"Sous le parapluie d'Adélaïde" de Romain Puertolas
Publié le 19 Octobre 2020
Rose Rivières est étranglée sur la place d’une ville lors d’un spectacle de Noël sous la pluie auquel assistent de nombreuses personnes dont la plupart ont déployé leur parapluie. Seul indice pour la police : une photo de presse où l’on peut distinguer deux mains noires enserrant le cou de Rose. Il y a peu de noirs dans cette bourgade. Michel, émigré africain, est le coupable idéal. Il est arrêté par la police. Il y a peu de femmes avocates aussi en ce premier tiers du 20e siècle. Martine est nommée d’office pour le défendre. Même si le doute l’habite concernant l’innocence de son client dont elle est tombée amoureuse, elle se battra pour la prouver. La fin est réellement surprenante.
Ayant lu le précédent roman de l’auteur « La police des arbres, des fleurs et des forêts » et ayant été bernée par lui, je m’étais promis qu’il ne m’y reprendrait pas et j’ai lu « sous le parapluie d’Adélaïde » avec une attention et une concentration accrue m'attardant sur chaque détail. J’avais presque deviné la fin, une fin inattendue, mais pas au point où l’a imaginée Romain Puertolas. Je me suis de nouveau fait berner et quand je pense à ce que j’avais imaginé, je ne peux qu’ironiser sur les idées reçues qui m’ont aveuglée et empêchée de pressentir cette fin pourtant si évidente. Afin de ménager le suspens, Je ne peux vous dévoiler ni l’épilogue, ni mes élucubrations sur la fin, heureusement car vous ririez de moi.
J’aime beaucoup l’écriture de l’auteur vive et enjouée, sa façon de faire monter le suspens. Ce livre ne possède pas la densité d’un thriller, mais on peut néanmoins le qualifier de roman policier même si c’est l’avocate qui mène l’enquête puisque les policiers sont persuadés avoir appréhendé le coupable.
C’est un roman plus profond qu’il apparaît. Il aborde dans ce livre des thèmes graves qui sont, hélas cent ans après, toujours d’actualité : le racisme, la violence faite aux femmes, la partialité de la justice.