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Publié le 6 Décembre 2021

Durgalola, qui anime le défi 257 des croqueurs de mots, nous demande d'écrire un texte inspiré par la toile "chassé croisé"de REBECCA BRODSKIS ci-dessous. Cette toile m'a tout de suite fait pensé à une courte histoire que j'avais écrite 2013 que je me permets de rééditer après l'avoir bien entendu quelque peu modifiée et complétée

Sadibou le jeune homme qui voulait être heureux

Sadibou, le jeune homme qui voulait être heureux

Sadibou est au bord du quai avec le chien de la famille et le fils de l’homme qui l’a hébergé quand il est arrivé en France il y a dix ans et qu’il aime comme son frère.

Il se souvient des pleurs de sa mère et sa dernière étreinte, le regard de son père qui au nom s’est durci s’efforçant de ne pas montrer sa peine, les baisers de ses frères et de sa petite sœur Mariama de 4 ans, Pourra t’il les revoir un jour ?

Dans la demi-pénombre du soir qui tombe, Sadibou a quitté la plage de Ngor avant la marée basse, très rapidement, trop rapidement. Il aurait voulu que ce moment tant attendu, qui lui sembla si court, durât plus longtemps pour pouvoir s’imprégner de l’image des lumières de Dakar et de l’île de Gorée s’éloignant pour toujours.

Depuis combien de jours, est-il resté sur cette pirogue tassé au milieu de ses compagnons d’infortune ?

En fin de nuit, le vent s’était renforcé sur la mer, la pirogue avait tangué sur les vagues. il n’avait pas eu peur, étant habitué aux caprices de l’océan pour avoir pêché avec son père sur ces mêmes embarcations quand il y avait encore assez de poisson pour nourrir toute la famille.  Sadibou avait regardé le ciel rosir dans les prémices de l’aurore et le soleil sortir timidement de son bain nocturne. Dans l’horizon qui s’était illuminé, un paquebot géant des mers rempli de touristes s’est découpé. Il avait envié un moment ces chanceux. Eux aussi voulaient quitter des lieux connus et leur quotidien pour des destinations de rêve avait-t-il pensé soudain. Peut-être un jour, quand il aurait gagné beaucoup d’argent en Europe, il pourrait faire une croisière luxueuse. Il s’en est voulu aussitôt de cette pensée, s’interdisant alors de rêver à long terme, d’en vouloir plus alors qu’il n’était même pas certain d’arriver à destination.

Le vent s’était renforcé encore. Certains de ses compagnons étaient malades : le manque de sommeil, le froid, la peur, le mal de mer. L’arrivée était proche si l’on en croyait le passeur. Ils ne pourraient pas tenir bien longtemps. En attendant, Sadibou résistait, chantait de vieilles chansons sénégalaises, racontait des histoires pour réconforter ses compagnons : tuer le temps, chasser la peur.

Les vagues étaient de plus en plus hautes et heurtaient violemment la pirogue. Le souci de l’instant tenir, tenir encore, chanter de plus en plus fort, se serrer les uns contre les autres pour se réchauffer.

Un jour a passé, une nuit puis un autre jour et soudain la côte espagnole leur apparût, ils allaient débarquer sur la plage qui s’approchait, s’approchait. Ils avaient réussi. Sadibou aurait dû être gai, mais il avait pleuré, pensant à tous ses hommes et femmes, certains des amis, qui n’avaient pas eu cette chance et avaient péri en mer pour avoir voulu être heureux.

Adolescent seul, il eut de la chance quelque temps après, d’être accueilli, à Bayonne, par une famille française où il vit heureux aujourd'hui.

Il se souvient de son arrivée en France, il pleuvait quand il est arrivé. Le père accompagné de son chien l’attendait. Il l’a abrité sous un grand parapluie rouge et ils ont tous les trois posé pour le photographe de la presse locale.

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Rédigé par Martine.

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Publié le 19 Mai 2021

Kléber dans le métro

Je m’appelle Kléber. Ce prénom m’a été donné par mon père, passionné par l’Empire, en souvenir du général  qui  combattit courageusement pendant la campagne d’Egypte. Je l’ai échappé belle, il aurait pu m’appeler Bonaparte. Ce nom aurait été beaucoup plus difficile à porter pour quelqu’un qu’Austerlitz ne fait pas vibrer et qui a tout fait tout pour éviter de remplir son obligation nationale. J’ai quitté les Pyrénées (mes pyramides à moi) pour vivre dans une jolie cité au bord du Danube quelque part au nord de l’Europe.

En ce début de matinée, je m’y promène sur le chemin vert, un sentier de randonnée qui débute dans la plaine au hameau du bel air au milieu des champs maraîchers, se poursuit jusqu’au port de plaisance sur le fleuve et monte ensuite jusqu’à la chapelle du château rouge.

Tu apparais soudain sur mon chemin. Ta peau si blanche fait ressortir tes grands yeux noirs. Tu me souris en humant une fleur de jasmin que tu viens de cueillir. Cette image de gaieté et de liberté ressortira toujours du monceau des souvenirs flous qui s’estomperont au fil du temps. Je m’approche de toi, tu me tends ta  fleur en restant muette. Je m’imprègne de son parfum délicat puis je range ce précieux cadeau religieusement dans ma bourse en cuir. Je prends ta main dans la mienne et nous continuons à marcher.

Face au château d'eau, à la fourche des chemins, je coupe une ou deux de ces frondes de fougères luisantes pour en faire des couronnes. J'en pose une délicatement sur tes cheveux d'ébène. Je te donne l'autre dont tu me coiffes. Tu ressembles ainsi, Madeleine, à une reine grecque ou de la Rome antique qui pourrait être l’héroïne d’un opéra du Châtelet. Je suis ton chevalier décoré de la Légion d'honneur de la cité dont j'arbore fièrement l'insigne à ma boutonnière. Ne me demandez pas comment je l'ai obtenue. On décore n'importe qui avec.

Nous nous arrêtons devant une petite maison blanche curieusement appelée « les boulets de Liège ». Tu es arrivée Madeleine. Nous avons du mal à nous séparer. Je ne suis pas encore un boulet pour toi et j’espère que je ne le serai jamais (même de liège).

Tu pousses une porte dorée, nous pénétrons dans un grand couloir. La défense d’éléphant, que fièrement tu me montres en me chuchotant à l’oreille que tu l’as obtenue au Venezuela pour quelques bolivars, semble tout à fait anachronique. Où peut-on trouver des éléphants au Venezuela ? Je ne connais que les éléphants de mer d’Argentine sans défenses (à tous les sens du terme). Je n’ai pas le temps d’y réfléchir Tu m’invites à entrer avec toi dans ta petite république, ton temple, ta chambre peinte en bleu nuit avec une grande étoile lumineuse au-dessus du lit. J'ai froid, il fait sombre, on se croirait soudain dans une glacière. Que tu es étrange Madeleine presque irréelle. Je te prends dans mes bras.

Au moment où Je m’apprête à t’embrasser je sursaute quand une voie tonitruante annonce « Mairie d’Issy, terminus. Tout le monde descend. »

Je me réveille soudain à Paris dans le métro. Je m’étais endormi. Le mot de Cambronne m’échappe… Mais bonne nouvelle : Madeleine tu es en face de moi mais sans couronne. Tu te lèves et tu te diriges vers la porte… Je crie en chantant Madeleine, Madeleine… Tu ne te retournes pas, tu sors de la rame…. Cela ne doit pas être ton prénom. Madeleine. Comme dit Jacques Brel « Tu n'viendras pas » même si je t’apporte du jasmin à la porte des lilas.

Martine Martin / pour les prénoms du mercredi de Jill Bill (aujourd'hui Kléber). Les mots en gras sont les noms de stations de métro parisienne.

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Rédigé par Martine.

Publié dans #Prénoms du Mercredi, #Nouvelles

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Publié le 14 Mai 2021

Je suis maintenant une vieille écrivaine qui n'écrit plus. Je pourrais le faire si je n'étais pas si esseulée sans personne pour m'aider en me stimulant. Parfois, on vient me voir. Mes visiteurs semblent s'intéresser à moi, mais je sens dans le regard des plus jeunes à la fois du respect pour la mamie au grand âge qui doit les empêcher de m'approcher de trop près, mais aussi une sorte de curiosité ironique me faisant comprendre que je suis dépassée, d'un autre siècle. Chaque jour, au temps de ma jeunesse, j’avais de la compagnie. Je me sentais non seulement utile, indispensable. Certains me touchaient délicatement. Je regrette presque le temps où un compagnon de ma vie me tapait. J'avais besoin de cela pour écrire des lettres, des poèmes, des romans. Je me sentais utile, j'existais. J'ai toujours été un peu masochiste. Aujourd'hui, je souffre d’abandon, d’isolement et d'indifférence qui me donnent le sentiment de n'être plus utile à personne. C’est très difficile pour quelqu’un dont le moteur de sa vie a été le sens du service aux autres, le don de soi avec abnégation. Personne ne voudra de moi dans cette salle des ventes où je me morfonds. À l'heure de l'informatique qui voudra d'une vieille machine à écrire même une luxueuse Mercedes.

Martine Martin / Pour le nid de mot d'ABC (Thème : l'isolement / la séparation)

La vieille écrivaine

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Rédigé par Martine.

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Publié le 24 Mars 2021

À la saint Calixte

Alors qu'il avance d'un pas décidé dans le couloir de la station Les Sablons à Neuilly, Calixte entend le métro approcher. Pressé, il a un rendez-vous important et n’est pas en avance. Il accélère sa marche. Quand il arrive sur le quai, la sonnerie stridente de fermeture des portes retentit. Il se met à courir, mais les portes se referment devant lui. Il devra attendre la prochaine rame. C’est stupide, S’il avait couru dans le couloir comme l’envie lui est venue, il n’aurait pas maintenant à patienter désœuvré sur ce quai bondé. Un rendez-vous capital dont il se souviendra toute sa vie l’attend. Il l’a tant espéré comptant les jours qui l’en séparaient. Une pensée soudaine l’envahit. Y Tient-il vraiment ? Depuis ce matin, on dirait que tous les obstacles se mettent sur son chemin pour l’empêcher de l’honorer. Si c’était lui qui, inconsciemment, dans sa tête, freinait, avançait à reculons vers son avenir. Une annonce RATP le sort de ses réflexions : « Le Trafic est interrompu sur la ligne 1 en raison d’un incident technique ». Non ce n’est pas lui qui freine pense-t-il, peut être son ange-gardien qui fait tout pour réduire à néant son envie de changement, de dévier la route que, depuis sa naissance, le destin lui a tracée.

Sur le quai, il est surpris par le regard d’une jeune femme aux cheveux très courts aux traits du visage si fins qui contrastent avec son allure masculine et son corps très musclé. Ému, il la regarde et lui sourit. Son visage gracieux s’éclaire soudain d’un soupçon d’amusement comme si elle éclatait de rire au plus profond d’elle-même tout en essayant de le masquer.

Pour résister au trouble qui l’envahit dans cette confrontation silencieuse, il prononce les premiers mots qui lui viennent spontanément :

  •  « Je m’appelle Calixte et toi ? ».

Il s’en veut aussitôt. C’est stupide comme début d’une histoire, mais que pouvait-il lui dire ? Elle n’a pas l’air de lui en vouloir au contraire et l’ironie de son premier sourire fait place à une grande douceur :

  • Bonne fête Calixte. "À la saint Calixte, il n’y a plus de fleurs à calice, mais je suis encore là, je m’appelle Anémone et je suis jardinière. Quel est ton métier ?
  • Un artiste qui a perdu le sens des réalités à force de rêver. Je suis coiffeur.
  • Coiffeur, est-ce pour cela que tu as un cheveu sur la langue ?

Calixte rougit, Anémone a remarqué son léger bégaiement qui s’accentue quand il est ému :

  • Tu as de l’humour, oui, je zozote un peu parfois quand je suis stressé. Tu es jardinière, tu crées des paysages.
  • Non, j’aimerais bien imaginer et réaliser un nombre infini de jardins, j’ai appris et cela m’enthousiasmerait, mais, pour le moment, je suis élagueuse pour la ville de Paris. Je n’ai rien trouvé d’autre dans mon domaine de compétences. Sportive, j’aime me dépenser physiquement et aussi parler aux arbres quand je leur fais une beauté ou quand, hélas, je suis obligée de les abattre.
  • Enchantée de te connaître Anémone l’élagueuse. Ce n’est pas trop difficile comme métier pour une femme ?
  • Non, en fin de compte, nous faisons le même métier : je taille les arbres comme tu tailles les cheveux. Et toi, ce n’est pas trop difficile pour un homme de côtoyer toutes ces femmes que tu coiffes et de recevoir leurs confidences ?

Calixte rougit encore plus de la stupidité machiste de sa question, mais cette jolie jeune femme à la force douce et si vive d’esprit lui fait perdre tous ses moyens. Étant attiré par les hommes, c’est la première fois que cela lui arrive de ressentir un tel attrait pour une femme et cela le trouble d’autant plus.

La voix d’une hôtesse RATP interrompt, quelques instants, leur dialogue « le trafic est interrompu sur la ligne 1 entre Charles de Gaulle étoile et la Défense pour une durée d’au moins une heure. Merci de sortir du métro pour prendre le bus 73 afin de rejoindre Étoile ou La Défense »

Anémone semble contrariée un moment puis sourit en se tournant vers Calixte :

  • Au revoir Calixte ! J’avais envie, en ce samedi ensoleillé, de faire du shopping sur les Champs Élysées. J’y renonce et rentre chez moi. Merci la RATP, je vais faire des économies aujourd’hui.
  • Je vais regagner mon domicile également. Mon rendez-vous n’a plus d’importance, je n’avais pas vraiment envie d’y aller. Mais avant puis-je t’offrir un verre au Sequoia café ? Nous pourrions mieux nous connaître.
  • D'accord Calixte, mais s’il te plaît ne me drague pas, je déteste cela.
  • Tu me fais rire Anémone, tu ne risques rien, je suis gay.
  • Merci pour ta confidence Calixte, Bienvenue au club, je suis lesbienne !

Ils continuèrent leur conversation en se dirigeant vers la sortie du métro :

  • Tu avais rendez-vous avec ton compagnon Calixte !
  • Non pas du tout, je n’en ai pas en ce moment. Je suis dans une période de remise en question.
  • Excuse ma curiosité. Est-ce que ce rendez-vous avait un rapport avec ton état actuel ?
  • Oui. J’ai l’impression d’être sur une balançoire qui ne s’arrête plus et qui oscille entre « je vais le faire » et « non je ne peux pas »
  • Tu allais chez un psy.
  • Non mais tu brûles.
  • Chez un médecin ?
  • Oui.
  • Ton généraliste ?
  • Non, un spécialiste à l’hôpital Saint-Louis qui ne soigne pas, mais change ton image.
  • Un chirurgien esthétique ?
  • En quelque sorte !
  • Je ne devine pas dis-moi.
  • Normal, c’est impossible à trouver, et même si tu le trouvais oserais-tu me l’avouer ?
  • Allez parle Calixte !
  • Si je te le dis, tu ne viendras plus jamais boire un verre avec moi.
  • Mais si je te le promets.
  • J’allais voir un chirurgien qui allait me transformer en femme ? Je suis coiffeur pour transsexuels. À force de les côtoyer j’avais envie de changer de sexe. Finalement, je crois ne plus le souhaiter réellement. Je me réjouis que cette panne m’ait empêché d’y aller. Je crois aux signes du destin. En plus, c’est la saint Calixte, un jour sans calice, mais il me reste une fleur à calice, toi Anémone. Néanmoins, si tu reviens sur ta promesse et que tu prends tes jambes à ton cou, je comprendrais, les gens bien ne peuvent admettre une telle métamorphose.
  • Sauve qui peut ! Non, je plaisante. Te rencontrer Calixte m’a comblée de joie et je me réjouis de cette panne dans le métro qui m’a permis de faire ta connaissance. Je crois qu’une belle amitié est née.

Sur ce, Anémone lui fait un petit baiser furtif sur la joue, le prend par le bras et ils sortent ensemble sur l’avenue Charles de Gaulle. Elle le regarde en souriant et lui chuchote :

  • Tu sais Calixte Je n’aime pas les gens biens et comme écrit Emile ZOLA dont j’ai lu tous les livres et que j’adore « quels gredins les honnêtes gens »

 

Martine Martin / Mars 2021 Pour les prénoms du mercredi de Jill Bill, aujourd’hui Calixte

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Rédigé par Martine.

Publié dans #Prénoms du Mercredi, #Nouvelles

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Publié le 3 Juillet 2020

Rencontre (défi 272 d'Evy)

Alors qu'il avance d'un pas décidé dans le couloir de la station Les Sablons à Neuilly, Vincent entend le métro approcher. Il est pressé, il a un rendez-vous important et il n’est pas en avance. Il accélère sa marche. Quand il arrive sur le quai il entend la sonnerie stridente de fermeture des portes retentir, il se met à courir mais les portes se referment devant lui. Il devra attendre la prochaine rame. Il s’en veut. S’il avait couru dans le couloir comme il en a eu envie, il n’aurait pas maintenant à attendre désœuvré sur ce quai bondé. Il pense à son rendez-vous qu’il a attendu avec impatience comptant les jours qui l’en séparaient. Une pensée soudaine  l’envahit. Y Tient-il vraiment? Depuis ce matin on dirait que tous les obstacles se mettent sur son chemin pour l’empêcher d’honorer cette entrevue et si c’était lui qui, inconsciemment, dans sa tête, freinait, avançait à reculons vers son avenir. Il est sorti de ses réflexions par une annonce RATP. « Le Trafic est interrompu sur la ligne 1 en raison d’un incident technique». Non ce n’est pas lui qui freine pense-t-il, peut être son ange-gardien qui fait tout pour réduire à néant son envie de métamorphose, de dévier la route que, depuis sa naissance, le destin lui a tracée.

Sur le quai, il est surpris par le regard d’une jeune femme aux cheveux très courts aux traits du visage si fins qui contrastent avec son allure masculine et son corps très musclé. Ému, Il la regarde et lui sourit. Son visage gracieux s’éclaire soudain d’un soupçon d’amusement comme si elle éclatait de rire au plus profond d’elle-même tout en essayant de le masquer.

Pour résister au trouble qui l’envahit dans cette confrontation silencieuse, il lui dit les premiers mots qui lui viennent spontanément

  •  « Je m’appelle Vincent et toi ? ».

Il s’en veut aussitôt. C’est stupide comme début d’une histoire il en convient mais que pouvait-t-il lui dire d’autre. Elle n’a pas l’air de lui en vouloir au contraire et l’ironie de son premier sourire fait place à une grande douceur.

  • "Vincent" : alliance de vingt et de cent, Serais-tu un matheux ? Je m’appelle "Ella" alliance du « L » et du « A », je suis une littéraire ».
  • J’ai toujours été nul en maths. Je suis plutôt un artiste qui a perdu le sens des réalités à force de rêver. Je suis coiffeur et toi ?
  • Coiffeur, est-ce pour cela que tu as un cheveu sur la langue ?

Vincent rougit, elle avait remarqué son léger bégaiement qui s’accentue quand il est ému.

  • Tu as de l’humour Ella, oui je zozote un peu parfois quand je suis stressé. Et toi que fais-tu comme métier ?
  • Je suis jardinière.
  • Tu crées des paysages.
  • Non, j’aimerais bien imaginer et réaliser un nombre infini de jardins, j’ai appris et cela me motiverait beaucoup mais pour le moment je suis élagueuse pour la ville de Paris. Je n’ai rien trouvé d’autre dans mon domaine de compétences et puis je suis sportive, j’aime me dépenser physiquement et aussi parler aux arbres quand je leur fais une beauté ou quand, hélas, je suis obligée de les abattre.
  • Enchantée de te connaître Ella l’élagueuse. Ce n’est pas trop difficile comme métier pour une femme ?
  • Non, en fin de compte on fait le même métier : je taille les arbres comme tu tailles les cheveux. Et toi coiffeur ce n’est pas trop difficile pour un homme de côtoyer toutes ces femmes et de recevoir leurs confidences ?

Vincent rougit encore plus de la stupidité machiste de sa question. mais cette jolie jeune femme à la force douce et si vive d’esprit lui fait perdre tous ses moyens. Étant attiré par les hommes, c’est la première fois que cela lui arrive de ressentir un tel attrait pour une femme et cela le trouble d’autant plus.

La voix d’une hôtesse RATP interrompt quelques instants leur dialogue « le trafic est interrompu sur la ligne 1 entre Charles de Gaulle étoile et la Défense pour une durée d’au moins une heure. Merci de sortir du métro pour prendre le bus 73 afin de rejoindre Étoile ou La Défense.

Ella semble contrariée un moment puis sourit en se tournant vers Vincent et lui dit

  • Au revoir Vincent, J’avais envie, en ce samedi ensoleillé, de faire du shopping sur les Champs Élysées. J’y renonce, je rentre chez moi. Merci la RATP je vais faire des économies aujourd’hui.
  • Je vais regagner mon domicile également. Je renonce à mon rendez-vous. Cela n’a plus d’importance, je n’avais pas vraiment envie d’y aller. Mais avant puis-je t’offrir un verre Ella au Sequoia café ? J’ai envie de mieux te connaître
  • D'accord Vincent mais s’il te plait ne me drague pas, je déteste cela.
  • Tu me fais rire Ella, tu ne risques rien, je suis gay.
  • Merci pour ta confidence Vincent, Bienvenue au club, je suis lesbienne !

Ils continuèrent leur conversation en se dirigeant vers la sortie du métro

  • Tu avais rendez-vous avec ton compagnon Vincent ?
  • Non pas du tout, je n’en ai pas en ce moment. Je suis dans une période de remise en question.
  • Je suis curieuse. Est-ce que ce rendez-vous avait un rapport avec ton état actuel ?
  • Oui Ella. J’ai l’impression d’être sur une balançoire qui ne s’arrête plus et qui oscille entre « je vais le faire » et « non je ne peux pas »
  • Tu allais chez un psy.
  • Non mais tu brûles.
  • Tu allais chez un médecin ?
  • Oui.
  • Ton généraliste ?
  • Non un spécialiste à l’hôpital Saint-Louis qui ne soigne pas mais change ton image.
  • Un chirurgien esthétique ?
  • En quelque sorte !
  • Je ne devine pas dis-moi.
  • Normal c’est impossible à trouver et même si tu le trouvais oserais-tu me l’avouer ?
  • Allez dis-moi Vincent !
  • Si je te le dis tu ne viendras plus jamais boire un verre avec moi.
  • Mais si je te le promets.
  • J’allais voir un chirurgien qui allait me transformer en femme ? Je suis coiffeur pour transsexuels. A force de les côtoyer j’avais envie de changer de sexe. Maintenant finalement je crois qu’inconsciemment, je ne le souhaite plus. Je me réjouis que cette panne m’ait empêché d’y aller. Je crois aux signes du destin. Ella si tu reviens sur ta promesse et que tu prends tes jambes à ton cou, je comprendrais car les gens bien ne peuvent admettre cela
  • Sauve qui peut ! Non je plaisante, je reste. Te rencontrer Vincent m’a comblée de joie et je me réjouis de cette panne dans le métro qui m’a permis de faire ta connaissance. Je crois qu’une belle amitié est née.

Sur ce, Ella lui fait un petit baiser furtif sur la joue, le prend par le bras et ils sortent ensemble sur l’avenue Charles de Gaulle. Elle le regarde en souriant et lui dit

  • Tu sais Vincent Je n’aime pas les gens biens et comme dirait Emile ZOLA dont j’ai lu tous les livres et que j’adore « quels gredins les honnêtes gens »

Martine Martin / Pour le défi 272 d’Evy sur le thème « rencontre ». Les mots imposés sont en gras

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Rédigé par Martine.

Publié dans #Ecrits divers, #Nouvelles

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Publié le 30 Mai 2019

On ne sait pas trop pourquoi mais Il y a des jours où tout va mal comme aujourd’hui.

Pourtant je me lève de bonne humeur. C’est la chandeleur, nous avons nos petits enfants avec nous et j’ai décidé de leur faire leurs plats préférés : spaghetti à la bolognaise et, comme c’est mardi gras,  de bonnes crêpes que je recouvrirai d’une couche de savoureuse pâte à tartiner bio chocolat noisette. Elles vont se régaler, pas moi. Depuis que je fais attention à mon alimentation je ne mange plus de pâtes car comme disait Sophia Loren «mes rondeurs, c’est aux spaghettis que je les dois» et depuis que mon premier amoureux, qui me roulait dans la farine sans que je m’en rende compte, m’a laissé tomber comme une crêpe le jour de la chandeleur après m’avoir sauté, je ne mange plus de crêpes mais il m’arrive de les faire sauter. Avouez que ce n’est pas bon pour ma ligne non plus.

Après un copieux petit déjeuner, le meilleur repas de ma journée, je me sens fin prête à cuisiner. Après avoir sorti  le lait et les œufs du réfrigérateur, j’ouvre la boite métallique où je conserve ma farine enfin pas cette fois ci, la boîte est vide et je n’ai pas de paquet d’avance. Je demande à mon chéri s’il peut aller m’en chercher à la supérette ce qu’il fait  aussitôt sans se plaindre. Pendant ce temps je joue la médiatrice auprès de mes petites filles qui sont en train de se battre comme des chiffonnières pour conquérir le dernier bonbon qui reste dans la bonbonnière. J’attrape l’objet de convoitise et l’enfourne dans ma bouche en leur disant que c’est le bonbon pour Mamie. C’est délicieux cette cochonnerie. Elles arrêtent aussitôt de se chamailler pour un chamallow et se liguent contre moi. C’est le moment que choisit mon époux pour m’appeler sur mon smartphone pour me demander quelle farine il prend de la T45 ou de la T55 ? Je n’avais jamais fait attention qu’il y avait plusieurs sortes de farine, lui si, pourtant il ne fait jamais les courses. Je lui réponds que, comme je m’en moque comme de l’an 40, qu’il prenne de la 55 et qu’il en profite pour acheter des chamallow aux petites. Il revient peu de temps laissant derrière lui la trace enfarinée de son passage ne s’étant même pas aperçu que le paquet, qu’il avait dû quelque peu malmener, fuyait. il pose le sachet de Chamallow sur la table de la cuisine suivie par les 3 petites en manque de sucrerie qui se jettent dessus, comme des fauves sur leur proie, ce qui énerve mon époux qui fait tomber le paquet de farine sur le carrelage de la cuisine, il éclate. « Quand dieu envoie la farine, le diable enlève le sac » (1)

Après avoir nettoyé le sol de la cuisine et récupéré la farine restant dans le sac. Je fais ma pâte à crêpes, la laisse reposer et fait cuire mes crêpes. En voulant épater les petites qui me regardent opérer, au lieu de les retourner à la spatule, je fais sauter une crêpe en l’air et tente de la récupérer dans la poêle, elle  tombe  au sol ou plutôt sur la tête du chat, qui passait par là inconscient du danger. Apeuré, il détale aussitôt aveuglé par ce chapeau tombé du ciel. Mon chéri arrive  à rattraper le chapeauté et récupérer la crêpe qui finit à la poubelle.  Les filles sont mortes de rire, la plus petite en fait même pipi dans sa culotte. Je finis tant bien que mal mes crêpes sans chercher à les faire sauter.

Ensuite je m’attaque à la cuisson des spaghettis. Il y a bien longtemps que je n’en ai pas fait cuire. Je fais bouillir mon eau salée et je jette ma botte de spaghettis dans la casserole, elles sont trop longues, elles dépassent. J’avais oublié ce détail.
 

Photo Pixabay

Photo Pixabay

Mon époux me regarde goguenard et me dis, tu aurais dû prendre la cocotte-minute, tu n’aurais pas eu à appuyer dessus avec ta fourchette. J’ai horreur qu’on me regarde quand je cuisine et  énervée par mes mésaventures,  je lui réponds «Tu me les brises menues».  Quelle n’est pas ma stupeur de le voir aussitôt prendre le grand ciseau de cuisine qu’il plonge dans l’eau et se mettre à découper rageusement les spaghettis en petits morceaux en criant «je les brise menues». Les petites ne mangeront plus des spaghettis mais du vermicelle à la bolognaise. Comme elles aiment regarder top chef à la télévision et qu’elles connaissent tous les termes utilisés par les MOF, je leur dirai que Papi a « revisité » les spaghettis à la bolognaise et cette pensée me fait éclater de rire. J’ai toujours positivé dans la vie.

Le téléphone sonne dans la maison, je me précipite pour répondre. Habituellement, je ne réponds pas quand aucun numéro connu ne s’affiche mais je ne sais pas pourquoi je décroche. C’est une voyante médium qui me propose de me prédire l’avenir et qui me demande ce que je veux savoir. Je lui réponds avant de raccrocher : "Tant que les paquets de farine fuient encore et que  les spaghettis ne rentrent pas dans la casserole : le futur je m’en tape".

 

  1. Proverbe français

 

Martine / Mai 2019 pour le défi "spécial élection" des croqueurs de mots proposés par Domi.

Tu m'excuseras Domi mais je n'avais pas du tout envie de parler des élections mais j'ai néanmoins pris une des trois phrases que tu proposais et j'ai construit cette courte nouvelle autour  

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Rédigé par Martine.

Publié dans #Nouvelles

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Publié le 20 Mai 2019

Pour le défi 220 des croqueurs de mots animé par Zaza, faute de temps à cause de mon déménagement, je me suis permis de rééditer une nouvelle que j'avais écrite en 2015 en en modifiant néanmoins la fin. 

J'espère Zaza que cette nouvelle répondra au thème (écrire un texte zazatesque) même si l'histoire n'est pas réellement déjantée.

Mon poème du deuxième jeudi en poésie le sera lui je te le promets à tel point qu'il pourra te faire perdre la tête, si, si....

LES PÉCHÉS CAPITAUX

Dans son lit Julien entend  les murmures de la ville qui s’éveille soudain après la léthargie du week-end. Il fait un peu froid dans son appartement en ce lundi matin d’automne.  C’est l’heure où il devrait se lever pour aller travailler mais il n’a qu’une seule envie, rester encore dans la douce chaleur de sa couette pour cocooner et paresser. Sa vie peut s’arrêter à tout moment, aujourd’hui il va profiter au maximum des plaisirs qu’elle lui offre « Carpe Diem ». Il n’ira pas travailler. Il téléphonera  à son patron pour l’avertir qu’il est malade. Son patron lui pardonnera d’autant plus que cela ne lui arrive jamais. Il reste au lit une bonne partie de la matinée à sommeiller, rêvasser en imaginant ses collègues dans la folie furieuse et stressante du Centre d’appel « Oh qu’il est doux de ne rien faire » quand tout s’agite autour de vous ».  Il se surprend même à chantonner « le lundi au soleil ».  En fin de matinée,  la faim le sort du lit. Ayant eu la flemme de faire des courses ce week-end, force est de constater que son réfrigérateur et ses placards sont vides, désespérément vides…Plus un seul petit morceau de pain, de beurre ou une lichette de confiture.  Impossible à la cigale qu’il est aujourd’hui d’aller trouver la fourmi sa voisine qui est partie travailler bien entendu.  Tant pis, Il a une forte envie de pâtisserie, de chocolat,  il va déjeuner dehors et se faire plaisir. Il s’habille très vite, sort de chez lui, dévale les marches de l’escalier. Après la pénombre de la cage de l’escalier, la lumière crue de cette belle matinée d’octobre l’éblouit et la rumeur citadine l’étourdit.  Il se dirige vers la pâtisserie / salon de thé proche où le gourmand qu’il est a ses habitudes.

A la porte de la boutique, Un SDF l’interpelle pour lui demander de l’argent ou un ticket restaurant pour déjeuner.  Il pourrait donner une petite pièce au moins mais il est très avare surtout pour les autres.  Il passe devant lui et au lieu de jeter une obole dans le chapeau posé à terre il prend l’homme en photo avec son smartphone. Au fond de lui-même,  peut-être pour se déculpabiliser, il  envie même  ce fainéant qui a la chance de passer ses journées à ne rien faire pendant que lui travaille.  C’est juste de l’envie pas de la jalousie (horrible péché), il n’échangerait tout de même pas sa place avec ce gueux.

Il rentre dans la boutique, La serveuse qui n’est plus toute jeune l’accueille avec un joli sourire. Il commande un grand café bien chaud qu’il accompagne de savoureux petits macarons multicolores.  En attendant d’être servi il poste la photo du SDF sur internet avec comme légende « Péché : La Paresse ». Après avoir avalé ces macarons très vite sans même prendre le temps de les déguster, son envie de sucreries n’étant pas encore assouvie, il commande un saint Honoré et un éclair au chocolat. Avec son smartphone il se prend en photo entrain de croquer dans le saint-honoré et la poste sur facebook avec la légende «Péché : La Gourmandise ».  Après cette boulimie de pâtisserie,  ne risquant plus l’hypoglycémie, il se sent beaucoup mieux.  Avant de héler la serveuse pour payer, il prend en photo les jambes variqueuses de la serveuse qu’il poste sur facebook avec comme légende «Péché : la varice ». Il paye la serveuse sans lui laisser de pourboire et sort dans la rue.

Que faire maintenant  pour chasser l’ennui qui commence à le gagner ! Il passe devant une affiche publicitaire ou une blonde pulpeuse en lingerie sexy à dentelle blanche s’étire devant lui. il se prend en photo entrain de caresser la femme de l’affiche et la poste avec la légende : « Péché : l’envie ». 

Les péchés capitaux

C’est vrai qu’il a une forte envie de sexe, un des autres grands plaisirs de sa vie. Il téléphone à Cathy avec qui il a depuis trois ans des relations épisodiques au gré de leurs envies respectives ou plutôt des siennes. Par chance Cathy est chez elle et a l’air de se réjouir de passer avec lui une après-midi coquine.  Cathy dans un vaporeux déshabillé l’accueille avec un sourire gourmand. Avec son smartphone, il se prend en photo avec elle se promettant de la poster plus tard avec la légende «Péché : la luxure ». Frissonnants de désir partagé, Ils s’étreignent alors avec fougue, roulent sur le tapis du séjour et s’adonnent à de multiples jeux  de domination et soumission décuplant leur plaisir jusqu’à l’apothéose qu’il aurait souhaitée moins précoce ce qui le frustre. cette chienne  en chaleur ne devrait pas l’exciter autant. Elle a de la chance, pense-t-il, d’avoir un amant comme lui aussi beau et performant.  Il sent la haine monter en lui. Cathy sort du champagne du réfrigérateur, en sort deux coupes et lui en tend une en s’écriant narquoise :

  • « À tes exploits Julien,  record de vitesse battu,  encore un effort et tu rentreras au Guiness ». je pourrais prendre ton sexe en photo et le poster sur Facebook avec comme légende « tare : l’impuissance ».

Il rougit, Il bouillonne en s’efforçant de se contenir

  • C’est de ta faute Cathy
  • De ma faute, arrête Julien de masquer ton manque de confiance en toi par un orgueil démesuré, une fausse assurance.
  • Madame joue les psy maintenant, tu lis trop Psycho Magazine
  • Regarde comment tu te tiens droit, comment tu bombes le torse avec excès.  Prends toi en photo et poste la avec la légende « Péché : l’orgueil »
  • Tais-toi Cathy, s’il te plait ferme-la
  • J’ai vu tes selfies lamentables sur Facebook ce matin surtout celui « la paresse » avec le SDF et « La Varice », en plus tu te crois drôle !  je t’assure tu devrais vraiment consulter un psy
  • Arrête, s’il te plait, c’en est trop
  • Non je ne me tairai pas, je ne me tairai plus puisque que tu ne veux pas entendre le message en mode atténué, je vais te le répéter en mode brutal : Tu es un minable complexé, instinctif et impuissant Julien et je te demande de partir tout de suite et de ne jamais plus revenir

Toute la colère contenue en lui  éclate soudain. Julien jette les coupes de champagne à terre qui se brisent en tombant se précipite sur Cathy  tétanisée de stupeur par sa fureur violente,  Il la fait tomber, la bloque en s’asseyant sur elle, la saisit par le cou et serre, serre, serre pour faire taire, taire à jamais cette salope…. Il l'a tuée, il ne le voulait pas mais c'est de sa faute. Il prend son smartphone qu’il avait posé sur la table basse et prend en photo les coupes cassées à terre et les poste sur Facebook avec comme légende «Péché : la colère», il efface le selfie trop compromettant de la luxure de son smartphone.  Il nettoie les traces de son passage,  ramasse le verre brisé le met dans un sac plastique avec la bouteille qu’il jettera dans sa poubelle en rentrant.  Il s’empare du smartphone de Cathy, efface son nom de la liste de ses amis et le met dans la poche de sa veste. Quand il passera sur le pont Mirabeau "sur le pont Mirabeau coule la Seine et nos amours"  il le lancera dans la Seine. Sur son propre téléphone, il raye Cathy de sa liste d’amis.

Enfin calmé et rassuré comme si rien ne s’était passé,  il sort de l’appartement puis de l’immeuble sans que personne ne l’ait vu ni entrer, ni sortir, pressé d’en terminer avec cette épique journée et sans penser que sa colère et sa précipitation lui ont fait oublier d'effacer le selfie de la luxure sur google ou toutes les photos qu'il prend avec son smartphone sont stockées et visibles par tous. 

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Rédigé par Martine.

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Publié le 18 Mars 2019

Avant que vous lisiez ma courte nouvelle, je tiens à préciser qu'elle n'est que pure fiction et aucunement autobiographique

Heureuse qui comme Pénélope n'attend plus son Ulysse

Pénélope, ma meilleure amie depuis l’enfance m’a conviée à prendre un verre dans un bar du Port. Elle a quelque chose d’important à me dire qu’elle ne veut pas exprimer par écrit ou au téléphone.

 

Quand j’arrive au café  elle m’attend sur la terrasse ensoleillée et me fait un grand sourire un peu exagéré je trouve. Pénélope est aussi pétillante de vie et exubérante que je suis pondérée et quelque peu timide. Nous sommes ainsi complémentaires et je l’aime comme elle est même si parfois elle m’agace un peu . 

Que lui est—t-il donc encore arrivé ? Je m’assois en face d’elle et nous commandons chacune un café. Une fois que le serveur nous les a apportés elle me dit subitement sans précaution : 

  • « Elisabeth j'ai un amant. Je suis tombée amoureuse d’une de mes relations comme jamais je ne l’ai été, tu te rends compte à quarante ans ».

Cette annonce faite subitement me déstabilise même si elle ne m’étonne pas complètement. Il n’y a pas que les hommes qui, entre 40 et 50 ans  englués dans une relation avec leur femme qui devient routinière, sont atteints par le démon de midi. Je suis bien placée pour le savoir car je suis moi-même tombée follement amoureuse et suis infidèle à mon époux Alain. Pénélope a beau être mon amie, je ne lui ai pas avoué mon adultère ayant peur de sa réaction. 

 

Spontanément je lui réponds :

  • C’est super Pénélope tu vas pouvoir ranger ta tapisserie et arrêter d’attendre ton Ulysse (son conjoint, toujours en déplacement professionnel, s’appelle réellement Marc) 
  • Oui c’est génial Elisabeth mais mon chéri aimerait que je passe la journée avec lui. Il veut me faire découvrir un lieu qu’il aime beaucoup et je ne sais pas où il va m'amener, c'est une surprise ! Que vais-je trouver comme prétexte pour Marc pour me libérer ? Je pensais que je pourrais lui dire que ne nous avions décidé toi et moi de passer ce samedi entre filles, aller au restaurant, au cinéma et faire du shopping.
  • Si je comprends bien tu veux que je te serve d’alibi ?

Je sais à quel point il est difficile quand on est marié de trouver des alibis plausibles alors J’accepte de lui rendre ce service.

  • Bien sûr Pénélope s’il m’appelle je lui dirai que nous passerons la journée ensemble. En plus cela tombe bien, Alain m’a dit ce matin qu’il travaillait samedi. Je vais lui dire que j’en profiterai pour passer la journée avec toi comme cela, s’il rencontre Marc ou qu'il l'appelle, il ne commettra pas d’impair
  • Merci Elisabeth, c’est trop gentil. Je ne sais comment te remercier.

Elle se lève me prend dans ses bras et m’étreint chaleureusement.

Ce qu’elle ne sait pas c’est qu’ainsi je suis libre samedi moi aussi pour voir mon amant : Marc son époux ! 

 

J’attends le lendemain pour appeler Marc et lui proposer de passer la journée de Samedi avec lui à l’Île d’Yeu. Il accepte avec joie en me disant en riant  qu’il n’aura pas d’alibi à trouver car Pénélope est censée passer la journée avec moi ! Je ne lui dit pas que je le savais. 

 

Le samedi arrive. Marc vient me chercher en voiture et nous nous dirigeons vers le port de Saint-Gilles-Croix-De-Vie pour prendre le bateau pour l’Île d’Yeu.

 

Une fois dans le bateau nous décidons de monter sur le pont avant pour nous étreindre comme Jack et Rose dans Titanic On ne sait jamais si le bateau coulait, il faut jouir de cet amour et profiter de l'instant comme si c'était le dernier ! 

 

Ce n'est pas cette pensée de naufrage qui soudain me fait frémir mais une vision horrible : non pas un iceberg mais Pénélope et mon mari Alain enlacés qui nous regardent nous embrasser avec sidération !

 

Le premier sentiment que je ressens est de la jalousie pour mon Amie : Alain ne m'a jamais emmenée à l'Île d'Yeu et j'aurais tant aimé y aller en amoureux avec lui ce qui maintenant ne pourra plus se faire : 

 

"La passion c'est avoir envie de s'enfuir avec quelqu'un

mais l'amour n'est-ce pas finir par  apprécier sa prison."

Michel Bussi dans son dernier roman "j'ai dû rêver trop fort" 

 

 

Martine Martin / Mars 2019 pour le Défi 217 des croqueurs de mots animé par Marie CHEVALIER / Thème : "Un(e) ami(e) de longue date vous demande de mentir à son (sa) conjoint(e) sur son emploi du temps du samedi dans la soirée en lui disant que vous étiez ensemble … 

 

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Rédigé par Martine.

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Publié le 25 Janvier 2019

Pour l'Atelier 84 de Ghislaine, manquant de temps, je me suis permise de reprendre un de mes textes de 2015 car il comportait déjà quatre mots comprenant "CHE" (en gras dans le texte)) et quelques mots imposés (soulignés). J'ai dû néanmoins le remanier un peu. En effet j'ai manqué de temps pour écrire un nouveau texte et je vous quitte pour une semaine que je passerai à Paris à m'occuper de mes petites filles, ma fille et mon gendre étant en province pour raisons professionnelles. Voici mon texte

ABRAHAM où la métamorphose

Je m’appelle Abraham. J’aime bien mon prénom avec ces trois A.

Ce matin de septembre  devant le miroir la salle de bain je fais des vocalises :  

  • « Abraham do ré mi…. Abraham fa sol la …. « 

Ce qui excède mon épouse, ma petite biche  Sarah  qui s’est réveillée  de mauvaise humeur, elle interrompt mes exercices vocaux en me criant.

  • « Arrête Abraham, tu ne chantes pas, tu brames  comme un cerf en rut». Je ne suis pas prête, je suis en retard et tu me perturbes.

Je souris  en continuant  mes vocalises en montant d’un ton  

  • « do ré mi fa sol la : Abraham il  brame »  

Je sors de la salle de bain, je suis mal réveillé ce matin, je suis moi aussi en retard. Dans une semi-obscurité, J’enfile en vitesse une chemise blanche que j’ai prise au hasard sans même la chercher et mon complet noir corbeau. Pour  touche finale je noue autour de mon cou une cravate rouge qui, je pense,  exprime  discrètement mon anticonformisme. Je ne veux pas ressembler à un croque-mort comme mes collègues de la banque de la City de Londres où je travaille et qui, jaloux de ma prestance, ne m’aiment pas. Je ne les aime pas non plus.

J’attrape machinalement mon chapeau melon comme je le fais chaque jour et je m’apprête à bien l’enfoncer sur ma tête bien pleine pour éviter qu’il ne s’envole au vent. Curieuse sensation, j’ai l’impression que mon chapeau s’est trop enfoncé,  m’a recouvert le visage et va m’étouffer.  Non, Je ne suis pas complètement  dans le noir, j’aperçois  l’armoire en merisier de notre chambre et la grande psyché. Je m’approche d’elle pour me contempler.  Oh  stupéfaction pas de chapeau. A la place je vois des bois de cerf qui ont poussé sur ma tête, non pas sur ma tête, horreur ce n’est plus la mienne mais celle d’un cerf posée sur mon corps d’homme.. Horrible vision je suis devenu un cervidé, un homme cerf vidé de toute vie. 

Abraham ou La métamorphose

Je vais m’évanouir tant cette vision est insupportable. Je m’éloigne du miroir, m’assoie sur mon lit. Je vis dans un rêve, peut-être est-ce un cauchemar ? Je me donne des claques pour me réveiller, mes joues dodues sont devenues bien maigres mais si soyeuses.

Je devrais maintenant sortir prendre le métro pour aller travailler mais c’est impossible. Je vais effrayer tous ceux que je rencontrerai et je vais me faire tirer comme un lapin.  

Que faire ? Et ma biche comment va-t-elle réagir en voyant son cerf en rut qui brame devenu réalité ? Septembre, pleine période des amours : peut-être vais-je lui sauter dessus comme un animal. Elle sera surprise, je ne suis pas très chaud d’habitude. Justement je l’entends dans le couloir, elle arrive. Je n’ai pas le temps de me cacher.  Je crie ou plutôt je brame « attention ma biche,  je suis devenu un cerf » .  Elle pousse la porte, entre dans la chambre. Elle va crier de frayeur… Non, elle éclate de rire

  • Oh Abraham tu es trop drôle avec le masque de cerf que je t’ai acheté pour la soirée déguisée prévue samedi soir….. J’ai aussi acheté le corps de cerf en fourrure. Je n’aurais pas dû c’est beaucoup mieux avec ton complet et ta cravate.
  • Oh Sarah, je croyais vraiment que j’étais devenu un cerf, rassure moi
  • Mais non Abraham,  encore moins un taureau mais si tu continues à être aussi sot pauvre pomme, il pourrait t’en pousser des cornes.  Retire vite ton masque tu vas être en retard à la banque

D’un geste brusque je retire ma tête de cerf. Je respire mieux d’un seul coup. Il faut que j’arrête le soir de prendre de l’alcool,  des somnifères et de lire les métamorphose de Kafka.  Oh oui quelle pomme je suis d’avoir mis un masque au lieu de mon chapeau et surtout pensé que j’étais devenu un homme cerf. 

Soudain J’entends ma biche crier, je me tourne vers elle, Sarah est livide. Elle me regarde effarée et s’affaisse. J’ai  juste le temps de la retenir dans mes bras avant qu’elle ne tombe au sol. Je me dirige avec ma biche dans les bras. Je la pose sur le lit. Je sors mon téléphone mobile de ma poche pour appeler les secours, et à ce moment je me vois dans la  psyché,  je vacille. Une grosse pomme a poussé au milieu de mon visage.

Abraham ou La métamorphose

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Rédigé par Martine.

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Publié le 4 Mai 2018

Extrait du journal de Madeleine / 6 juin 2012

Par ce bel après-midi de juin, assise au jardin, je lis cette phrase du livre de Stefan ZWEIG "24 heures de la vie d’une femme" que j’ai relu de nombreuses fois tant je l’aime…... Je relis une nouvelle fois cette phrase qui ne m’avait pas marquée à une lecture précédente. Je pose le livre et lève les yeux et je me souviens il y a longtemps, il y a plus de quarante ans de ce tsunami qui m’a envahi brusquement en croisant un regard, souvenir agréable mais douloureux aussi. Je sors de ma rêverie et je vois Jean, mon petit-fils, m’observer avec tendresse et tristesse à la fois.

Que peut-il penser de moi à ce moment précis, j’espère qu’il n’a pas percé mes pensées les plus profondes. Soudain il sort son appareil photo numérique et immortalise ce moment de complicité entre nous. Je n’aime pas être prise en photo, Jean ne l’ignore pas mais il sait aussi qu’il peut tout se permettre tant je l’aime et l’admire. Avec lui je ne suis jamais la vieille grincheuse que je suis depuis longtemps et cela ne s’arrange pas avec les années. Je râle après Pacha mon chat roux quand il me réveille à l’aube pour jouer avec moi alors qu’il dort toute la journée. Je râle après les voisins quand ils font du bruit les soirées d’été. Je râle après les commerçants quand ils n’ouvrent pas à l’heure, je râle après Max mon époux quand il se plaint de ses douleurs. Je râle après ma fille qui m’infantilise et qui s’adresse à moi comme à une gamine « A ton âge maman, il ne faut pas ceci, il ne faut plus cela …» et pire je râle même après moi-même, après ce corps qui ne me permet plus toutes les folies de ma jeunesse et notamment celles de ce fameux jour ….

 

Extrait du journal de Madeleine / 20 septembre 2012

Pour mon anniversaire, 89 ans déjà, Jean m’a offert hier un cadeau, le plus beau que je n’ai jamais reçu.
Il est arrivé avec un très beau et grand paquet emballé de papier vert pomme avec un ruban en soie violet. Que cela pouvait-il être ?
J’ai retiré le papier avec précaution. Je ne pouvais déchirer un si beau papier et j’ai découvert un tableau, un portrait d’une vieille bourgeoise assise dans le jardin avec un regard à la fois pensif et malicieux, une vieille à la peau burinée par le soleil et les ans un livre ouvert posé sur ses genoux avec un grand chapeau de paille. C’est en reconnaissant mon chapeau jaune à large bord que je me suis aperçue que c’était moi avec mes seins encore très fermes qui ne tombent pas comme mes joues. Il y avait même Pacha le chat entrain de dormir comme d'habitude qui ressemblait plutôt à un chien. 

Mamie Madeleine / Défi 62 de Ghislaine

J’ai tenu longtemps et serré Jean dans mes bras. Les larmes aux yeux je l’ai embrassé et je lui ai murmuré à l’oreille un secret... Je me suis tournée vers Max et je lui ai demandé de l’accrocher tout de suite dans l’entrée. Max très étonné par ma demande me répond moqueur : « ce portrait te ressemble tant, c’est comme un miroir tu sais, que tu ne les supportes pas et que tu les as tous retirés du mas ».  

Max qui ne perd jamais l’occasion de se taire me fait réfléchir néanmoins : « En effet pourquoi accrocher ce tableau ? Simplement pour faire plaisir à Jean mais pourquoi dans l’entrée ou je me verrai plusieurs fois dans la journée. Je crois que c’est aussi pour pouvoir le montrer à tous mes visiteurs de moins en moins nombreux tant je deviens grincheuse. Je suis si fière de Jean, de son intelligence, de sa sensibilité, de son talent, de sa douceur. Ce petit fils est un trésor et je veux que tout le monde le sache. C’est un artiste ce que j’aurais voulu être mais j’ai l’âme beaucoup trop pragmatique et conventionnelle. Il n’est jamais tard pour réveiller l’artiste qui dort en moi. Peut-être que jean pourrait m’y aider.
C’est vrai que je suis ressemblante hélas. Ce chapeau de paille ridicule me donne un air de vieille propriétaire terrienne moi la citadine qui n’a jamais su retenir le nom des fleurs et reconnaître les arbres. Je suis une vieille « bobo » comme on dit maintenant.

En fait, Je m’aime bien  vu à travers le regard de Jean et je prendrai plaisir à me regarder. Je vais faire remettre des miroirs dans le mas en commençant par celui de la salle de bain ce qui évitera à Max de se couper en se rasant et de me râler dessus.

 

BLOG DE JEAN

Mamie Madeleine / 20 Septembre 2012

Aujourd’hui j’ai envie de vous parler de ma grand-mère maternelle dont je ne vous ai jamais parlé. Mamie Madeleine est une vieille dame. Elle vient d’entrer dans sa quatre-vingt-dixième année et ne les fait pas tant elle est vive, toujours à s’activer et à booster Papi Max qui, bien que plus jeune s'encroûte à force de savourer l’oisiveté avec délectation ce qui énerve Mamie.

Mamie Madeleine ne sait pas marcher lentement et quand je me promène dans la rue à ses côtés, je dois marcher plus vite que je ne le fais d’habitude. Elle a encore une grande vivacité d’esprit et dépense une énergie considérable à râler après tout le monde sauf après moi et pourtant je m’amuse parfois à la taquiner pour la faire réagir mais en vain.

Cet été elle était en train de lire au jardin 24 heures de la vie d’une femme de Stefan ZWEIG, son roman préféré dont elle ne se lasse pas. Je l’ai lu c’est l’histoire d’une passion entre une jeune femme veuve et un joueur invétéré. Une de ces passions fulgurantes déclenchées par les visions de deux élégantes mains s'agitant sur un tapis jeu. Une passion dévastatrice très courte qui marque une vie pour toujours. Je me suis toujours demandé ce que Mamie pouvait aimer dans ce livre. Je ne l’imaginais pas avoir une telle passion, elle est trop raisonnable, réfléchie. Elle ne se laisse pas prendre par l’émotion d’un instant, tout chez elle est bordé, contrôlé. C’est aussi pour cela que je l’aime aussi car elle sait cadrer ma fougue et me ramener parfois à la raison quand j’idéalise trop. Peut-être avait-elle besoin de vivre ce qu'elle n'avait pas vécu et qu'à son âge elle ne vivrait sans doute pas. Je reviens à cet après-midi d’été, elle était en train de lire ce roman quand elle a soudain levé la tête après avoir souligné une phrase au crayon rouge dans son livre. Son regard fixe avec ses yeux bleus comme l'azur du ciel provençal s’est perdu au loin devenant à la fois rêveur avec une joie comme contenue. Je l’ai trouvé très belle à cet instant, ce n’était plus la même.  J’ai sorti mon APN impulsivement et je l’ai prise en photo bien que je sais parfaitement qu’elle a horreur de cela. Je n’ai pas pu m’en empêcher.  Je me suis promis d’aller voir discrètement quelle était la phrase qui avait pu la sortir de sa lecture.

J’ai regardé en rentrant la photo sur mon écran et c’est là que j’ai eu l’idée d’en faire une peinture et de lui offrir pour son anniversaire. Une fois la peinture terminée et sèche. Je l’ai enveloppé d’un beau papier et noué le paquet avec un très long ruban en soie mauve acheté pour l’occasion.

Je lui ai emmené son cadeau hier. Elle l’a ouvert avec beaucoup de soin pour une fois sans se précipiter et quand elle a découvert son portrait, des larmes ont doucement coulé sur son visage je ne l’avais jamais vu pleurer et j’en ai été tout ému. Elle m’a serré dans ces bras et embrassé en murmurant tout bas « Tu ne sais pas à quel point tu me fais plaisir Jean, ce tableau me rappellera toujours un souvenir très ancien d’un grand bonheur fugace ».

Je lui ai répondu « Excuse-moi  Mamie de te faire pleurer comme une Madeleine et en plus d'avoir transformé Pacha en chien mais  avec son nom je ne pouvais pas en faire un chat ». J'ai réussi à la faire rire à travers ses larmes.

Je me suis soudain  rappelé que je n’avais pas encore pris le temps de regarder quelle était la phrase qui avait donné à Mamie ce si beau regard.

Pendant que Papi Max accrochait le tableau, je suis allée discrètement dans la bibliothèque de la chambre de mamie et j’ai trouvé bien en évidence le livre culte.  J'ai recherché la phrase soulignée, il n'y en avait qu'une seule.

Je l'ai lue à haute voix :

« Seuls des êtres absolument étrangers à la passion connaissent en des moments tout à fait exceptionnels, ces explosions soudaines d’une passion semblable à une avalanche ou à un ouragan : alors des années entières de force non utilisées se précipitent et roulent dans les profondeurs d’une poitrine humaine »

Stefan ZWEIG.

Martine / Réédition d'une nouvelle de 2012 pour le Défi 62 de Ghislaine, il contenait déjà quelques mots de ceux imposés par Ghislaine et beaucoup de couleurs. Désolée Ghislaine mais je n'ai pas eu le temps d'écrire un nouveau texte dans le délai imparti, mes petites filles ayant pris tout mon temps pendant 10 jours : que du bonheur

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Rédigé par Martine.

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