fables et contes

Publié le 19 Novembre 2021

J’ouvre la boîte aux lettres ce soir en me demandant ce qu’elle peut bien contenir d’agréable et qu'elle n’est pas ma surprise d’y trouver un colis. Il doit y avoir une erreur, je n’ai rien commandé, mais c’est bien mon nom et mon adresse qui figurent sur l’étiquette d’expédition. Je ne reconnais pas l’écriture et il n’y a pas les coordonnées de l’expéditeur. J’ouvre avec fougue la boîte du colis postal. À l’intérieur un paquet cadeau revêtu d’un papier qui affiche des cœurs roses sur fond argenté. Je dénoue le ruban avec précaution. Soudain, je m’arrête brutalement. Est-ce prudent d’ouvrir ? Qui peut m’offrir un cadeau enrobé de cœurs ? Le colis est un peu lourd. Peut-être contient-il une bombe ? Je ris aussitôt de cette pensée stupide, j’ai trop lu de romans policiers. Une fois le papier retiré, j’ouvre le carton. Il est rempli de billes de polystyrène que je m’empresse de retirer jusqu’à découvrir un objet tout en longueur emballé de film plastique bulle que je retire avec précaution.

 

L'elfe chance

Une splendide lampe en verre bleu turquoise irisé. Elle est superbe. Qui peut bien connaître aussi bien mes goûts ? Je caresse le galbe de son pied et de son abat-jour en verre, Contact un peu froid, mais si plaisant. Je l’installe avec précaution sur une commode de mon salon, la branche et l’allume. Une chaude lueur argentée en surgit soudain qui gagne en intensité, moment magique de joie. Soudain, cette lumière traverse l’abat-jour en verre. Je suis effrayée, la lampe est en train de prendre feu…. L’idée de la bombe resurgit, je devrais m’écarter, mais je reste subjuguée ne pouvant détourner mes yeux de ce spectacle. De la hampe incandescente surgit soudain une sorte d’elfe bleu qui monte, disparaît un instant dans les volutes de fumée pour surgir de nouveau en volant au-dessus de moi laissant dans son sillage une douce lumière bleutée. Soudain, ce génie céleste atterrit sur le fauteuil en face de moi et s’installe tranquillement. Il me regarde longuement. Je n’arrive à prononcer aucun mot tant je suis subjuguée par cette vision surnaturelle et à la fois effrayée de ce face-à-face. Je le regarde aussi, ses yeux, remplis de bienveillance, me rassurent et m’incitent à prononcer quelques mots d’une voix tremblante ?

— Bonjour ! Qui êtes-vous ? D’où venez-vous ?

— Je suis l’elfe chance, je viens de l’astre de feu Soleil porter le bonheur à des élus dont tu fais partie.

— Pourquoi moi ? Qu’ai-je donc fait pour faire partie de cette élite

— Je ne sais pas, je n’ai pas choisi, c’est la muse hasard qui m’a inspirée et guidé vers toi, mais existe-t-elle vraiment cette muse ?

— Avons-nous besoin d’un tel privilège ? Votre présence sera notre cadeau. Quel bonheur venez-vous apporter à vos élus ?

— En ce qui te concerne, je ne sais pas encore, c’est toi qui vas me le dire. Je vais te demander de m’exprimer trois vœux et ils seront exaucés.

— J’aurais préféré que vous vous fiiez à votre muse hasard et que vous m’apportiez trois bonheurs inattendus, j’ai toujours aimé les surprises.

— Comment pourrais-je savoir à l’avance ce qui va faire ton bonheur ? Je ne te connais pas. Seuls ceux qui ont ce privilège peuvent savoir et encore te connaissent-ils vraiment ?

— Vous avez raison elfe chance, chacun a sa propre définition du bonheur.

— Alors dis-moi trois choses qui te manquent pour être heureuse et je te les donnerai.

— Vous êtes mal tombé, je ne crois pas au bonheur avec un « B » majuscule à cet état de grâce durable, mais je crois tout simplement à toutes ses petites joies sensitives, affectives qui font le bonheur de l’instant et qui évitent de ressasser le passé et de se projeter dans le futur.

— Mais tu as bien des envies, des espoirs.

— Non aucun : ne pas avoir d’espoir m’évite d’être déçue et me permet d’être heureuse quand quelque chose d’agréable et d’inattendu arrive. Désolée, je ne vois pas quels vœux je pourrais faire pour moi. Si je fais des vœux pour les autres, il me sera impossible de choisir trois personnes parmi tous les gens malheureux que je côtoie. Qui recherche l’amour, qui la santé, qui l’argent et parfois les trois.

— Allez réfléchis bien, avant que je parte.

— Je ne sais pas, je ne crois ni à la chance, ni au hasard…. Je ne joue d’ailleurs jamais au loto.

— Effectivement, tu ne peux pas gagner si tu ne joues pas, mais si tu jouais, tu pourrais gagner.

— C’est vrai, mais je n’aime pas perdre, voir mes espoirs déçus.

— Allez réfléchis bien….

— Un long silence s’établit entre nous. Je regarde l’elfe chance, j’aime son regard doux et intelligent qui me rappelle quelqu’un, mais qui vraiment ? Peut-être que je pourrais lui demander ! Non, je préfère ne pas savoir, car s’il ne réussissait pas, je serais si malheureuse et puis Soudain, j’ai une envie impulsive de l’étreindre et de l’embrasser… Je romps le silence :

— Elfe Chance ; mon unique vœu : je souhaite que vous restiez ici, auprès de moi-même et ma famille. Votre présence sera notre cadeau chaque jour. Je ne demande rien d’autre.

— C’est impossible, je dois continuer ma mission d’apporter le bonheur à d’autres humains. Fais-moi trois vœux, allez, je t’écoute !

— Premier vœu : avant que vous ne me quittiez, je voudrais vous serrer dans mes bras. Second vœu, je souhaiterais vous embrasser et pour terminer : si vous me laissiez cette jolie lampe en souvenir de vous.

— Personne ne m’a jamais fait des vœux aussi simples, mais puisque c’est ta volonté !

L’elfe chance s’extirpe de son fauteuil, je me lève aussi. Poussés l’un vers l’autre nous nous étreignons longuement et soudain il m’embrasse affectueusement. Il relâche soudain son étreinte et s’envole en agitant la main pour me dire adieu. Il disparaît soudain à travers le plafond.

Seul souvenir de sa présence la lampe bleue qui diffuse une douce lumière d’azur dans la pièce.

La tristesse fait place à quelques instants de bonheur intense, mais n’est-ce pas la vie ?

Je saisis sur la table la caisse de la lampe, la vide complètement de ses billes de polystyrène. Au fond du carton, il y a une enveloppe du même bleu que la lampe, je l’ouvre fiévreusement. Quel message a pu me laisser l’elfe bleu, je saisis la carte : 3 mots me sautent aux yeux : « Joyeux Noël, petite sœur ».

Je me précipite à la fenêtre, peut-être que je pourrais apercevoir l’elfe bleu, lui faire un signe pour qu’il revienne et là, dans la nuit étoilée, un message est écrit en fumée blanche :

« Nul n’est plus chanceux que celui qui croit à la chance. ».

Ce n’était qu’un rêve, la sonnerie stridente de mon réveil me sort de ce doux songe.

Martine Martin pour LE NID DE MOTS d’ABC (thème : écrire un texte comportant la phrase suivante :  "Votre présence sera notre cadeau"

 

P.S. : à lire après avoir lu le texte :

"Un seul être vous manque et tout est dépeuplé " Lamartine.

Plusieurs êtres me manquent terriblement :

Si je devais faire des vœux aujourd'hui, ce serait de voir mon frère décédé à la naissance au paradis, revoir ma grand-mère qui l’a rejoint et notre fils qui nous boude depuis onze ans (ainsi que mes trois petits-fils), pouvoir les étreindre et les embrasser.

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Rédigé par Martine.

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Publié le 11 Février 2019

Paul et le Merle Chanteur

C’était un beau soir d’automne, le soleil couleur ambre déclinait à l’horizon. Au jardin, Paul écoutait  le chant d’un oiseau posé sur une des branches du cerisier. En se délectant de ce sifflement fébrile du bonheur affiché d’un volatile,  une flambée de joie l’envahit et il se mit à chanter le temps des cerises :

Quand nous en serons au temps des cerises
Et gai  rossignol et merle moqueur
Seront tous en fête
Les belles auront la folie en tête
Et les amoureux du soleil au cœur
Quand nous chanterons le temps des cerises
Sifflera bien mieux le merle moqueur

Gai comme un pinson Paul aimait pousser la chansonnette mais chantant faux et trop fort, il braillait plus qu’il ne chantait. Les dernières paroles du refrain de la chanson « sifflera bien mieux le merle moqueur » déplurent au fier oiseau  qui se sentit offensé par cet humain qui en plus chantait si faux que c’en était insupportable. Il fallait arrêter aussitôt ce tintamarre. Il prit soudain son envol  et, comme l’humain chantait bouche ouverte et langue sortie, il se posa sur cette dernière.  Le gueulard ne pouvait plus chanter mais il devait être ventriloque, Effrayé il hurlait maintenant.  Voyant que l’oiseau ne lui voulait pas de mal  Paul arrêta de crier et lui dit d’une curieuse voix  sortie du fond de lui-même :

Merci bel oiseau de t’être approché de moi , ne t’affoles surtout pas je ne te ferai aucun mal bien au contraire « Dans l’âme de chacun de nous il y a un merle chanteur, la vie consiste à s’en approcher »  (1)

(1) Citation de Metin Arditi dans Prince d’orchestre

Martine / Février 2019 pour l'Atelier 86 Ghislaine (Mots imposés en gras et thème l'humour)

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Publié le 19 Novembre 2018

Il était une fois deux minets sur un mur Lapinou et Jawa qui ne picotaient pas du pain dur mais se menaient la vie dure en critiquant l’autre et haranguant les passants

Voici ce qu’ils leur répétaient inlassablement
 

Lapinou et JawaLapinou et Jawa

Lapinou et Jawa

Lapinou

Passants vous n’avez d’yeux que pour JAWA le  gros minet noir à côté de moi sur le mur. Dans l’obscurité il vous regarde avec ses deux billes lumineuses toujours allumées car Il ne ferme jamais l’œil de la nuit.  N’ayant ainsi  pas froid aux yeux il vous jette de la poudre aux yeux  en vous faisant de l’œil. Ne vous laissez pas impressionner et il se mettra le doigt dans l’œil. A trop vous regarder il vous sortira par les yeux et quand il verra qu’il ne vous a pas tapé dans l’œil, il vous sautera dessus : Soyez tout yeux tout oreilles.

Jawa

Passants n’écoutez pas mon voisin de mur, ce minet au regard bizarre. Il vous fait des yeux doux et vous miaule doucement à l’oreille. Vous devez en avoir par-dessus les oreilles. Surtout faites la sourde oreille, ne lui parlez pas. Les murs ont de grandes oreilles dans cette ville depuis qu’il s’y est installé. Tout ce que vous lui confierez rentrera par une de ses oreilles mais ne sortira pas par l’autre. Si vous êtes riverains surtout rentrez vos chattes.  Il se prend pour un lapin car, même s’il n’en a pas l’air, c’est un chaud lapin non castré.

Quenotte

Quenotte

Un jour une poule vint rejoindre nos deux compères sur le mur. Ils n’avaient jamais vu de poule avec des dents et celle-ci en avait d'énormes qu’elle montrait agressivement à Lapinou. Il en avait la chair de poule. Elle allait l’attaquer et le mordre. Il appela Jawa à l’aide mais celui-lui répondit qu’il se débrouille seul et qu’il fasse à cette poule le coup du lapin pour s’en débarrasser.

Le pauvre Lapinou fut attaqué à coup de bec par Quenotte qui le mordit à mort.

Mieux vaut aimer son voisin, on peut un jour en avoir besoin.  Aldous Huxley Contrepoint (1926)

Martine MARTIN / pour le Défi  212 des croqueurs de mots animé par Lénaïg

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Publié le 28 Septembre 2018

Le vacher et son boeuf (défi 71 de Ghislaine)

Jean le vacher est fier aujourd’hui d’emmener son bœuf préféré parader à la fête de l’agriculture de son canton. C’est une belle bête robuste qu’il a surnommé « Dyson » car c’est un gourmand qui ingurgite très vite et à loisir tous les fourrages de l’étable.  Il fait très chaud aujourd’hui et pour éviter que le soleil tape très fort sur son crâne dégarni, il s’est confectionné un couvre-chef avec une chute de tissu.

Jean est toujours souriant mais aujourd’hui particulièrement : Signe qu’il est joyeux de retrouver les autres paysans ses amis et de défiler devant le public. 

Il ne vendra pas Dyson comme ses autres bœufs, il l’aime trop pour s’en séparer et surtout le voir finir aux abattoirs.  Il est si affectueux. C’est la première fois dans sa vie d’éleveur qu’il s’attache ainsi à une de ses bêtes. Même s’il n’est pas à vendre, il aime se montrer à ses côtés.

Son rêve serait de l’emmener à Paris au Salon de l’Agriculture pour que Dyson puisse être vu par des milliers d’enfants. Il n’a pas les moyens. Il faudrait que tel Fatah le petit paysan algérien du film « La vache » qui a traversé la France avec sa vache Jacqueline,  il parte à pieds avec son bœuf. Mais chacun sait que dans les fictions, qu’elles soient comédie ou mélodrame,  on peut tout imaginer et que la réalité est une version bien différente et même parfois contraire.

Dyson, imperturbable,   est comme chaque jour perdu dans ses pensées avec ce regard à la fois insistant et vide qu’ont les bovins curieux de tout. Il parade aux côté de Jean en toute confiance. Même s’il n’aime pas trop défiler ainsi à cause du joug de trait qui alourdit sa tête. Il sait que Jean va l’atteler à une charrue qu’il va devoir tirer pour  montrer à une assistance nombreuse  comment se faisaient les labours autrefois. C’est fatigant mais Il supporte son sort sans se plaindre.

Ce n’est pas sa première fête de l’agriculture et il sait qu’il n’est là que pour le spectacle et qu’il reviendra  à l’étable contrairement à ses frères qu’il a vu partir pour ne jamais revenir. Il ne connaîtra pas le Terrible sort des animaux de boucherie. D’ailleurs il est certainement désormais trop vieux, trop gras pour être vendu pour sa viande. Il a du mal à avancer, il aimerait être aussi mince que son amie la grenouille de la mare de son champ qui aimerait tant être plus grosse que lui mais il ne fera rien pour y arriver car il a appris avec l’âge que dans la vie il fallait se contenter de son sort sous peine de ressembler à quelqu’un de plus malheureux que soi.

Martine / Septembre 2018 pour le défi 71 de Ghislaine  (Les 8 mots imposés sont en gras dans le texte)

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Publié le 18 Décembre 2017

Trois chaises sous la neige

Il était une fois trois chaises grises adossées au mur d’une maison de Haute Corse qui se gelaient sous la neige ? N’auraient t’elles pas été oubliées par leurs propriétaires qui n’auraient rentré au garage que leurs coussins couleur chocolat qui rendait leur assise plus confortable ? Monsieur et Madame Sanchez regardez bien vos chaises comme elles sont belles et élégantes avec  leur coussin de neige . Au printemps prochain,  si elles ont supporté l’hiver, vous remplacerez vos vieux coussins marrons par d’autres d’une blancheur immaculée  que votre petit fils pourra avec joie  maculer de chocolat.  En attendant les beaux jours Monsieur et Madame Sanchez  si vous rentriez vos chaises sinon vous risquez bien d’être doublement  sans chaise rapidement.  

Les objets ont une âme, c’est bien connu.  Ce qui l’est moins c’est que parfois ils nous parlent.  Dès que j’eus prononcé cette suggestion à leurs propriétaires:  Ces trois chaises se mirent soudain à parler en chœur :

  • Nous avons   peur du noir, Nous ne voulons pas  être rentrées. Nous aimons  trop  admirer le merveilleux panorama sur la vallée de la Restonica  revêtue de son manteau blanc étincelant.
  • Vous allez vous ennuyer et vous enrhumer mes chères à attendre le printemps ainsi sans bouger.
  • Nous n’attendons pas le printemps.
  • Alors qu’attendez-vous ? Godot ?
  • Nous n’attendons rien, ni personne et à la fois  toutes les surprises qui vont sublimer l’instant.

Pour respecter la tradition qui dit que Tout conte ou fable doit se terminer par une morale, voici celle que nous pouvons retenir de cette histoire :

N’attendre plus rien pour mieux  attendre tout

 

Martine / Décembre 2017 pour le Défi 197 des croqueurs de mots animé par Fanfan

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Publié le 27 Septembre 2017

En sifflant La cocotte-minute,

D’Ute ténor joueuse de flûte

A atteint  le contre-ut.

Elle est  jalouse la belle  Ute ;

Elle monte sa voix  tous azimuts.

Zut,  zut, zut, comme c’est flute,

Elle n’atteindra pas le contre-ut

En colère et vraiment  pas fute-fute

Elle jette sa cocotte-minute

Par la fenêtre sans parachute

Elle chute et vite atteint l’occiput

De cet infortuné Belzebuth

Qui meurt en criant en contre-ut

Double ironie du sort pour notre Ute

Belzebuth voulait jouer de la Flûte

Il enviait belle flûtiste Ute

Et se fichait bien du contre-Ut

 

Martine / Septembre 2017 pour les prénoms du Mercredi de Jill Bill

Fable : Ute, la cocotte minute et Belzebuth

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Rédigé par Martine.

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Publié le 3 Avril 2017

Galère sur la France

Que suis-je venue faire dans cette galère. Je rêve, depuis le voyage triomphant vers l’Amérique de L’Hermione,  de traverser l’océan atlantique à bord d’une goélette 3 mâts et avec l’équipage de rentrer dans le Port de New-York sous les ovations de la foule en liesse.  

Il y a quelques jours, Je me promenais sur les quais du port des Sables d’Olonne quand soudain j’aperçois une belle goélette 3 mâts à quai « La France». Je profite de la visite organisée pour monter à bord et saluer le capitaine BLANC.  Il a le visage poupon, les joues rosies par l’air marin et le soleil. Il porte fièrement la casquette et l’uniforme avec une cravate noire d’officier de marine légèrement de travers.  Je lui parle de mon rêve de traversée de l’atlantique. Il me sourit avec ce sourire qui n'appartient lui et qui peut le rendre faussement niais.  Il me dit que cela tombe bien car « La France » quittera demain le port pour une traversée de l’Atlantique vers le continent américain mais en augmentant le trajet de l’Hermione puisqu’elle descendra  par le sud jusqu’au Cap Horn qu’elle ne franchira pas  et remontera les côtes atlantique de l’Amérique du sud et du Nord jusqu’à Saint-Pierre et Miquelon. avant de revenir en France. Il serait très heureux de m’accueillir comme matelot à bord pour ce très long voyage.de plusieurs mois. Seule condition que j’accepte d’écrire le récit quotidien de sa traversée, sa dernière en tant que Capitaine puisqu’il allait prendre une retraite bien méritée. Il cherchait justement un journaliste ou écrivain pour raconter ce périple. Je ne pouvais qu’accepter cette proposition.

La recouvrance quittant les Sables d'Olonne

La recouvrance quittant les Sables d'Olonne

Le lendemain j’embarquais sur « La France ». Nous sortîmes du chenal du port sous l’ovation de la foule. C’était Grisant. Le capitaine BLANC passa la barre à son second le matelot rose qui le remplacerait certainement aux commandes de la goélette dès son départ en retraite.  Dès la sortie du port, il mit le cap à bâbord normal pour aller vers le Sud. « Tu vas trop à gauche », Va un peu à tribord l’Amérique c’est sur ta droite » lui dit goguenard le Capitaine BLANC

Soudain, le vent redoubla d’intensité, la mer s’agita fortement, Il se mit à pleuvoir des cordes mais cela n’inquiétait pas Capitaine BLANC qui offrit des croissants à tout l’équipage. Tout va pour le mieux dans le plus beau des bateaux se persuadait-il  candide !

Le changement de quart intervint, le matelot rose céda la barre au matelot  rouge. Ce dernier continua à descendre vers le sud , il dévia un peu, ils se devait d’aller plus à gauche encore que le matelot rose et le capitaine BLANC qui voulait aller trop à droite. Quelques équipiers parmi les plus courageux (car il fallait oser affronter matelot rouge et son sale caractère) lui dirent que s'il continuait ainsi il finirait par percuter la côte. Matelot rouge, surnommé quand il était au gouvernail "Capitaine Hadock", les harangua "Bon ça va, Bachivouzouk, je vous ai compris, je vous ai bien cerné, à mon époque on se suait sang et eau. On savait ce qu’était la valeur du travail" mais il faut écouter le peuple alors je cèderai  la barre l’espace d’un  quart car bientôt je la reprendrai et ne la quitterai plus. Il attendit un peu néanmoins et juste avant la collision avec la côte il passa la barre.

Matelot gris, le plus jeune, s'en empara avec prestance et redressa légèrement le cap à droite, puis vira  à gauche vers le sud tout en longeant la côte. C'était plus prudent avec la tempête annoncée. Parfois il louvoyait à gauche, parfois à droite en fonction des prévisions météo tout en  gardant le cap Sud. Certains matelots lui suggérèrent d’affaler les voiles et de reprendre la navigation au moteur. Il ne céda pas pour ne pas contrarier Matelot Vert  un écologiste pure souche et Matelot Rouge qui s’était découvert sur le tard une fibre écologique. Matelot gris était un homme de compromis (rien n’était tout noir, ni tout blanc pour lui), un modéré qui voulait être un modèle. Cela ne rassurait pas ses équipiers qui ne savaient pas quand il était à la barre où il allait les mener mais lui il savait où ils allaient tous ensemble et c’était le principal. De plus il s’était lié récemment d’amitié avec Matelot orange un enfant des montagnes originaire de Pau qui le conseillait mais qui manquait toujours de pot. Cela allait finir par leur porter malheur à tous c’était ce que pensaient les autres matelots.

Matelot gris, son quart terminé, avec son éclatant sourire qui le quittait jamais passa la barre à Matelot bleu azur qui n’était pas au meilleur de sa forme : Sourcils épais, cernes sous ses yeux noirs gonflés. Tel Ulysse qui fit un beau voyage, il avait laissé son épouse Pénélope à la maison et il déprimait. Elle venait de perdre son emploi ou plutôt ses petits jobs bien rémunérés d’une façon injuste disait-il. Il soupçonnait Capitaine Blanc et peut être même d’autres matelots d’être à l’origine de cette cabale. Il voulait qu’elle cesse sinon, dans cette période tempétueuse de son existence,  il pourrait craquer. Il ne se rendait pas compte qu’il  devenait paranoïaque et cela n’était pas pour rassurer les autres matelots qui craignaient qu’il puisse se suicider comme il l’avait laissé discrètement envisagé.  Si on l’écoutait sans lui la Goélette France risquait le naufrage. Bientôt il serait le capitaine de ce navire malgré le harcèlement dont il se croyait victime. Il était seul à le croire. Même son ami  qui avait beaucoup de classe avec ses Ray ban n’y croyait plus et espérait qu’il n’y arrive pas. Il chantait sans cesse aux autres matelots le soir dans le carré la complainte d’une  sirène enrouée "Quelque chose me dit que vous m'aimez encore !" Matelot bleu azur mit cap à tribord, à droite toute sans aucune hésitation, il fallait bien se démarquer après la navigation hésitante du matelot gris. Certains de ces équipiers protestèrent. Je m'insurgeais aussi de l’incohérence de cette route qui allait nous mener si l’on en croyait la météo vers une zone de forte dépression. Son ami vint à sa rescousse en me répliquant , « vous nous faites bien rire vous la journaliste». Sans se laisser perturber Matelot bleu Azur continuât dans cap à l’ouest sur une mer de plus en plus mouvementée jusqu’à la fin de son quart.

Il passa la barre ensuite à Matelot Bleu marine, une femme. On aurait pu penser qu’elle continuerait tout droit en conservant le cap ouest. C’était bien mal la connaître.  elle mit cap à tribord, tout  à droite plein nord. Elle était consciente qu'elle revenait en arrière mais elle se devait d’aller encore plus à droite que Matelot bleu azur. Elle profita d’un calme passager pour ordonner à un matelot de rajouter après le nom du bateau « le France » les deux mots « aux français »  La goélette s’appelait maintenant « La France aux Français ». Certains matelots protestèrent en arguant que c’était inutile maintenant d’aller en Amérique avec un nom de bateau aussi nationaliste et qu’il fallait mieux rester en France entre Français ! L’océan en colère grondait, le bateau valsait dangereusement. Les matelots effrayés se disputaient à bord, chacun attribuant aux autres la responsabilité de ce désastre. Qu'étaient-ils venus faire dans cette galère et surtout qu’étais je venu faire avec eux ?

Son quart terminé Matelot Bleu Marine refusa de rendre la barre. «J’y suis, j’y reste foi de marin breton et n'en déplaise à mon papa» hurla t’elle d’une voix tonitruante et glaçante. Les matelots ensemble se révoltèrent, se précipitèrent sur Matelot bleu Marine et la jetèrent à la mer au moment où un mur d'eau en furie fit chavirer le bateau qui sombra très rapidement avec tout son équipage. Je fus la seule survivante, Dieu était avec moi. Il a certainement voulu que je survive pour relater cette folle et sordite histoire et tenter d'y trouver une morale afin que cela n'arrive plus jamais :

Alors je pourrais citer Kant

« La possession du pouvoir corrompt inévitablement la raison »

Ou encore, en étant partisane du matelot gris et je pense que vous l'avez deviné, je citerai  James Dean

« Puisqu’on ne peut changer la direction du vent, il faut apprendre à orienter les voiles ».

Martine pour le défi 183 des croqueurs de mots. Modification complète de mon texte écrit en Juin 2015 pour le  défi 147 des croqueurs de mots sur le même thème pour l'adapter à la situation politique nouvelle du pays.

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Publié dans #FABLES ET CONTES

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Publié le 11 Novembre 2016

Le vacher, les bœufs et le mérinos

(Parodie du lion et du rat de Lafontaine)

Patience et longueur de temps

Font plus que force et que rage

Un vacher impatient, jouvenceau plein d’ardeur

Avait des mérinos, d’une grande splendeur.

 

Le vacher, les bœufs et le mérinos

Par un après-midi d’un froid mois de décembre

Ses  bœufs blancs curieux comme des pots de chambre,

Pendant le labourage, au lieu d’aller bien droit,

Distraits par quelque chose,  virèrent vers les bois.

Aussi notre éleveur,  pour qu’ils suivent le sillon

Les piqua fermement avec un aiguillon

Pour les  pauvres bovins, c’était un vrai calvaire

Ils persistèrent encore à aller de travers.

Le vacher contrarié, sur une vive impulsion,

Disposa sa charrue avant les trublions,

Pensant ainsi  à tort, qu’ils seraient obligés

D’avancer tout droit dès lors sans transiger.

Nos deux bœufs étonnés aimant leurs habitudes,

Refusèrent tous deux de changer d’attitude.

Depuis qu’ils travaillaient,  la charrue ils tiraient

Ils n’étaient pas question qu’ils la poussent au taquet.

Ce n’était pas logique, ce n’était pas pareil

Ils restèrent sur place à bailler aux corneilles

Le vacher mécontent, après la longue trêve,

Replaça la charrue, au cul des bœufs en grève

A ce moment précis, un mérinos passa

Jusqu’au bout du sillon, calmement il alla

Puis s’arrêta tout net, et se mit à pisser

sans gêne dans un pot, face aux bœufs médusés.

Le vacher, les bœufs et le mérinos

Pris de curiosité, ces derniers s’ébranlèrent

Pour voir de bien plus près, la scène singulière.

Le sillon fut labouré à très grande vitesse.

Pour le vacher en liesse, plus aucune détresse.

De la mésaventure, il tira la leçon

Qui s’imposa à lui, sans aucune façon

Mieux vaut le Mérinos laisser pisser

Que la charrue avant les bœufs placer

Martine (Novembre 2016) pour les citations du mois de Clara . les citations à utiliser ont été mises en gras dans la fable

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Rédigé par Martine.

Publié dans #FABLES ET CONTES, #Parodies

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Publié le 6 Juillet 2016

Perrine et le pot au lait

Perrine aurait aimé être Perette

Pour porter sur sa tête un pot au lait

Parfois naïve et un peu gentillette

Elle buvait tout comme du p’tit lait

Hélas Perrine n’était pas Perrette

Ce qui l’avait rendue très soupe au lait

Elle pouvait faire sa mauvaise tête

Quand on la prenait pour une vache à lait

Elle fit des salamalecs de midinette

Pour obtenir un premier pot au lait

D’un jeune laitier de Barcelonnette

Elle lui plaisait : blanche comme son lait

Il l’épousa au son de la trompette

Il ne buvait pas que du petit lait

Pas de pot, le soir il rentrait pompette

Un sac à vin au lieu d’un pot au lait

Adieu son rêve, A vouloir être Perette

Avec sur sa tête son pot au lait

Elle avait épousé une mazette

Le comble : Perrine haïssait le lait

A trop vouloir être ce qu’on n’est pas,

On oublie ce que l’on est

 

Martine / Re diffusion Janvier 2015. Parodie de la fable de la Fontaine Perette et le pot au lait écrite pour la cour de récréation de Jill Bill

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Rédigé par Martine.

Publié dans #Parodies, #FABLES ET CONTES

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Publié le 14 Décembre 2015

Règlement de comptes à Conteville

Il était une fois à Conteville, une solide jument blanche, Meneuse, à la crinière blonde, aux yeux bleus océan. Son père Menhir, un pur-sang, était le roi des animaux de ce petit pays imaginaire. Elle l’admirait, l’aimait mais le haïssait. La haine c’est de l’amour contrarié. Meneuse, portant bien son prénom, rêvait de devenir un jour non seulement la reine des bêtes mais également de tous les êtres vivants de Conteville, y compris des hommes.

Un matin de mai elle partit en campagne pour promette à tous ceux qu’elle rencontrait, particulièrement aux laissés pour compte en grande difficulté, de les aider quand elle serait la reine de Conteville.

Elle partit vers le Nord du royaume, là où il y a le plus grand nombre de déshérités, les riches préférant le sud. A la lisière d’une forêt, elle vit un jeune garçon au pied d’un d’haricot géant qu’il commençait à escalader

  • Je suis meneuse, comment t’appelles-tu mon petit ?
  • Jack.
  • Que fais-tu seul à la tombée de la nuit à ton âge dans cet endroit désert ?
  • J’escalade ce haricot magique. Tout en haut, il y a une chaumière où vivent un ogre et son épouse. Ils possèdent une poule qui pond des œufs en or. Je vais en chercher pour les ramener à ma maman qui est seule au chômage et n’a plus d’argent.
  • Balivernes, conte de fée mon petit Jack. Ne reste pas seul dehors, on est en insécurité dans ce royaume. Je vais te raccompagner chez toi. Je parlerai à ta maman et je vais l’aider.

Jack accepta et suivit meneuse jusqu’à l’intérieur de la modeste demeure qui était juste à côté du haricot géant :

  • Bonjour Madame. Je suis meneuse, la fille du roi des animaux, et je serai bientôt la reine de tous les êtres vivant ici. Votre petit Jack m’a dit que vous n’aviez plus de travail. Quand je serai Reine. Il n’y aura plus de chômage, je vous embaucherai à mon service. En attendant voici un peu d’argent pour que vous puissiez manger avec Jack mais promettez moi de bien veiller sur votre adorable petit garçon qui croit trop aux contes de fée. Il ne doit plus sortir seul à son âge.

La maman de jack prit le billet que lui tendit meneuse

  • Je ne pourrais jamais vous les rembourser. Que puis-je faire Meneuse pour vous remercier ?
  • Vous n’avez aucun compte à me rendre. Tout simplement m’aider à devenir la reine de ce royaume en me choisissant le moment venu et, si vous acceptez, je ne vous oublierais pas ensuite.
  • Je le ferai volontiers. Merci encore et Bonne chance.

Meneuse continua sa route requinquée par ce premier succès. Elle entra, pimpante, d’une allure décidée, dans le grand Parc. Sur le plan d’eau au loin de majestueux cygnes blancs dansaient sur la surface argentée de l’eau avec beaucoup de grâce. Un petit canard, certainement orphelin, voguait sur le bord de l’étang. Elle s’approcha de lui

  • Je m’appelle meneuse. Je suis la fille du roi des animaux de ce pays. Pourquoi as-tu l’air si triste Saturnin ?
  • Parce que mes amis les cygnes ne veulent plus jouer avec moi.
  • Écoute, si tu m’aides à devenir reine, j’aurais le pouvoir de te transformer en cygne, je souhaite un royaume tout blanc comme celui de la Reine des Neige.
  • Oh non merci Meneuse. Une fée m’a déjà transformé en cygne. J’étais très heureux au début, j’étais aussi beau et élégant qu’eux mais je n’étais plus moi-même et je déprimais. Je ne veux plus être de nouveau un cygne. Je resterai un vilain petit canard et tant pis si les cygnes me dédaignent maintenant. Les fées et les reines, en souhaitant un univers parfait où tout le monde soit plus heureux et plus riches créent ainsi des espoirs qui seront forcément déçus. Elles ne se rendent pas compte, qu’elles rendent encore plus malheureux ceux dont elles prétendaient faire le bonheur. Tu as l’ai très sympa meneuse mais je me méfie maintenant, je ne t’aiderai pas. Au revoir.
  • Bonne journée Saturnin mais quand je serai reine ne viens jamais me demander de t’aider et réjouis-toi de t’en sortir à bon compte, je n’aime pas du tout qu’un manant me donne des leçons.

Saturnin ne répondit pas mais s’envola loin de cette prêcheuse bêcheuse qui ne lui plaisait pas et lui faisait peur.

Meneuse, dépitée par ce premier échec, poursuivit néanmoins son chemin encore plus motivée à se trouver de nouveaux alliés. Devant la porte d’une caverne elle aperçut un pauvre bucheron semblant apeuré tenant à la main une lampe.

  • Bonjour je suis meneuse la fille du roi des animaux et future reine de tous les êtres vivants de ce royaume, qui est tu ?
  • Je suis Ali-Baba.
  • Que t’arrives-t-il ? tu as l’air si effrayé.
  • Je suis poursuivi par une bande de 40 voleurs qui veulent me régler mon compte.
  • Normal on n’est plus en sécurité ici. Si tu me promets de m’aider à devenir khalife de ce royaume, je te prendrais sur mon dos, je galoperais à toute vitesse et te cacherais dans un endroit sûr. Quand je serai reine, je ferais tuer par ma police ces 40 bandits et tous les autres qui pullulent dans le royaume.
  • C’est très gentil Meneuse, attends que je ferme la porte de cette caverne pour que ces brigands ne puissent voler l’or qui s’y trouve.
  • Je t’attends bien sûr Ali-Baba.
  • Iqfil yā simsim.

Et la porte de la grotte se ferma par miracle sous le regard stupéfait de Meneuse

  • Ali-baba qu’as-tu dit dans cette langue que je ne comprends pas?
  • C’est de l’arabe, cela signifie « Sésame ferme toi ».
  • Est tu donc arabe ?
  • Mes parents viennent d’Iran immigrés à Conteville
  • Alors je ne peux rien pour toi Ali baba, retourne dans ton pays. Si tu veux, je vais te ramener de l’autre côté de la frontière de Conteville, tu y seras en sécurité.
  • J’aime Conteville où je suis né et je veux y rester. Je ne monterai pas sur toi et je ne t’aiderai pas. Comment peux-tu prétendre vouloir être la reine de tous les êtres vivants et ne pas accepter que certains soient différents ? Tu es une mauvaise fée.

Meneuse, face à cet odieux affront, rua de colère puis leva la patte pour en donner un violent coup à Ali-Baba mais ce dernier qui n’avait pas demandé son compte, avait disparu par enchantement grâce à la lampe merveilleuse que son ami Aladin lui avait confiée. Meneuse se promit de retrouver plus tard ce métèque insolent et de le faire expulser de son Royaume.

Contrariée, elle bouillonnait au plus profond d’elle-même mais elle n’allait pas se laisser abattre par ce second échec. Il fallait continuer à aller au-devant des habitants en souriant pour les séduire. Sur son chemin, elle croisa une petite fille habillée d’un long manteau rouge avec une capuche qui lui cachait un peu son visage. Elle portait un panier qui était bien lourd.

  • Bonjour, je m’appelle Meneuse, tu es la mère Noël lui dit-elle ?
  • Non je ne suis pas la mère Noël mais le petit chaperon rouge qui va porter une galette et un pot de beurre à sa mamie malade.
  • Ce panier semble bien lourd, monte sur moi je vais te mener jusqu’à chez ta grand-mère. C’est dangereux pour une petite fille de se promener seule dans la campagne, il y a des vilains messieurs qui rôdent et veulent faire du mal aux enfants qu’ils croisent
  • Ma maman m’a dit que je ne devais pas parler à des étrangers, je vais continuer seule.
  • Ta maman a tout à fait raison petit chaperon rouge mais je ne suis pas une étrangère, ta mère me connait forcément, je suis la fille du roi des animaux de Conteville.
  • Alors si ma maman vous connait, j’accepte.

Le petit chaperon rouge monta sur Meneuse et elles partirent toutes les deux. Devant une modeste maison, Meneuse s’arrêta, le petit chaperon rouge descendit. Meneuse lui demanda si elle pouvait rentrer avec elle pour parler avec sa grand-mère qu’elle pouvait aider à se soigner. La petite fille accepta et frappa à la porte

  • Qui est là ? dit la grand-mère.
  • Mamie C’est ta petite fille le petit chaperon rouge. Je suis accompagnée par Meneuse qui m’a accompagné jusqu’ici et qui voudrait te parler, elle peut t’aider à te soigner.
  • Tire la chevillette, et la bobinette cherra ma petite chérie.

Le petit chaperon rouge tira la chevillette, la porte s’ouvrit, elle entra suivie de Meneuse. Elle déposa la galette sur la table, mit le beurre au réfrigérateur puis alla embrasser sa grand-mère alitée.

Meneuse s’approcha de la vieille dame

  • Bonjour Madame, je suis Meneuse la fille du roi des animaux de Conteville qui est un vieil homme comme vous. bientôt je lui succèderai et serai la reine de tous les êtres vivants de Conteville. Votre petite fille m’a dit que vous étiez malade et que vous n’aviez pas assez d’argent pour payer le médecin.
  • Ma petite fille est bien bavarde. Oui je suis malade mais de vieillesse, de solitude et pour cela personne n’y peut rien.

Meneuse tendit un billet à la vieille dame

  • Acceptez au moins ce billet. Il vous permettra d’appeler un médecin qui pourra soulager au moins vos douleurs et quand je serai élue j’augmenterai les retraites, instituerai une médecine gratuite et, pour vous Madame, je délèguerai les meilleurs médecins de ce pays. Ils trouveront c’est certain un remède à votre maladie de vieillesse.

La grand-mère, comme emportée par une grande colère, se releva soudain vivement, ôta ses habits, ses lunettes. Meneuse stupéfaite s’aperçut trop tard que c’était un loup. Il s’adressa à elle :

  • Et oui Meneuse toi qui préconise à tous ceux que tu rencontres de se méfier des autres, tu as été bien imprudente et tout ce que tu promets, tu ne le feras pas. Même dans la ville des contes à dormir debout ! Sous tout être, même celui qui parait le plus démuni et inoffensif, il y a un loup qui dort et ne demande qu’à être réveillé. Maintenant je vais m’offrir un royal repas.

Il se jeta sur meneuse qui, tétanisée par la peur, ne put réagir. Il la griffa, la mordit et la dévora sous les yeux effarés du petit chaperon rouge. Son repas terminé, il se tourna vers le petit chaperon rouge qui terrorisée était en pleurs :

  • Ne pleure pas petite fille, je ne te ferais aucun mal et tu vas retrouver ta mamie, je l’ai enfermée dans le placard. La rumeur circulait chez les animaux que Meneuse était en campagne auprès des humains démunis pour leur raconter des mensonges. Alors, qu’affamé, je m’apprêtais à dévorer ta grand-mère, je l’ai vu par la fenêtre approcher. Non seulement j’allais m’offrir un repas exceptionnel et en plus faire une bonne action en débarrassant à jamais les habitants de Conteville de cette vilaine sorcière. En promettant à ta mamie de lui laisser ainsi qu’à toi la vie sauve, Je l’ai forcé à me remettre sa chemise de nuit, son chapeau en dentelle que j’ai revêtus pour ne pas être reconnu. Je l’ai ensuite enfermée dans le placard. Puis j’ai attendu sagement Meneuse.

Sur ce le loup ouvrit la porte du placard, délivra la vieille dame. Le petit chaperon rouge se précipita dans les bras de sa mamie qui l’étreignit et la couvrit de baisers. Le loup avant de sortir les salua

  • Au-revoir, Je vous laisse. je vais maintenant aller annoncer la nouvelle de la mort de sa fille au roi. Elle lui faisait de l’ombre, nul doute qu’il se réjouira, me fera rentrer dans sa bergerie, me couvrira d’honneurs et fera de moi son héritier pour avoir réglé son compte à sa fille qu’il haït parce qu’elle cherche à le détrôner. Quand j’aurai acquis sa confiance, je le dévorerai aussi et Conteville, débarrassé à jamais de ses démons et de la haine, redeviendra un petit pays tranquille. Les vrais loups ne sont pas ceux qu’on croit.

Martine pour le défi 156 des croqueurs de mots animé par Lilou Soleil

 

N.B. Lilou tu souhaitais un joli conte pour Noël et j'ai écrit plutôt une fable politique parfois un peu amère. Trop ancrée dans la réalité je n'aime plus les contes mais, pour me faire pardonner, j'ai fait mention à de nombreux contes qui m'ont émerveillée quand j'étais enfant. Toute ressemble avec des personnes existantes ne serait que pure coïncidence bien sûr....

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Rédigé par Martine.

Publié dans #FABLES ET CONTES

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