Les hommes de ma vie (4) / Le vrai boss
Publié le 22 Juin 2009
Je profite quelques temps de mon second congé de maternité
...... Je n'ai rien d'intéressant à raconter à Jeff le soir..... Mes journées sont très chargées : changes et tétées , moments de tendresse, repas, risettes, histoires, jeux,
promenades avec le landeau .... courses, ménages. Je suis fatiguée et je m'ennuie et déprime.

Il faut que je retrouve rapidement une activité. Je n'ai pas envie de retourner au laboratoire, il y avait peu d'activités et j'ai besoin de m'investir dans le travail d'une manière active. J'envoie une série de lettres de candidatures spontanées à toutes les entreprises de ma ville.
Je suis convoquée par le responsable du recrutement d'une grosse société d'ingénierie travaux publics.
Je passe avec succès la sélection . il me me présente au Directeur des chantiers qui recherche une assistante dans son service. Il me prévient. "Vous savez il est très exigeant mais juste et je crois que vous pouvez bien vous entendre avec" me dit-il ?
Cela fait déjà une heure que j'attends dans la salle d'attente et ce Monsieur ne s'est toujours pas montré et je sais qu'il est dans son bureau. Son assistante, une cinquantaine d'années avec un grand chignon, une vieille fille sans doute, vient de temps en temps l'excuser ce qui ne m'empêche pas de m'énerver. J'ai horreur d'attendre je suis dans un état d'excitation "proche de l'Ohaïo".
Au bout d'une heure un quart d'attente, Monsieur daigne se montrer. Il apparait dans l'encadrement de la porte de la salle d'attente, très grand, mince avec des yeux d'un bleu gris assorti à son costume. Quel charisme. Je reste ébahie et sans mot. Il me serre la main énergiquement en me souriant.
Je m'assois timidement dans son bureau. Il s'excuse (tout de même) pour le retard et me dit qu'il ne va pas me retenir longtemps. Je fais confiance à Olivier me dit il s'il vous a sélectionnée, vous me convenez. J'aurai néanmoins une seule question, attention éliminatoire, à vous poser "Vous avez deux jeunes enfants, sont-ils en bonne santé ?"
Je réponds que pour le moment oui et que ma mère me les garde à domicile. Son visage s'illumine et il me dit "alors ce sera tout pour moi, vous commencez lundi". Il me sert chaleureusement la main et nous nous quittons.
Je pense que j'aurais du dire que mes enfants étaient malades car travailler avec un individu qui vous fait attendre plus d'une heure pour vous garder 3 minutes juste pour savoir si vous ne serez pas trop absente cela s'annonce difficile. Pourtant je suis très heureuse, une sorte d'intuition positive. Ce type m'a plu. Je sens qu'un courant de sympathie et de confiance est passé entre nous. Peut être est ce aussi parce qu'il m'en impose et c'est ce que j'attends, je crois, d'un patron et peut être des hommes aussi.
Monsieur F. gère les ressources humaines , le matériel et les moyens des chantiers. Mon travail consiste à passer de longs moment de la journée dans son bureau et prendre en sténo sous sa dictée puis de retranscrire tout cela et de le saisir sur une machine IBM à boule. Il faut ensuite classer les pelures des courriers. Cela m'amuse un peu au début. car Monsieur F. a beaucoup d'humour et son contact est agréable. Mon travail semble tout à fait lui convenir mais vite l'ennui me gagne.
Pour échanger avec Monsieur F. , je dois à chaque fois passer par son assistante, Melle R... un vrai cerbère qui défend le bureau de son patron en faisant une vraie forteresse.
Les deux autres assistantes du service ne sont pas très sympathiques et semblent me snober. Je ne suis pas extravertie et cette froideur affichée me freine dans mes élans pour échanger avec elles.
Monsieur F. est très exigeant. Un jour il me redonne mon parapheur plein de courriers et comptes-rendus tapés en écrivant sur une note "il y aune faute dans ce parapheur, trouvez la......". Je passe une heure à chercher et enfin je trouve.... Je n'apprécie pas et pour montrer mon mécontentement "je lui rends le parpapheur" en écrivant sur une note "bon sang mais c'est bien sûr.... j'ai trouvé et corrigé". Dans la même journée, il me croise dans le couloir et me dit en riant de bon coeur : "je ne savais pas que vous étiez bourelienne".
Un jour j'arrive en retard je ne sais plus pour quelle raison (je ne suis presque jamais en retard), il m'appelle dans son bureau et me dit : "l'immeuble est trop grand, vous n'avez pas trouvé le bureau ce matin", je lui répond imperturbable que c'est l'immeuble que je n'ai pas trouvé.... Il sourit car il faut savoir que l'immeuble est juste en face de ma maison et il le sait. Je prends conscience à ce moment là que ces joutes sont comme un jeu dont nous ne pouvons nous passer tous les deux.
Je tiens un an et même si j'aime les contacts avec Monsieur F..., ce travail sans réellement de dossier à gérer en toute autonomie m'ennuie vraiment et ayant trouvé un autre emploi ailleurs, je décide de démissionner. Je lui remets ma lettre à la suite d'une séance de dictées de courriers. Il semble surpris mais ne dit mot. Je lui dis que j'ai trouvé un autre poste plus intéressant et mieux payé et que j'aimerais pouvoir être dispensée d'une semaine de mon préavis.
Il me dit qu'il me donnera sa réponse ultérieurement. Un vendredi soir, il m'appelle dans son bureau, je pense que c'est pour me donner sa réponse
Il me regarde et me dit, Je voulais vous promouvoir et votre démission me gêne vraiment. je voudrais que vous restiez et que vous retiriez votre démission.
Je lui réponds qu'il n'a pas vraiment compris, je lui répète que ce travail m'ennuie, que j'ai trouvé mieux et que je vais partir et que j'aimerais savoir quand je pourrai le faire.
"Vous ne m'avez pas bien écouté me répond-t-il, je vous change de poste, Melle R.... Vient d'être mutée dans un autre service et je vous demande de la remplacer. Si vous acceptez bien entendu, je revois aussi votre salaire à la hausse".
Je suis médusée.... Je m'attendais à tout sauf à cela. Melle R... est à ce poste depuis de nombreuses années, c'est un pivot du service, incontournable et elle me semble d'une efficacité remarquable.
Je lui fais part de mon étonnement, le remercie pour sa confiance et lui demande de pouvoir réfléchir pendant le week-end car ce poste bien sûr m'intéresse mais cela m'ennuie de revenir sur ma démission.
"il n'y a que les cons qui ne changent pas d'avis" conclue-t-il, j'attends votre réponse lundi matin". Il ajoute que lui même il y a quelques temps est revenu sur sa démission.
Imaginez, mon week-end, je réfléchis, j'en parle avec Jeff..... D'un côté c'est une belle promotion qu'on ne peut refuser sans réfléchir, d'un autre côté que vont penser de moi Melle R.... et les autres collègues du Service. Je n'ai rien fait pour. Je ne comprends pas pourquoi il éjecte son assistante pour me mettre à sa place. De plus ce nouveau poste va me demander un investissement important à la jeune maman que je suis et je ne veux pas que mes petits bouts en pâtissent. Néanmoins, avec l'accord de Jeff, je décide d'accepter.
Le lundi il m'appelle dans son bureau et je lui dis qu'après avoir beaucoup réfléchi, j'accepte et que j'espère pouvoir faire aussi bien que Melle R..... pour être digne de la confiance qu'il me témoigne ainsi.
Sur ce il me répond dans un éclat de rire "ah non surtout pas n'essayez pas de faire comme Mademoiselle R..... sinon on est bien mal partis, faites comme vous le sentez ce sera parfait"....
A suivre.....

Il faut que je retrouve rapidement une activité. Je n'ai pas envie de retourner au laboratoire, il y avait peu d'activités et j'ai besoin de m'investir dans le travail d'une manière active. J'envoie une série de lettres de candidatures spontanées à toutes les entreprises de ma ville.
Je suis convoquée par le responsable du recrutement d'une grosse société d'ingénierie travaux publics.
Je passe avec succès la sélection . il me me présente au Directeur des chantiers qui recherche une assistante dans son service. Il me prévient. "Vous savez il est très exigeant mais juste et je crois que vous pouvez bien vous entendre avec" me dit-il ?
Cela fait déjà une heure que j'attends dans la salle d'attente et ce Monsieur ne s'est toujours pas montré et je sais qu'il est dans son bureau. Son assistante, une cinquantaine d'années avec un grand chignon, une vieille fille sans doute, vient de temps en temps l'excuser ce qui ne m'empêche pas de m'énerver. J'ai horreur d'attendre je suis dans un état d'excitation "proche de l'Ohaïo".
Au bout d'une heure un quart d'attente, Monsieur daigne se montrer. Il apparait dans l'encadrement de la porte de la salle d'attente, très grand, mince avec des yeux d'un bleu gris assorti à son costume. Quel charisme. Je reste ébahie et sans mot. Il me serre la main énergiquement en me souriant.
Je m'assois timidement dans son bureau. Il s'excuse (tout de même) pour le retard et me dit qu'il ne va pas me retenir longtemps. Je fais confiance à Olivier me dit il s'il vous a sélectionnée, vous me convenez. J'aurai néanmoins une seule question, attention éliminatoire, à vous poser "Vous avez deux jeunes enfants, sont-ils en bonne santé ?"
Je réponds que pour le moment oui et que ma mère me les garde à domicile. Son visage s'illumine et il me dit "alors ce sera tout pour moi, vous commencez lundi". Il me sert chaleureusement la main et nous nous quittons.
Je pense que j'aurais du dire que mes enfants étaient malades car travailler avec un individu qui vous fait attendre plus d'une heure pour vous garder 3 minutes juste pour savoir si vous ne serez pas trop absente cela s'annonce difficile. Pourtant je suis très heureuse, une sorte d'intuition positive. Ce type m'a plu. Je sens qu'un courant de sympathie et de confiance est passé entre nous. Peut être est ce aussi parce qu'il m'en impose et c'est ce que j'attends, je crois, d'un patron et peut être des hommes aussi.
Monsieur F. gère les ressources humaines , le matériel et les moyens des chantiers. Mon travail consiste à passer de longs moment de la journée dans son bureau et prendre en sténo sous sa dictée puis de retranscrire tout cela et de le saisir sur une machine IBM à boule. Il faut ensuite classer les pelures des courriers. Cela m'amuse un peu au début. car Monsieur F. a beaucoup d'humour et son contact est agréable. Mon travail semble tout à fait lui convenir mais vite l'ennui me gagne.
Pour échanger avec Monsieur F. , je dois à chaque fois passer par son assistante, Melle R... un vrai cerbère qui défend le bureau de son patron en faisant une vraie forteresse.
Les deux autres assistantes du service ne sont pas très sympathiques et semblent me snober. Je ne suis pas extravertie et cette froideur affichée me freine dans mes élans pour échanger avec elles.
Monsieur F. est très exigeant. Un jour il me redonne mon parapheur plein de courriers et comptes-rendus tapés en écrivant sur une note "il y aune faute dans ce parapheur, trouvez la......". Je passe une heure à chercher et enfin je trouve.... Je n'apprécie pas et pour montrer mon mécontentement "je lui rends le parpapheur" en écrivant sur une note "bon sang mais c'est bien sûr.... j'ai trouvé et corrigé". Dans la même journée, il me croise dans le couloir et me dit en riant de bon coeur : "je ne savais pas que vous étiez bourelienne".
Un jour j'arrive en retard je ne sais plus pour quelle raison (je ne suis presque jamais en retard), il m'appelle dans son bureau et me dit : "l'immeuble est trop grand, vous n'avez pas trouvé le bureau ce matin", je lui répond imperturbable que c'est l'immeuble que je n'ai pas trouvé.... Il sourit car il faut savoir que l'immeuble est juste en face de ma maison et il le sait. Je prends conscience à ce moment là que ces joutes sont comme un jeu dont nous ne pouvons nous passer tous les deux.
Je tiens un an et même si j'aime les contacts avec Monsieur F..., ce travail sans réellement de dossier à gérer en toute autonomie m'ennuie vraiment et ayant trouvé un autre emploi ailleurs, je décide de démissionner. Je lui remets ma lettre à la suite d'une séance de dictées de courriers. Il semble surpris mais ne dit mot. Je lui dis que j'ai trouvé un autre poste plus intéressant et mieux payé et que j'aimerais pouvoir être dispensée d'une semaine de mon préavis.
Il me dit qu'il me donnera sa réponse ultérieurement. Un vendredi soir, il m'appelle dans son bureau, je pense que c'est pour me donner sa réponse
Il me regarde et me dit, Je voulais vous promouvoir et votre démission me gêne vraiment. je voudrais que vous restiez et que vous retiriez votre démission.
Je lui réponds qu'il n'a pas vraiment compris, je lui répète que ce travail m'ennuie, que j'ai trouvé mieux et que je vais partir et que j'aimerais savoir quand je pourrai le faire.
"Vous ne m'avez pas bien écouté me répond-t-il, je vous change de poste, Melle R.... Vient d'être mutée dans un autre service et je vous demande de la remplacer. Si vous acceptez bien entendu, je revois aussi votre salaire à la hausse".
Je suis médusée.... Je m'attendais à tout sauf à cela. Melle R... est à ce poste depuis de nombreuses années, c'est un pivot du service, incontournable et elle me semble d'une efficacité remarquable.
Je lui fais part de mon étonnement, le remercie pour sa confiance et lui demande de pouvoir réfléchir pendant le week-end car ce poste bien sûr m'intéresse mais cela m'ennuie de revenir sur ma démission.
"il n'y a que les cons qui ne changent pas d'avis" conclue-t-il, j'attends votre réponse lundi matin". Il ajoute que lui même il y a quelques temps est revenu sur sa démission.
Imaginez, mon week-end, je réfléchis, j'en parle avec Jeff..... D'un côté c'est une belle promotion qu'on ne peut refuser sans réfléchir, d'un autre côté que vont penser de moi Melle R.... et les autres collègues du Service. Je n'ai rien fait pour. Je ne comprends pas pourquoi il éjecte son assistante pour me mettre à sa place. De plus ce nouveau poste va me demander un investissement important à la jeune maman que je suis et je ne veux pas que mes petits bouts en pâtissent. Néanmoins, avec l'accord de Jeff, je décide d'accepter.
Le lundi il m'appelle dans son bureau et je lui dis qu'après avoir beaucoup réfléchi, j'accepte et que j'espère pouvoir faire aussi bien que Melle R..... pour être digne de la confiance qu'il me témoigne ainsi.
Sur ce il me répond dans un éclat de rire "ah non surtout pas n'essayez pas de faire comme Mademoiselle R..... sinon on est bien mal partis, faites comme vous le sentez ce sera parfait"....
A suivre.....