Sale siècle
Publié le 28 Mai 2008
Ce siècle s’achève aujourd’hui,
Au pays breton avec lui tu naquis.
Pauvre et Heureuse fut ton enfance,
Tes yeux d’azur brillaient d’insouciance.
Soudain l’année de tes quatorze ans
La guerre vint avec son bain de sang.
Les soldats, tes amis moururent,
Tu en gardas une vive blessure.
Gouvernante chez les Exelmans,
C’est ainsi que tu servis la France.
Amoureuse d’un jeune facteur
Tu l’épousas pour votre malheur.
Fougueuse et volontaire tu étais
Calme et rêveur, il t’énervait
Dans le Loir et Cher il fut muté,
La Bretagne vous avez quitté
Tu donnas naissance à un garçon.
Tu lui donnas amour et affection.
Tu lui transmis de fortes croyances
Il était prêt pour servir la France
A Paris vous vous installèrent
Pour avoir une vie plus prospère.
A nouveau le monde s’enflamma,
Il ne put partir au combat.
Il lutta pour vaincre la diphtérie
Il gagna mais resta affaibli.
Il dut renoncer à son projet,
Instituteur il ne serait jamais.
La guerre d’Indochine éclata
Sans hésitation il s’engagea.
Il en revint à jamais blessé
D’avoir vu tuer les prisonniers.
La vie devait reprendre le pas
Une belle vendeuse il épousa.
Ils allaient avoir un beau bébé,
Elle accoucha d’un fils mort né.
Il fallait effacer ce malheur,
Et recommencer malgré la peur.
Par un jour froid je naquis
Il fut immédiatement conquis.
Elle aurait préféré un garçon,
Ils te confièrent mon éducation
Tu m’élevas comme une princesse
Avec infiniment de tendresse.
Ma mère était pour moi étrangère
Quand une sœur il me donnèrent.
A six ans, chez eux je dus revenir,
Laissant chez toi tous mes souvenirs.
Pour sa bonté ma mère on aimait
Pendant que mon père on détestait
Elle donnait tout, même mes poupées.
Chez nous il ramenait les huissiers.
Tu sus qu’il s’était mis à boire
Tu fondas sur moi tous tes espoirs
J’étais dans la vie bien bien mal partie.
Volonté et travail j'ai appris
Mon but ne jamais abandonner
"Mamie merci" je veux te crier.
Un siècle s’achève aujourd’hui
Je suis contente qu’il soit fini
le 1er Janvier 2000