle n’ose pas dire à sa mère adoptive  que c’est le cadeau d’une inconnue. En effet sa mère adoptive lui répétait souvent quand elle était petite qu’on ne parlait pas à des inconnus. Même qu’un jour elle lui avait rétorqué : « mais pourtant, de mère inconnue je suis issue.

  

Le lendemain soir en rentrant du travail elle ouvre sa boîte aux lettres dans l’entrée de son immeuble et trouve une enveloppe où il est écrit « Pour Marie ». Elle reconnaît l’écriture de sa mère. Pourquoi lui écrit-elle alors qu’elles se sont vues hier et que d’habitude elle appelle. Elle prend l’ascenseur, dépose son sac sur le porte manteau et s’installe dans son fauteuil :

 

Elle ouvre l’enveloppe avec impatience une photo tombe, elle la regarde. Sur un grand lit tout blanc une femme et un bébé dorment.

 

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Elle est surprise par la grande distance qu’il y a entre la mère et l’enfant. Quand elle sera maman, si elle l’est un jour,  elle dormira avec son bébé serrée contre elle comme elle serre son doudou mais peut être que ce n’est pas bon et qu'elle pourrait risquer d’étouffer son enfant.

 

Elle regarde la photo avec plus d’attention. C’est étrange comme la femme lui ressemble et elle se rend compte soudain qu’elle ressemble également à l’inconnue du métro.

 

Avec la photo une lettre avec une belle écriture ronde inconnue quelle s’empresse de lire :

 

Ma chérie,

Je suis ta maman, j’ai été obligé de t’abandonner car tu es née d’une courte liaison, un amour passionné avec un inconnu dénommé Pierre rencontré au cinéma et qui est sorti de ma vie aussi vite qu’il y est  rentré dès qu’il a su que j’étais enceinte. Je ne pouvais te garder, j’étais sans travail, je vivais chez mes parents et tu aurais toujours été pour eux l’enfant du péché. Ils m’auraient mis à la porte avec toi et comment aurais tu pu vivre. Je voulais le meilleur pour toi et pour cela il te fallait une bonne famille. Je t’aimais et je t’aime encore 40 ans après. L’abandon a été douloureux. Je t’ai serré fort dans mes bras, embrassé, je t’ai dit adieu. Je t’ai posé délicatement dans mon lit en demandant aux sœurs de te retirer à moi pendant mon sommeil pour éviter des cris inutiles. Je souffre aujourd’hui encore de cet abandon et je le regrette. Chaque jour tu m’as manquée. Dans la rue quand je rencontrais une petite fille, puis une adolescente, puis une femme je me disais qu’elle pourrait être ma fille. J’ai su que tu avais fait une recherche pour me retrouver et que je pouvais lever l’anonymat. J’ai réussi à avoir ton adresse, je t’ai suivie. Je sais maintenant à quoi tu ressemble mais cela ne me suffit pas, je souhaiterais pouvoir te serrer dans mes bras si tu le désires. Je me suis dit qu’il fallait que je lève l’anonymat pour que tu saches aussi mais veux tu simplement savoir qui est ta mère et qui est ton père (droit légitime)  et tu le sais maintenant ou vraiment faire ma connaissance et rattraper le temps perdu. J’ai donc décidé de te remettre cette photo, tu sais maintenant que je suis l’inconnue du métro qui t’a offert ce livre qui raconte en fait une histoire semblable à la nôtre. Tu sais à quoi je ressemble et d’où tu viens. Si cela te suffit j’en souffrirais mais je  le comprendrais. Si tu souhaites mieux me connaître fais-moi signe, ci-dessous mes coordonnées.

Ta maman Eugénie

 

Des larmes coulent sur son visage au fur et à mesure de sa lecture. Elle repose la lettre et la photo sur la table, sort son téléphone portable et appelle aussitôt sa mère adoptive.

Celle-ci répond aussitôt en lui disant :

  • «bonjour Marie, tu as lu…..  ». 
  • «Oui l'interrompt-elle en pleurant, merci maman je t’aime, c’est une belle preuve d’amour que tu m’as donnée en me remettant cette lettre et cette photo. Je t'embrasse. Laisse moi me remettre, je te rappelle ». 

Contacterait-elle sa maman de sang, certainement mais elle ne se sent pas encore tout à fait prête, comment l’appellerait t’elle, pourrait-elle la tutoyer comme elle. Elle ne le sait pas mais elle sait maintenant : Elle a deux mères qui l’aiment. Elle va pouvoir enfin remplacer X par Xavière après Marie car elle sait maintenant qu'elle n'est plus née sous X. Ayant une identité, elle va enfin devenir adulte.

 

Églantine / Août 2012

 

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Rédigé par eglantine

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Publié le 15 Août 2012

Il y a un peu plus d’un an et demi elle pesait 89 kilos. Aujourd’hui elle pèse 50 kilos.

 

 

Pourquoi a-t’elle, en ce premier janvier 2011, décidé de maigrir. Certes c’est toujours en début d’année que l'on prend de bonnes résolutions mais ce qui l’a décidé réellement à le faire c’est un regard de dégoût à l’été 2010 qu'elle a surpris, lors de leurs retrouvailles annuelles, chez quelqu'un de sa famille qui lui  est très cher. Ce regard qui l’a blessée profondément, peut-être plus que des paroles prononcées ajoutés aux nombreux « tu devrais maigrir » ou « si tu essayais Dukan » prononcés par certains de ses amis, membres de sa famille, collègues de travail », responsable hiérarchiques qui ne l’emmenaient plus en rendez-vous commerciaux, paroles accompagnées d’un regard désapprobateur.

 


1840136471_f336dccb8d.jpgPhoto flickr mise à disposition par OB que je dédie à mon amie simone : upsalla


Il lui a fallu six mois avant de prendre une décision et au premier janvier, elle a commencé ce régime (sans suivre : Dukan, Montignac, Cohen, Weight Watcher .... gourous de la minceur qui s’enrichissent au fur et a mesure que nous maigrissons) juste celui du bon sens alimentaire : manger de tout en plus petites quantités et préférer le poisson ou les viandes blanches aux viandes rouges, les légumes aux féculents, les yaourts aux fromages, manger des fruits. Elle a juste supprimé le pain, le vin, la charcuterie (pas bon pour son hypertension et son cholestérol) et tout en continuant à se faire plaisir, à cuisiner en s’autorisant à manger de tout une fois par semaine quand elle invitait ou allait chez des amis.


Elle n’a eu faim que la première semaine et ensuite, elle a pris beaucoup de plaisir avec cette nouvelle alimentation saine et de qualité. Elle a maigri progressivement et a retrouvé en plus de la ligne (passage du 48 au 38) une forme physique qu’elle n’avait plus. elle monte les escaliers en courant, ne prend plus les escaliers mécaniques. Elle est capable de marcher plus de 15 Kilomètres maintenant sans ressentir aucune douleur, aucun essoufflement et améliore petit à petit ses limites. Elle n’a jamais eu de malaise.

 

Depuis début juillet elle est stabilisée. Elle a réintroduit dans son alimentation un peu de charcuterie, du pain, du vin (avec modération) et son poids varie autour de 50 kilos. Elle se sent en pleine forme.

 

Elle n’aurait jamais réussi cela sans le soutien de son mari qui a fait ce régime avec la même volonté qu’elle et qui a perdu 20 kilos. Il sait ce que cela peut représenter comme efforts pour ne pas céder aux tentations nombreuses de notre société de surconsommation.



Aujourd’hui elle se porte bien mais est très en colère. Elle dit à tous ceux qui lui répétaient qu'il fallait maigrir et qui lui assènent  aujourd’hui qu'il faut regrossir ! « tu devrais  reprendre au moins 3 ou 4 kilos, même un peu plus », « tu es trop maigre, tu en as fait trop ». Certains osent même prononcer le mot d’anorexie, ou de le supposer en lui répondant quand elle les assure qu'elle ne l'est pas et qu'elle est en pleine forme : « les anorexiques se sentent toujours en pleine forme ».


Savent-ils, Savent-elles ce que c’est réellement que l’anorexie, certainement pas autant qu'elle,  parce que sa maman a été anorexique et qu’elle en est morte indirectement. Elle ne l'a jamais dit à ses amis et à ses proches. 

 

Son époux qui vit chaque jour à ses côtés et qui mange comme elle ne s’inquiète pas du tout. Il mange exactement comme elle et on ne le traite pas d’anorexique car sa baisse de poids a été moins spectaculaire. 

Heureusement qu'elle a eu en plus de son époux quelques un de ses amis pour la soutenir, la féliciter. Ils ne l’ont pas houspillée en la considérant comme une enfant irresponsable qui avait raison perdue. Ils ne l'ont pas mise dans cette relation parent enfant qu'elle ne supporte pas (ceux qui ont fait de l'analyse transactionnelle comprendront mieux). Ils l'ont traité en adulte responsable.


Ce qu'elle prend pour un manque de confiance la peine beaucoup et l’énerve profondément. Eux lui rétorqueront qu'ils s'inquiètent pour elle parce qu'ils l'aiment. 


  

Une des idées les plus répandues est qu'après avoir maigri on regrossit forcément, et bien elle est la preuve que pas toujours .Ceci est dit par ceux qui ne veulent pas maigrir pour se donner bonne conscience ou par les gourous de la minceur ci-dessus cités pour critiquer les régimes concurrents.

 

Elle ne se sent pas stabilisée pour autant et devra, sans se priver, toujours faire attention à ce qu'elle mange pour ne pas regrossir. Cela lui demandera encore beaucoup de volonté.

 

Si vous deviez tirer une morale de cette histoire : Ne faites jamais rien avec comme motivation unique le regard des autres même s’il vous dérange et vous fait souffrir. De toute façon vous les décevrez. Faites le pour vous-même, pour revaloriser à vos propres yeux votre image. Ceci pour dire aussi que dans cette société très normative, nous évaluons les autres selon nos propres normes, notre propre vécu, et surtout nos préjugés et idées reçues. Vous ne serez jamais comme il faut mais toujours trop ou pas assez, à vous de voir où vous souhaitez mettre le curseur.

 

Eglantine / Août 2012

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Rédigé par eglantine

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Publié le 9 Août 2012

Pour répondre au  sujet de la première quinzaine d’août de Miletune

 

 

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De : guy yome

A : Pauline hair

 

Souviens-toi Pauline de ce matin d’été

L’astre se consumant, le ciel sanguinolent

Soudain tu émerges : douce brume  lactée

Tel le phénix bleu  poussant un cri d’ahan.

Avec un port de reine,  une chevelure d’or

Tu te tournes vers moi  me croyant pharaon

Je ne suis qu’un voyou, je ne suis pas matador.

Je promène mon chien, un très vieux beauceron                                                                                                      

Cheveux en bataille, Joues rouges de honte, 

Je suis un vagabond,  dans Londres égaré

Oh ma Pauline Hair, soudain tu racontes,

Chantes une romance, pour moi le mal aimé

Une chanson d’amour,  pour pauvre Guy Yome

Qui cherche sa muse, pour écrire poème

Un bel alexandrin, de couleurs, d’arôme

Pour sa reine d’un jour, quelque peu bohème

Qui lui un offre tee-shirt, avec des mots écrits

Juste une inspiration, un code à déchiffrer

Ayant peu à dire, il s’en est bien sorti

Pour le remercier, elle  s’est mise à chanter

 

« Mon beau navire ô ma mémoire
Avons-nous assez navigué
Dans une onde mauvaise à boire
Avons-nous assez divagué
De la belle aube au triste soir »


Eglantine / Août 2012 sauf les 5 derniers vers qui sont de Guillaume Apollinaire (la chanson du mal aimé) Apolinnaire mon poète préféré.

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Rédigé par eglantine

Publié dans #Poèmes

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Publié le 2 Août 2012

A mes enfants

 

 

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Spirale infernale à briser

 

Cet amour que je ne dis plus

Qui brûle au plus profond de moi

Cet amour que je ne dis plus

Tant il me procure d’émoi

Cet amour que je ne dis plus

De crainte qu’il soit bafoué

Cet amour que je ne dis plus

Sur mon rempart  il s’est buté

Cet amour que je ne dis plus

En perpétuelle alarme

Cet amour que je ne dis plus

Asphyxié en cœur de larmes


Amour que je n’ai pas montré

Amour que j’ai intériorisé

Cet amour combien immense

Cet amour devenu silence

  

Si je ne vous l’ai pas dit hier

De vous je suis très fière

Je vous dis dans ce poème

Oh combien je vous aime

 

 Dès que ma vie a débuté

A ma mère amour j’ai montré

Je me suis sentie rejetée

Des dizaines d’années passées

Une fois qu’elle fut décédée

Froide maman j’ai pardonnée

Bien Trop tard, je l’ai regretté

N’ayant jamais été aimée

Elle ne pouvait amour montrer

Mais j’ai compris qu’elle m’a aimée

Passé familial répété

Spirale infernale  à briser

 

 

Eglantine Aout 2012

 

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Rédigé par eglantine

Publié dans #Poèmes

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