Quand j’étais enfant j’aimais beaucoup l’histoire. J’ai eu de la chance d’avoir une institutrice puis plus tard un Professeur qui me l’ont racontée avec passion. C’était une belle histoire que celle de notre pays racontée ainsi.
A cette époque, et particulièrement à l’adolescence en 1968, j’étais en révolte contre la Société, contre mon père qui soutenait le général de Gaulle et j’avais peur de l’avenir.
Je passais beaucoup de temps à me renseigner sur l’histoire à rechercher dans des magazines des photos pour illustrer mon cahier qu'on donnait en exemple en classe.
A un moment où la société était divisée je cherchais peut-être dans notre histoire un passé commun qui nous unirait tous dans la fraternité.
Néanmoins je pense que mon intérêt de l’époque pour l’histoire était plus une quête individualiste qu’idéaliste. En effet je me rappelle m’être passionnée pour certaines héroïnes féminines de notre histoire et particulièrement pour Louise Michel héroïne de la Commune de Paris et Jeanne d’Arc qui mena victorieusement le combat contre les anglais ! et je rêvais de participer plus tard à l’histoire de mon pays en combattant pour mes idées comme mon père l’avait fait en Indochine par idéal anti-communiste même si mes idées étaient à l’époque à l’opposé des siennes.
Aujourd’hui je ne m’intéresse plus du tout à l’histoire pour plusieurs raisons :
- Je jouis trop du présent sans me retourner et sans penser à l’avenir. « L'Histoire, c'est le passé ; or ce n'est jamais impunément qu'on s'arrête trop longtemps à regarder en arrière » Emile de Girardin.
- Il est bon de s’intéresser au passé pour préparer l’avenir « L’homme de l’avenir est celui qui aura la mémoire la plus longue » Nietzsche. J’ai toujours aimé participer aux commémorations des morts de nos guerre car cela fait du bien de voir réunis des français de toutes conditions sociales, âges et idées réunis pour se souvenir et le transmettre aux jeunes générations pour que plus jamais…. Néanmoins j’ai appris en mûrissant que l’histoire se répétait parce que les hommes même s’ils se souviennent ne tiennent pas compte des erreurs du passé bien au contraire. Emile Zola l’explique si bien : « Au cours des siècles, l'histoire des peuples n'est qu'une leçon de mutuelle tolérance, si bien que le rêve final sera de les ramener tous à l'universelle fraternité, de les noyer tous dans une commune tendresse, pour les sauver tous le plus possible de la commune douleur. Et, de notre temps, se haïr et se mordre, parce qu'on n'a pas le crâne absolument construit de même, commence à être la plus monstrueuse des folies »
- Le danger d’un intérêt trop important pour l’histoire de son pays peut aussi engendrer une exaltation du sentiment nationalisme qui, quand il est conduit à l’extrême; peut entraîner le fascisme.
L’histoire ne serait-elle comme la langue d'Ésope la meilleure des choses quand elle, donne l’exemple, instruit, rassemble un peuple dans une culture et des croyances communes mais la pire aussi quand les nationalisme et sectarisme qu’elle a entraînés conduisent aux pires exactions
Je laisse la conclusion de ma réflexion à Raymond Aron
« Les hommes font leur histoire, même s'ils ne savent pas l'histoire qu'ils font »
Martine Martin / Mai 2019 pour le nid de mots d'ABC (Thème l'histoire ? Pour quoi faire ?).