Les hommes de ma vie / Il n'y en aura plus
Publié le 13 Septembre 2009
Me voici de nouveau en recherche d’emploi. Après toutes les compétences que j’ai acquises, je ne veux plus être assistante.
En 1993, en pleine crise économique, si je retrouve un poste en entreprise dans un département ressource humaines, ceci implique certainement d’avoir à mettre en œuvre des licenciements économiques et je ne souhaite plus faire cela.
Il me faut donc changer de métier ce qui implique une formation longue. Je n’ai aucune motivation pour me former…. J’ai toujours appris de manière empirique.
Alors que faire sans diplôme sans qualification en pleine crise……
C’est l’abattement, je n’ai plus envie de rien, de plus je suis découragée par l’entreprise dans laquelle j’ai mis tant d’espoirs.
Néanmoins, J'ai conscience que pour poursuivre ma route et poursuivre mon ascension professionnelle et il va falloir bien prendre le prochain virage afin d'éviter une sortie de route.
Et puis une nuit, j’ai une illumination. C’est souvent la nuit que les idées fusent chez moi, insomnie quand tu me
tiens…. Et si je profitais justement de cette crise tout en aidant ceux qui en sont victimes……. J’ai une expérience en reclassement de personnels ouvriers d’une centrale nucléaire en construction plus une expérience en
recrutement et si j’alliais ces deux expériences pour me reconvertir dans le reclassement de salariés. Cette fonction de consultante en mobilité professionnelle se situe bien à la croisée des
chemins de mes compétences, capacités et motivations.
Rentrer à l’ANPE pourquoi pas mais ce n’est pas gagné, il faut passer un concours, je n’ai pas le niveau d’études et je ne me vois pas fonctionnaire. Peut être existe-t-il dans le privé des sociétés de conseils pour les demandeurs d’emploi ou peut être pourrais je proposer directement mes services à des entreprises qui mettent en œuvre des plans sociaux en consultant indépendant ou en contrat à durée indéterminée.
Dès le lendemain, je me renseigne. Il existe déjà plusieurs cabinets sur le marché : des très grands et des plus petits. C’est une cible à exploiter prioritairement. J’écris une lettre de candidature spontanée pour expliquer mes atouts en termes d’expérience et ma forte motivation pour ce métier, je ne joins pas mon CV. Mon objectif est d’obtenir un entretien et je ne l’obtiendrai pas si je montre que je n’ai aucun diplôme, aucune formation. Je suis très satisfaite de ma lettre.
Les résultats ne se font pas attendre. J’ai plusieurs réponses. Je rencontre le dirigeant d’un petit cabinet qui accepte de m’embaucher pour mener une antenne emploi sur Quimper pendant 6 mois. Je travaillerai toute la semaine sur Quimper dans cette Bretagne, dans cette ville ou j’ai des racines (ma grand-mère qui m’a élevée y est née, y a vécu). Mes frais de logements seront pris en charge. J’annonce la nouvelle le soir à Jeff qui me demande de renoncer à cet emploi, il ne supporte pas l’idée de devoir être seul toute la semaine avec les enfants. Si j’accepte cette proposition malgré tout je mets mon couple en péril une nouvelle fois, je ne le veux pas et j’y renonce avec regret et en voulant beaucoup à Jeff de m’avoir privé de cette perspective enthousiasmante.
J’ai d’autres rendez-vous dans des cabinets dont un dans le plus grand cabinet français de ressources humaines de l’époque le Groupe C... qui a un poste à pourvoir sur le bureau de Cergy qui va ouvrir pour prendre en charge la responsabilité du reclassement du personnel Ouvriers, employés et techniciens. Je n’ose pas y croire. Je ne dois pas manquer cette opportunité. J’enchaîne les entretiens avec différents consultants, je passe toute une batterie de tests psychologiques, de motivation. J’ai même le droit à une graphologie. En final je suis présentée au Directeur de l'activité emploi., Monsieur L…, avec qui j’ai un très court entretien très convivial et sympathique. Il me demande pourquoi j’ai quitté mon dernier poste dans l’immobilier d’entreprise et je lui dis la vérité tout simplement. A la fin de l’entretien, il me dit que je suis embauchée et me demande si je peux débuter immédiatement. Je n’en reviens pas : Intégrer le leader en France de l’outplacement, jamais je n’aurais osé le croire. Il est certain que je vais m’impliquer à fond pour remercier de cette confiance et de cette chance que Monsieur L…. me donne mais d’un autre côté, ma confiance en moi étant très relative, je doute beaucoup de mes capacités à réussir ce challenge.
Un an plus tard en revenant déjeuner avec Marie-Pierre dans mon ancienne entreprise (voir article), je rencontre à l’accueil une négociatrice que j’appréciais beaucoup et qui me dit qu’elle a des nouvelles de moi régulièrement ce qui m’étonne beaucoup. Très étonnée, je lui demande par qui. Elle me répond par ton Directeur. Elle est en effet la Belle fille de Monsieur L… qui lui avait bien entendu demandé son avis avant de m’embaucher.
Morale de cette chronique :
Il est très important en recherche d’emploi de contacter son réseau relationnel car, le monde étant petit, on est jamais bien loin du contact que l’on recherche…..
Toujours dire la vérité sur son départ sans critiquer son ancien patron ni son ancienne entreprise, tout peut se vérifier.
Bientôt la suite de mon histoire professionnelle…