Sur le Mur / "le Muret" de Lilounette
Publié le 10 Mars 2009
Le muret
C'était un muret pas plus haut que trois pommes sur lequel grimpaient des petites puces agiles et lestes telles nous étions. Faut dire que chacune des pierres étaient aussi tendre, oui, que de la guimauve, fourmillante de jeunesse. Combien de petits bouts de chou, les joues rondes comme des lampions dodelinaient du derrière, lourd, ma mie, lourd de ces choses à se demander si longtemps encore elles nous parfumeraient Mais quand l'herbe fut d'âge mûr, haute et bien verte, derrière le muret, on s'y couchait ma mie, on s'y couchait. On laissait s'effeuiller les pâquerettes au cœur si vierge, que souvent dans son bain de jouvence, la nuit portait à la main un bouquet de roses rouges. Des chérubins, il en est et il y en aura encore, des Théo, des Margot qui ont donné ou donneront au cœur des pierres leurs noms comme des joyaux précieux que l'on enterre. Les plus âgés, que nous sommes maintenant ma mie, s'en vont au souvenir des chansonnettes du muret, ce drôle de luron, allons les recueillir, ma mie, allons !
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